Inaugurées par Free depuis le 20 octobre 2004, les offres autour de l'ADSL 2+ fleuriront début 2005 avec l'arrivée de nouveaux
acteurs comme Wanadoo et Neuf Telecom, poussant l'Internet grand public toujours plus
loin dans la course des hauts débits.
Cette technologie, basée sur son ancêtre l'Asymmetric Digital
Subscriber Line (ADSL), s'appuie sur le réseau téléphonique
commuté et ses lignes en cuivre. Lorsqu'elles sont exploitées
pour leur application d'origine, le transfert de la voix,
les lignes téléphoniques n'utilisent qu'une petite portion
de leur capacité, soit 4 Khz.
L'ADSL 2,
et par conséquence, l'ADSL 2+ utilisent une plage de fréquences
supérieure, permettant au réseau téléphonique de transporter
en plus de la voix, des informations numériques, les fameux
paquets du protocole Internet en vigueur, l'IP. Avec l'ADSL,
le découpage des plages de fréquences s'effectuait de cette
façon : de 0 à 4 Khz pour la voix ; de 25 à 200 Khz pour les
transferts de données montants ; de 250 Khz à 1,1 Mhz pour
les transferts de données descendants.
Ce découpage autorise un débit théorique maximum de 8 Mbits/s
en réception d'informations, ou download, et 512 Kbits/s en
émission d'informations, ou upload. Afin d'en profiter, l'abonné
doit s'équiper d'un filtre ADSL et d'une carte réseau. Le
filtre ADSL se charge de séparer la voix des données numériques.
La carte réseau s'occupe quant à elle de transformer les signaux
numériques en signaux analogiques et inversement.
Désormais la majorité des foyers sont équipés d'un modem,
ou modulateur / démodulateur, qui intègre les fonctions d'une
carte réseau et d'un filtre ADSL. Chez l'opérateur, les centraux
téléphoniques doivent être capable de faire passer les différentes
informations sur le même canal, c'est le multiplexage, une
technique à l'uvre sur des concentrateurs appelés DSLAM (Digital
Subsriber Line Multiplexer).
L'ADSL
2+ étend la vitesse à 25 Mbits/s contre 10 pour l'ADSL 2 |
Disponible depuis cet été, l'ADSL 2 offre déjà un gain de
l'ordre de 25% en terme de débit, repoussant la limite théorique
à 10 Mbits/s. S'appuyant sur des algorithmes de codage et
de modulation plus performant, cette nouvelle norme permet
également de fixer librement la plage de fréquence dédiée
au passage de la voix. La plage émission ou réception de données
peuvent ainsi bénéficier de 4 Khz supplémentaires.
L'ADSL 2+ repousse encore les limites du cuivre en portant
à 2,2 Mhz la fréquence maximum des lignes téléphoniques. En
conséquence, le débit théorique maximal atteint les 25 Mbits/s
en réception et 1,2 Mbits/s en émission. Cependant, avec la
technologie ADSL, la montée en fréquence détermine aussi la
portée du signal. Avec l'ADSL 2+, il faut donc que la prise
téléphonique se situe à moins de deux kilomètres du central
pour profiter de débits supérieurs à 10 Mbits/s.
Deuxième limite, l'ADSL 2+ nécessite l'utilisation d'un modem
de dernière génération pour le client et l'installation de
concentrateurs ADSL compatibles chez le fournisseur d'accès.
Free comme Wanadoo espèrent couvrir environ 50% du territoire.
Deux nouvelles technologies viendront petit à petit étendre
les possibilités de l'ADSL 2+, le VDSL (Very High Rate DSL)
et le ReADSL (Reach Extended ADSL).
La première vise, via l'exploitation de bande de fréquence
plus haute, des débits de l'ordre de 27 Mbits/s sur canal
descendant et 3 Mbits/s sur canal ascendant, grâce à une plage
de fréquence extensible jusqu'à 12 Mhz. La seconde compte,
par le biais d'une optimisation du dialogue entre modems distants,
augmenter la portée des lignes d'environ 5 à 10 %. Ainsi, les
lignes téléphoniques éloignées des centraux téléphonique de
moins de 2,5 kilomètres pourraient profiter des débits de
l'ADSL 2+.
|