Mise à jour de l'article du 15/12/2004
L'affaire a été officialisée ce jeudi 16 décembre : Symantec
se porte acquéreur de Veritas Software pour un montant de 13,5
milliards de dollars. Après la rumeur diffusée mardi dernier
par le quotidien américain New York Times, ce sont désormais
les voies officielles qui viennent dévoiler les conditions de
l'opération.
Le nouveau groupe représentait en 2003, un chiffre d'affaires
consolidé de 3,62 milliards de dollars par an pour 11 300 collaborateurs.
En 2006, l'objectif est ramené à cinq milliards de dollars et
13 000 employés. Cette gigantesque acquisition donne naissance
au quatrième éditeur mondial, deux jours seulement après la
fusion Oracle/PeopleSoft pour un montant déjà imposant de 10,3
milliards de dollars (lire l'article
du 14/12/2004).
Selon
les conditions fixées par l'accord, les actionnaires de Symantec
deviendront majoritaires avec 60% du capital du nouveau groupe
contre 40% pour Veritas. Le comité de direction conservera
cette répartition avec six membres issus de Symantec pour
quatre de Veritas. Toujours baptisée Symantec, la nouvelle
entité sera dirigée par John Thompson, actuel PDG de Symantec
tandis que Gary Bloom, son homologue chez Veritas prend la
place de vice-président.
La transaction, encore soumise à l'approbation du conseil
d'administration des deux sociétés mais aussi aux autorités
de régulations, devrait être finalisée au deuxième trimestre
2005. Chaque actionnaire de Veritas recevra 1,242 titre de
Symantec par action, soit une valorisation de 30,78 dollars
par titre. La société Veritas dont la capitalisation boursière
s'élevait à 10,5 milliards de dollars, reçoit ainsi une prime
de 28,5%.
Symantec
et Veritas : des sociétés habituées
à la croissance externe. |
Selon le cabinet d'études IDC, la société Veritas Software
se positionne comme le leader des solutions d'archivages et
de récupération des données, avec une part de marché de 40,4%
au troisième trimestre 2004, devant Computer Associates (19,1%)
et EMC (11,8%). La société est également deuxième du marché
des logiciels de stockage au troisième trimestre avec une
part de marché s'élevant à 21,7% derrière EMC (31,8%).
Pour son exercice 2003, le groupe a réalisé un chiffre
d'affaires de 1,75 milliard de dollars, pour un résultat net
atteignant 347 millions de dollars. Symantec dispose d'une
taille comparable puisque la firme éditrice de l'antivirus
Norton a généré 1,87 milliard de dollars
de chiffre d'affaires et un résultat net de 371 millions de
dollars au cours de son exercice fiscal 2004. Les deux groupes
ont tous deux connu des croissances fortes ces dernières années.
Depuis 1999, Symantec est ainsi passé d'un chiffre d'affaires
de 632,2 millions de dollars à 1,87 milliard de dollars. Sur
la même période, Veritas Software a vu son chiffre d'affaires
grimper de 596,1 à 1,75 milliard de dollars.
Les deux sociétés n'en sont pas non plus à leur premier galop
d'essai en matière d'opération de croissance externe. Symantec
a ainsi dépensé plus de 1,5 milliard de dollars en quatre
ans pour acquérir diverses entreprises (lire l'article
du 13/12/2004) tandis que Veritas Software s'était emparé
de six sociétés entre 1999 et 2002 dont Precise
Software Solutions et Jareva Technologies.
Le nouveau Symantec sera en concurrence directe avec les
grandes sociétés telles Computer Associates, Cisco ou EMC
présentes à la fois sur le marché du stockage et celui de
la sécurité. Sur le secteur des antivirus, la taille de Symantec
pourrait lui permettre d'affronter la possible concurrence
de Microsoft qui envisageait en juin dernier d'introduire
son propre logiciel sur le marché (lire l'article
du 17/06/2004).
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