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Les processeurs multicoeurs remettent en cause le modèle économique des éditeurs
La technologie décuple les possibilités des serveurs d'entreprise mais pousse les éditeurs à revoir des tarifications basées sur le nombre de processeurs présents dans une machine.  (20/10/2004)
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Outre le casse-tête causé aux fabricants de microprocesseurs, les architectures à double cœur - également appelées dual core - risquent de provoquer des maux de tête aux directeurs financiers et responsables informatiques.

Contrairement aux machines bi-processeurs, la technologie double cœur ne fonctionne que sur un seul socle - mais avec deux unités de calculs indépendantes. Un serveur bi-processeurs dual core dispose par conséquent de quatre unités de calculs physiques mais seulement de deux processeurs. Et c'est ici que le bât blesse, car le système traditionnel de licences mis en place chez les éditeurs fonctionne sur le nombre de processeurs présent chez les clients.

Autre technologie concurrente concernée : l'hyperthreading. Un processeur qui en est doté ne compte qu'une seule unité de calcul physique mais simule deux unités de calculs virtuelles. Au final, sur un serveur bi-processeur hyperthreading, une entreprise dispose de deux processeurs, deux unités de calculs mais le système en détecte quatre.

Les éditeurs proposent des tarifications variant du simple au double.
Cela étant, toutes ces technologies ne donnent pas les mêmes résultats en termes de performances. Si les architectures bi-processeurs doublent effectivement les performances d'une machine, les gains mesurés par des processeurs double cœur se situent entre 10 et 50%, un pourcentage qui varie en fonction des applications, selon les indications d'Intel et d'AMD. L'hyperthreading, quant à lui, offre un gain de performance inférieur à 10%.

Déjà les acteurs prennent position. Pour Oracle et IBM par exemple, le terme "processeur" sera remplacé sur les contrats par "unité de calcul". BEA Systems envisage une tarification supplémentaire de l'ordre de 25% pour chaque processeur double cœur. Novell, Microsoft et Sun préfèrent considérer le processeur double cœur comme un seul processeur sur leur grille.

Un modèle qui peut sembler logique, la technologie double cœur n'étant qu'une évolution comme une autre des processeurs, au même titre que la montée en fréquence. Mais déjà, les fondeurs Intel, AMD, IBM et Sun s'intéressent de près aux solutions multicores, autrement dit de 4 à 32 unités de calculs sur une même puce. Pour Intel et AMD, une rupture dans le modèle tarifaire des éditeurs est nécessaire.

Le coût des processeurs va-t-il augmenter ?
Autre sujet d'interrogation, le prix de vente des processeurs dual core reste un mystère. Dernièrement, une étude du cabinet d'analyse Piper Jaffray & Co anticipe une augmentation des frais de construction des processeurs dans les usines Intel en raison de la production de processeurs double cœur. Nécessitant des plaques de silicium de plus grande taille et générant davantage de déchets, la technologie représentera en 2005, un surcoût de 500 millions de dollars pour le groupe.

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Des frais qu'il faudra amortir d'une manière ou d'une autre et qui pourraient se traduire pour le client par une augmentation des prix. Même si la technologie des processeurs multi-cœurs semble prometteuse, son coût risque d'en limiter l'usage au moment de son apparition sur le marché. Intel et AMD parient sur la construction de modèles économiques alternatifs (tarification en fonction du nombre de clients ou selon le niveau de service).
 
 
Yves DROTHIER, JDN Solutions
 
 
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