ANALYSE
La Business Intelligence monte en puissance dans les PME
A travers les retours d'expérience de Canal de Provence, Efidis et SPB, décryptage des problématiques décisionnelles au sein des entreprises de taille moyenne.  (04/10/2004)
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Dossier Business Intelligence
Pour une PME de moins 50 salariés dont le chiffre d'affaires ne dépasse pas les 10 millions d'euros, se lancer dans un projet de système décisionnel apparaît le plus souvent comme irréaliste, au regard notamment des moyens financiers et humains qu'elle devrait mobiliser. pour ce genre de société, les rapports d'activité peuvent en outre être effectués par le biais d'un simple tableur, comme Excel, utilisé en mode statique, c'est-à-dire sans connexion à une base de données tierce.

"Depuis quelques années, on observe cependant une montée en puissance du décisionnel dans ce type de société", constate Yves Cointrelle, directeur associé au sein de la société de services Homsys Group. Amorcé dès 2000 - 2001, ce mouvement aurait notamment été favorisé par la volonté croissante des éditeurs traditionnels du secteur de la BI d'investir ce nouveau segment.

"Suite à l'essoufflement du dynamisme des grands comptes dans ce domaine durant la crise, les principaux acteurs du marché - Cognos, Business Objects ou Hyperion - ont commencé à considérer les PME comme une nouvelle cible, un peu à la manière de leurs grands frères sur le créneau des solutions d'infrastructure", explique le dirigeant.

Partant de là, les éditeurs ont élaboré des politiques de tarification visant à mettre leur offre à la portée des entreprises dont le volume d'affaires est inférieur à 75 millions d'euros. "De 30 à 50% moins élevés que les prix affichés à la base, ces barèmes ne sont finalement pas très différents de ceux négociés par les grands groupes qui ont de la possibilité d'acquérir des licences en masse", poursuit Yves Cointrelle. Parallèlement, les fournisseurs se sont également dotés de réseaux de diffusion indirects, faisant appel à des distributeurs locaux à valeur ajoutée, capables d'accompagner les clients dans leur déploiement.

Excel : une interface connue de tous
Fort de 400 salariés et d'un chiffre d'affaires d'environ 80 millions d'euros, Canal de Provence a ainsi mis au point courant 2003 un applicatif décisionnel basé sur la plate-forme de Microsoft. Un environnement qui a pour but de répondre aux besoins d'interrogation des différents départements de l'entreprise - notamment autour de la gestion commerciale de la vente d'eau en gros - principale mission de l'exploitant du célèbre canal, ainsi que du suivi des relations clients et fournisseurs.

"La base SQL Server combinée à l'extracteur DTS du même éditeur (Data Transformation Services) nous permettait de conserver Excel comme interface de manipulation et d'analyse des données, et par là même de faciliter l'accompagnement du changement vers ce type de système", indique Guy Cardoën, DSI de la société. "Ce socle logiciel est suffisant pour prendre en charge l'intégration des contenus nécessaires, dans la mesure où notre système d'information se limite à un ERP de production, sous Unisys, et à une dizaine de dispositifs connexes, dont la RH, la gestion comptable, le négoce et l'analyse de l'eau", complète Guy Cardoën.

Pour répondre aux questions de reporting haut de gamme, Canal de Provence utilise l'application analytique de Business Objects. "Nous l'exploitons pour traiter les informations relatives à la maintenance de notre infrastructure de distribution, notamment en vue d'anticiper les pannes", détaille le responsable.

Business Objects : un portefeuille de datamarts prépackagés
La même technologie a été retenue chez Efidis (500 salariés environ). En charge de la gestion de quelque 30 000 logements HLM en Ile-de-France, cette Entreprise Sociale pour l'Habitat (ESH) filiale de Perexia (Crédit Foncier) a commencé par centraliser ses données - disséminées sur plusieurs bases Oracle - au sein d'un entrepôt de données, à l'aide de l'ETL Genio (de Hummingbird), avant de leur appliquer des modèles Business Objects (BO).

"L'idée était de simplifier et de fiabiliser l'accès aux informations afin de permettre aux opérationnels - marketing, contrôle de gestion, etc. - de se concentrer sur les tâches d'analyse", résume Nicolas Levillain, chef de projet décisionnel chez Efidis. Parmi les principaux points forts de l'approche de BO, l'intéressé évoque notamment les univers BO proposés par certains partenaires éditeurs au sein de leur solution. "Des produits qui rendent plus simple l'élaboration des datamarts nécessaires à la compilation des éléments métier", assure Nicolas Levillain, en citant notamment l'univers proposé avec l'outil comptable Qualiac - exploitée par la société.

Le courtier en assurance SPB (500 personnes) affiche pour sa part un retour d'expérience quelque peu différent de ceux de Canal de Provence et d'Efidis. L'objectif de son projet ? Se doter d'un système de reporting pour obtenir directement une vision globale et instantanée de son activité, en combinant trois axes (client / marché / organisationnel), avec à la clé la volonté d'automatiser l'affectation des coûts - par produit.

Reposant sur un infocentre SAS, c'est la solution Open Executive (Cegid) qui a été choisie comme base de l'édifice. "Ce logiciel nous fournit la latitude nécessaire pour créer les indicateurs liés à la spécificité de notre métier", souligne Véronique Delaunay, responsable du contrôle de gestion chez SPB.

Des besoins fonctionnels proches des grands groupes
Fonctionnellement, les initiatives menées sur le terrain de la BI au sein des PME semblent donc très proches des chantiers des grandes entreprises. Gestion de la relation client, suivi de la production, reporting comptable, etc. Les champs couverts sont sensiblement équivalents. Seul le périmètre diffère. Et dans tous les cas, une méthode commune tend à s'imposer au sein de ces organisations : commencer par déployer des applications analytiques centrées sur le coeur de métier de l'entreprise.

"Nous avons débuté par des interfaces de restitution appliquées à notre outil de gestion locative - Sopra - avant de nous attaquer à d'autres types de requêtes - comme le suivi de l'occupation de nos habitations", confirme Nicolas Levillain, d'Efidis.

Même démarche itérative pour le Canal de Provence : "de la gestion commerciale du poste d'eau, nous avons étendu la couverture de la plate-forme à la gestion de la relation clients - notamment le suivi des factures - puis à celle de la gestion de la relation fournisseurs, notamment le suivi des bons de commande", précise Guy Cardoën.

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"Plus récemment, nous avons lancé des modules d'analyse pour certaines activités connexes, comme les laboratoires d'analyse de l'eau ou la gestion des investissements", conclut-il. Comme on le voit, le mode de développement de la BI dans les PME est décidément très proche de celui d'un grand groupe.

Notes : Edifis et Canal de Provence ont tous deux fait appel à Homsys pour les accompagner dans leur projet respectif. Notons que Canal de Provence s'est également fait accompagner par la société Eurinfo - pour la partie BO.
 
 
Antoine CROCHET-DAMAIS, JDN Solutions
 
 
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