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Affaire Oracle / PeopleSoft : la justice américaine autorise l'OPA |
La justice américaine a débouté la requête des autorités anti-trust qui tentaient de bloquer le rachat de PeopleSoft par Oracle. L'éditeur de progiciels a donc prolongé son offre jusqu'au 24 septembre, mais doit encore convaincre les actionnaires de son concurrent.
(10/09/2004) |
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Dernier rebondissement dans le feuilleton Oracle / PeopleSoft : après quatre longues semaines de procès, soit plus de 100 heures, 40 témoins et 800 pièces au dossier, la justice californienne a débouté le gouvernement américain de sa demande de blocage de l'OPA hostile d'Oracle sur son concurrent. Ce jugement autorise donc l'éditeur de logiciel à poursuivre son offre de rachat de PeopleSoft initiée le 6 juin 2003.
Le juge Vaughn Walker, du Tribunal de San francisco, a estimé que la partie plaignante n'a pas apporté d'arguments convaincants. Il a laissé au gouvernement un délai de 10 jours pour faire appel de cette décision. Soulagé de cette "victoire" inattendue, Oracle estime que ce jugement "enlève un obstacle significatif à cette acquisition". Le ministère américain de la Justice s'est dit "déçu", précisant qu'il allait évaluer les options possibles de contre-attaque.
La plainte des autorités antitrust américaines remonte au 27 février dernier. Pour Washington, l'acquisition de PeopleSoft par Oracle aboutirait à la réduction du marché mondial des progiciels de gestion intégrés à deux seuls acteurs. Une situation monopolistique dont les clients seraient les premiers à pâtir, du fait notamment d'une augmentation des prix et d'une baisse de la qualité des produits qui ne manqueraient pas de survenir.
Lors du procès, Oracle a assuré que le rachat de PeopleSoft n'avait pas pour but de dominer le marché mais de rester compétitif dans un marché difficile.
Un argument que la justice de San Francisco semble avoir entendu.
L'échéance de sa proposition de rachat arrivant à expiration vendredi 10 septembre à minuit, Oracle a, une nouvelle fois, décidé de la prolonger. Les actionnaires de PeopleSoft ont donc jusqu'au 24 septembre pour apporter leurs titres. Et l'opération est loin d'être acceptée par ces derniers. En dépit du fait que l'offre de rachat, d'un montant de 7,7 milliards de dollars,
valorise de 17 % le cours actuel de l'action PeopleSoft, Oracle n'a jamais pu convaincre le conseil d'administration de son concurrent. En outre, si le gouvernement américain contre-attaque, le jugement en Cour d'appel pourrait prendre 3 à 6 mois. Le dossier est donc loin d'être clos.
Chronologie
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Dates
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Evénement
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6 juin 2003
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Oracle lance une OPA hostile de 5,1 milliards de dollars sur PeopleSoft.
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12 juin
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Le comité de direction de PeopleSoft rejette l'offre d'Oracle
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16 juin
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PeopleSoft lance son opération "money-back" pour rassurer ses clients (lire la brève du 21/11/2003)
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18 juin
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Oracle augmente son offre, la faisant passer de 16 à 19,50 dollars par action (lire l'article du 19/06/2003). L'offre vaut 6,3 milliards de dollars.
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20 juin
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Le comité de direction de PeopleSoft rejette l'offre d'Oracle
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30 juin
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Ouverture d'une enquête au DOJ
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10 novembre
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Oracle et un groupe d'actionnaires portent plainte pour contrecarrer le dispositif "money-back" que PeopleSoft a renforcé fin octobre
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12 janvier 2004
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Les autorités de régulation européennes suspendent leur enquête sur l'OPA (lire la brève du 13/01/2003)
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4 février
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Oracle offre désormais 26 dollars par action, faisant passer le coût de l'opération à 9,4 milliards de dollars (lire l'article du 05/02/2004)
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14 mai
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Oracle abaisse son offre à 21 dollars par action. L'OPA ne représente "plus que" 7,7 milliards de dollars (lire l'article du 18/05/2004)
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26 mai
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Le comité de direction de PeopleSoft demande aux actionnaires de rejeter l'offre (lire la brève du 28/05/2004)
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7 juin
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Début du procès à San Francisco, devant le DOJ |
9 septembre
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Le DOJ déboute le gouvernement américain de sa demande de blocage et autorise ainsi Oracle à poursuivre son OPA.
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