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| Christophe Choux (C2 Consulting) : "Depuis 2 ans, Oracle n'était plus cité dans les short lists" |
| Suite au feu vert donné à l'OPA d'Oracle sur PeopleSoft par un juge américain, réaction d'un consultant indépendant spécialisé dans les solutions PeopleSoft.
(13/09/2004) |
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Consultant senior spécialisé dans les progiciels de gestion intégrés PeopleSoft, Christophe Choux réagit à la décision de justice autorisant Oracle à poursuivre son OPA hostile sur PeopleSoft (sous réserve des possibilités d'appel dont dispose le ministère américain de la Justice).
Confronté quotidiennement aux réactions des clients, sur le terrain, Christophe Choux détaille certains projets PeopleSoft en cours et nous fait part de quelques réactions de grands comptes français, sans oublier de préciser que la fusion entre PeopleSoft et J.D. Edwards a, elle aussi, engendré son lot d'insatisfactions.
JDN
Solutions. Vendredi, l'action de PeopleSoft est montée de 13%, dépassant les 20 dollars, suite à la décision du juge V. Walker (lire notre article). Quelle réaction cela vous inspire-t-il ?
Christophe Choux. Cela signifie que le marché croit en l'OPA.
Je ne sais pas si Oracle va devoir rehausser
son offre, mais cela montre en tout cas que le marché attendait la réponse de la justice américaine pour réagir. Je pensais jusqu'à présent que l'opération ne se faisait pas parce que les actionnaires ne la voulait pas, en fait, ils attendaient d'en savoir plus sur les juges.
En ce qui me concerne, je suis actuellement en mission de plusieurs mois,
donc la mission ne va pas s'arrêter du jour au lendemain, mais à long terme, il va falloir penser à se requalifier. Je pense par ailleurs qu'être chef de projet ERP aujourd'hui dans une société doit être une position intenable, notamment pour des clients en plein milieu d'un upgrade ou en période de choix.
Les clients, justement, quelles sont leurs réactions ?
Les clients doivent sérieusement se faire du souci et se demander où tout cela va les mener. Je ne sais pas s'ils vont faire pression... Si l'opération va jusqu'au bout, vont-ils laisser leur ERP mourir, basculer vers Oracle ? Beaucoup d'incertitude au final...
| "La SNCF a commencé à déployer du 'tout PeopleSoft' " |
J'en connais un qui va signer pour 10 millions d'euros de licences PeopleSoft, sachant que le projet global est de 100 millions d'euros. Autre exemple, celui de la SNCF, qui a commencé à déployer du "tout PeopleSoft". Ils en sont actuellement à la phase d'étude et, même s'ils n'en sont pas encore aux customisations, les paramétrages ont débuté. Le projet est sur 5 ans. C'est la SNCF, avec des temps d'inertie inévitables et tout cela pourra, au final, être mis à la poubelle.
Autre exemple encore, celui de Carrefour, dont le plan d'investissement s'étale sur 10 ans. Ils avaient choisi PeopleSoft, ils sont en production actuellement.
Je pense aussi aux universités ou aux collectivités
locales américaines qui ont massivement investi dans les solutions "Education and Government" de PeopleSoft.
A quoi peut-on s'attendre en termes de produits et d'intégration ?
Vous savez, après la fusion entre PeopleSoft et J.D. Edwards, une grille de comparaison module par module a été faite et la conclusion était que tous les modules J.D. Edwards sautaient et étaient remplacés par du PeopleSoft !
Quand un client n'a que 3 ou 4 modules, cela signifie qu'il faut tout refaire
car les fonctionnalités peuvent ne pas correspondre du tout.
| "Chaque upgrade engendre des coûts selon un ratio de 1 pour 6" |
Déjà, au niveau de PeopleSoft, des clients se plaignent suite au rachat de J.D. Edwards, notamment parce que la résistance au changement, quand on déploie un ERP, est loin d'être négligeable.
Chez un de mes clients, c'est seulement au bout de 5 ans de production que l'ERP a été accepté. Si vous leur dites demain qu'ils vont devoir repartir sur un nouveau projet en interne, je ne vous dis pas quelle sera la réaction...
Sans parler des questions de coûts. Même si la licence est offerte par Oracle, les coûts de gestion du changement et d'analyse ne seront pas offerts, eux. Chaque upgrade engendre des coûts selon un ratio de 1 pour 6 et plus la société est grosse, plus ils sont importants. Il y a un peu plus d'argent sur le marché qu'il y a 4 ans, mais ce n'est pas non plus l'idéal, les entreprises font très attention à leurs dépenses.
Je ne connais en fait pas très bien les produits Oracle, je les ai croisés de loin, lors de présentations rapides. C'est dû au fait que les consultants comme moi sont dans leur chapelle et en sortent rarement mais aussi au fait que, dans les 2 dernière années, Oracle n'était plus cité dans les short lists. On assistait le plus souvent à des batailles PeopleSoft / SAP,
J.D. Edwards / SAP
ou PeopleSoft / progiciels français en fonction de la taille des clients.
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