ACTEURS
Le GIF dans le domaine public... ou presque
Le brevet d'Unisys sur le format de graphique vient d'expirer. La concurrence entre le GIF et le PNG risque d'être exacerbée.  (09/07/2004)
  En savoir plus
Panorama (JDN développeurs) Techniques de compression
Le dernier brevet d'Unisys sur la méthode de compression LZW, enregistré au Canada, vient d'expirer. Les brevets déposés aux Etats-Unis, au Japon, et en Europe (Italie, Allemagne, Royaume-Uni et France) ont expiré successivement depuis juin 2003 (voir notre article du 13/06/2003), après qu'Unisys a décidé de ne pas les renouveler. Après 20 ans d'exploitation propriétaire, dont 10 d'intense polémique, cette technologie tombe donc dans le domaine public.

La compression LZW (du nom de ses trois créateurs, Lempel, Ziv, et Welch) est la base du format GIF (Format d'échange de graphiques), créé et mis dans le domaine public par Compuserve en 1987. D'un principe très simple, il produit des images légères, particulièrement adaptées aux débits des premiers modems grand public. Au début des années 1990, la légèreté des images GIF assure donc leur succès sur Internet : illustrations, interfaces de navigation, les gifs sont partout. Et les GIFs animés font fureur.

Mais en 1994, Unisys fait savoir qu'il entend que ses droits soient respectés, et par conséquent, que ceux qui souhaitent utiliser le GIF doivent lui acheter des licences. Cette initiative est perçue comme une "taxe sur le GIF", par quelques éditeurs utilisant le format (même si la plupart ont accepté de payer) et bien plus d'utilisateurs. Aucune action en justice n'est intentée par Unisys, mais les effets sont les mêmes. Car dans la foulée, en 1995, est créé le PNG. Ce fomat qui fournit une alternative gratuite et libre au GIF : les deux formats utilisent une compression sans perte de données c'est donc le nombre de couleurs utilisées qui détermine la qualité finale de l'image, d'autant que les deux formats gèrent initialement 256 couleurs.

Dix ans plus tard, le retour en grâce du GIF sera-t-il fatal au PNG, né des restrictions à son usage ? Il est permis d'en douter. Le PNG, qui permet un codage des couleurs sur 32 bits (contre 8 pour le GIF) et plusieurs niveaux de transparence, est désormais techniquement supérieur au GIF (le LZW a été élaboré de 1977 à 1984). Il a aussi trouvé d'autres applications : de nombreux jeux (tels Tribes 2) utilisent le PNG pour leurs graphismes et interfaces.

La fin du brevet d'Unisys sur le LZW ne signifie pas la fin des brevets sur le LZW...
Le marché lui-même est devenu moins favorable au GIF. Sur Internet, les animations Flash ont fait passer de mode les GIF animés, et le JPEG s'est définitivement imposé pour les photographies. Et s'il est vrai qu'Internet Explorer ne supporte encore que partiellement le PNG (notamment pour ce qui est de la gestion de la transparence), les navigateurs alternatifs, de plus en plue en vue, comme Mozilla, en exploitent toutes les possibilités.

Par ailleurs, la fin du brevet d'Unisys sur le LZW ne signifie pas la fin des brevets sur le LZW... En effet, en 1986, l'office américain des brevets a accordé à IBM, par une erreur incroyable, un brevet identique à celui accordé 2 ans plus tôt à Unisys !
  En savoir plus
Panorama (JDN développeurs) Techniques de compression
Cette particularité devrait logiquement rendre le brevet invalide s'il était invoqué devant un tribunal, mais IBM pourrait tout de même en tirer quelque avantage symbolique dans son affrontement judiciaire avec SCO. Car l'éditeur d'Unix avait obtenu d'Unysis une license pour utiliser la compression LZW dans ses systèmes ; or IBM est virtuellement, pour deux ans, "le seul" détenteur des droits sur cette technologie.
Où l'incompréhensible rencontre l'ubuesque.
 
 
Alexandre Chassignon, JDN Solutions
 
 
Accueil | Haut de page
 
 

  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Auralog - Tellmemore | Publicis Modem | L'Internaute / Journal du Net / Copainsdavant | Isobar | MEDIASTAY

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Toutes nos newsletters