Ce week-end, au meeting des sciences de Nottingham, des chercheurs
anglais ont fait la démonstration du plus grand réseau permanent
de calcul au monde (grid computing). Alimenté par plus de 6
000 ordinateurs répartis sur 78 sites, le Large Hadron Collider
Computing Grid (LCG) sera dédié aux calculs scientifiques appliqués
à la physique.
La Grande Bretagne a assumé la plus grande partie du coût
des installations, avec plus de 1 000 ordinateurs du réseau
basés sur son territoire répartis sur 12 sites. Initié en
2000 par le CERN (Centre Européen de Recherche en physique
des particules basé à Genève), le projet doit permettre aux
spécialistes de la physique des particules de traiter plus
de 15 petaoctets de données par an, soit 15 millions de milliards
d'octets.
Mais
le LCG présenté n'était encore qu'un prototype, une machine
opérationnelle mais encore trop limitée pour les besoins scientifiques.
Afin d'atteindre la capacité de calcul souhaitée, le projet
est entré en phase deux, une étape qui prévoit d'ajouter aux
6 000 ordinateurs déjà présents, 4 000 nouvelles machines
d'ici 2007.
Comparé à la puissance d'un supercalculateur, les grilles
proposent un rapport performance/prix très intéressant. En
effet, une grille repose sur de multiples ordinateurs reliés
en réseau échangeant leur puissance de calcul sans tenir
compte de leur localisation géographique, facilitant la création
de réseau à large échelle. De plus, l'évolution d'une grille
se trouve être plus simple à réaliser que celle d'un supercalculateur.
En France, un projet de grille appliqué au domaine des myopathies
a vu le jour depuis quelques années. Baptisé Décrypthon, il
a permis grâce à la mobilisation de près de 75 000 internautes,
d'analyser la structure de 550 000 protéines ou fragments
de protéines. Un résultat équivalant à 40 milliards d'opérations
par seconde. Selon le cabinet d'études IDC, le marché du grid
computing devrait atteindre 12 milliards de dollars en 2007.
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