Chaque jour, le Journal du Net Solutions publie un indicateur, issu d'études menées par des cabinets spécialisés, d'enquêtes, de sondages, etc. Ces données alimentent ensuite l'une des rubriques de notre dossier "chiffres clés".
Parmi ces données, de nombreuses prévisions sont fournies, tablant le plus souvent sur des croissances de chiffre d'affaires ou sur un nombre d'utilisateurs pour un marché donné, sur un segment particulier et ce, à 5 ou 10 ans.
Nous avons voulu voir si les prévisions effectuées il y a plusieurs années ont plus ou moins correspondu à la réalité. La plupart de celles que nous avons étudiées ont été faites entre 1999 et 2001, donc avant l'éclatement de la bulle Internet, ce qui explique certains écarts à l'arrivée.
En juillet 1999, une étude du cabinet Dataquest prédisait ainsi qu'en 2003, les ventes de serveurs équipés de Linux représenteraient 24% du marché mondial des serveurs, soit 3,8 milliards de dollars. Le nombre de serveurs tournant sous Linux devait être, quant à lui, de 1,1 million, soit 14% du parc" (lire l'article du 21/07/1999).
Le cabinet s'est trompé sur la part de marché (14%) de Linux par rapport au parc global, les chiffres donnés par IDC et Gartner concordant pour attribuer une part de marché de 6% à l'OS libre actuellement (voir le tableau de chiffres). En revanche, il voit juste car les ventes de serveurs équipés de Linux ont été, un an seulement avant sa prévision, de 23,1% selon IDC (un serveur sur 5 vendu en 2002 était équipé de Linux).
Les
systèmes d'exploitations des serveurs dans
le monde en 2002
|
Produit
|
Part
de marché
|
Windows
|
55,2%
|
Linux
|
23,1%
|
Unix
|
11,0%
|
Netware
|
9,9%
|
Autres
|
7,3%
|
Source
: IDC
Dans un autre registre, celui des ERP, une étude du cabinet AMR Research prédisait en 1999 que le marché des ERP atteindrait 52 milliards de dollars en 2002 (lire l'article du 23/08/1999). Les chiffres donnés par IDC sont, pour l'année 2003, de 25 milliards de dollars. L'estimation d'AMR Research était donc surévaluée.
Marché mondial des ERP
|
Année
|
Taille en milliards de dollars
|
2004
|
26,7
|
2003
|
25
|
Fin 2008
|
36 (estimation)
|
Source IDC
Dans la catégorie surévaluation, la palme revient très certainement à IDC qui, sur le terrain du CRM, prévoyait en octobre 1999 (lire l'article du 13/10/1999) que le marché global de la gestion de la relation client atteindrait 90 milliards de dollars en 2003. Deux ans plus tard (décembre 2001), le Meta Group s'aventurait à prédire que ce même marché atteindrait 50 milliards de dollars en 2003, alors qu'il avait été, selon lui, de 20 milliards de dollars en 2001.
Au passage, notons que pour l'année 2001, un autre cabinet, Aberdeen, voyait plutôt un marché de 13,45 milliards et tablait, lui, sur 27,76 milliards en 2005... Résultat des courses : un autre cabinet encore, Forrester Research, estime que le marché du CRM atteindra les 73,8 milliards de dollars d'ici... 2007 tandis que Frost & Sullivan table de son côté sur 35,7 milliards de dollars en 2008.
Enfin, dernières envolées, une étude du Gartner Group datant de 1999, le marché mondial du commerce électronique B to B devrait passer de 145 milliards de dollars en 1999 à près de 7 290 milliards de dollars en 2004 (lire l'article du 18/02/2000). Pour constater l'ampleur des divergences quant aux estimations liées à ce marché, la consultation du tableau suivant est instructive :
Monde : l'e-commerce BtoB entre 2000 et 2006
(Prévisions en milliards de dollars)
|
Sources
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
IDC
|
282
|
516
|
917
|
1.573
|
2.655
|
4.329
|
--
|
Gartner |
433
|
919
|
1.929
|
3.632
|
5.950
|
8.530
|
--
|
Forrester
Research |
604
|
1.138
|
2.160
|
3.675
|
5.904
|
8.823
|
12.275
|
AMR
Research |
371
|
704
|
1.375
|
2.261
|
3.350
|
4.739
|
--
|
Ovum |
218
|
345
|
543
|
858
|
1.400
|
--
|
--
|
eMarketer |
--
|
474
|
823
|
1.409
|
2.367
|
--
|
--
|
Source
: IDC, Gartner Group, eMarketer, Forrester Research, AMR, Ovum |
Mis
à jour le 14/01/2003
|
|
Même
si
les prévisions de Gartner sont toujours parmi les plus optimistes pour 2004,
on
constate que ces dernières ont, entre temps, été revues à la baisse.
Difficile donc, pour un manager, d'y voir clair, d'autant que les écarts entre cabinets vont du simple au quadruple... |