Initié en 2001, le projet collaboratif Biomet financé par le
Groupe des Ecoles des Télécommunications (GET) regroupe les
pôles de compétences de différentes universités sur le domaine
de l'identification. Son objectif : améliorer les performances
de systèmes de biométrie par le biais de la multimodalité.
Concrètement, plutôt que de sélectionner un seul critère
(empreintes, iris
), la multimodalité vise à déterminer
les meilleures combinaisons entre les différents paramètres,
ici appelé modalités, pour parvenir à une identification avec un taux de réussite certifié le plus proche possible des 100%. Ce projet, clos en 2003,
a permis la création d'une base de données expérimentale stockant
cinq modalités de près de 130 volontaires.
"Actuellement,
certaines technologies d'identifications, comme les empreintes
digitales ou l'iris, sont suffisamment opérationnelles pour
être utilisées. Cependant, elles ne peuvent suffire à tout
le monde et sont jugées parfois trop intrusives. En Europe,
l'empreinte digitale est considérée comme assez conviviale
alors qu'au contraire en Asie, on préfère l'identification
par l'iris.", explique Bernadette Dorizzi, coordinatrice du
projet Biomet.
De plus, une partie de la population pourrait être rejetée
par un système d'identification par biométrie ne se basant
que sur un unique paramètre, d'où l'atout d'une solution se
basant sur plusieurs critères. Reste à définir quels seront
les modalités les plus pratiques d'usages. Dans sa base de
données, le projet Biomet en a retenu cinq : la voix, les
empreintes digitales, la reconnaissance faciale, l'iris et
la signature électronique.
"SecurePhone
envisage l'implémentation de la biométrie
dans les téléphones mobiles." |
Les phases un et deux de Biomet ont permis de dresser des
méthodes d'identifications et des prototypes opérationnels
de vérification. Comme le projet a été validé par l'Europe,
sa prochaine étape passe désormais par les tests et peut être
la découverte d'une ou plusieurs combinaisons performantes
et adaptables. En attendant d'autres projets sont nés dans
la lignée de celui-ci.
"SecurePhone envisage l'implémentation de la biométrie dans
la téléphonie mobile ; trust-ES, l'intégration dans des cartes
à puces et bioSecure vise à construire un réseau d'excellence",
ajoute Bernadette Dorizzi. La recherche compte ainsi s'attaquer
successivement aux différents freins limitant l'adoption de
ces nouvelles techniques.
Premier inconvénient de la biométrie, le stockage d'informations
personnelles. Face à ce problème, la recherche envisage le
stockage des informations sur une carte à puce ou des tags
USB personnels. Deuxième inconvénient, les différences socio-culturelles
et juridiques entre pays. Biolab, l'un des nombreux projets
appliqué à la biométrie tentera d'y répondre. Enfin dernier
inconvénient, la diversité des solutions du marché. Le projet
BioSec lancé en juillet 2004, tente de poser les bases d'un
framework commun.
Des recherches d'autant plus cruciales à l'heure où le parlement
européen a confirmé l'adoption de futurs passeports biométriques
et où la France étudie le cas des visas européens. " L'explosion
ou non du marché, c'est quelque chose de difficile à dire.
Il y a une réticence forte due au problème des données personnelles",
conclut Bernadette Dorizzi.
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