C'est dans le 17e arrondissement de Paris (métro Wagram) qu'est localisée la DSI d'Expedia. Dans le hall d'entrée, une discussion animée entre une cliente du voyagiste - qui réclame l'accès au plateau des téléopérateurs - et le standardiste - qui lui répond que c'est impossible (et pour cause, le plateau en question est situé dans un tout autre quartier de Paris).
Objet de la discussion : la disparition d'un tarif lors d'une commande sur Internet. Peut-être s'agit-il de l'opération à 99 euros qui a fait un tabac quelques jours plus tôt ? L'histoire en reste là car voici le patron de l'informatique de l'agence en ligne : Olivier Maréchal.
Il est quelque peu tendu et fatigué : toutes ses équipes sont actuellement sur le pont, deux bascules majeures vont en effet avoir lieu dans moins d'une semaine.
Celles-ci concernent tout d'abord la mise en oeuvre d'un nouveau back office (nom de code : nBO, pour new Back Office).
Le deuxième chantier sur lequel ses équipes et lui-même travaillent d'arrache-pied concerne ce que tous les voyagistes ont en tête depuis déjà de nombreux mois : Commission Cut. A savoir la suppression -totale ou partielle- des commissions jusqu'à présent données par les compagnies aériennes. Et comme Air France bascule le 1er avril, il a été décidé de basculer en même temps.
| Deux bascules d'affilée sont prévues, les équipes sont sur le pied de guerre |
"Le week-end dernier, nous avons répété la migration vers nBO, simulant toutes les phases : reprise des données, vérification qu'aucune perte n'est survenue, que les opérations courantes et celles de fin de journée ont bien fonctionné, etc. Pour que le jour où nous y allons, nous sachions quelles étapes précises nous devons suivre. Le 31 mars au soir, nous émettrons tous nos billets, nous activerons le Commission Cut et le 2 avril, le nouveau back office sera déployé. J'ai déjà vécu ce genre de situations mais unitairement, pas deux bascules d'affilée", déclare Olivier Maréchal.
Sur son bureau, le DSI du voyagiste dispose de trois écrans, éteints lors de notre entretien mais dont il se sert très activement en temps normal : celui de son ordinateur portable et deux écrans plats, à travers lesquels la souris et les fenêtres des applications peuvent voyager sans gène. "Une fois que l'on a goûté au double écran, on ne peut plus s'en passer. Cela permet par exemple d'avoir du code d'un côté et de faire du débuggage de l'autre. Ou alors de consulter ses mails tout en travaillant sur autre chose", précise le DSI.
"Pour le débuggage, l'idéal est vraiment la messagerie instantanée"
(O. Maréchal)
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Les courriers électroniques sont intensément utilisés au sein de la DSI, tout comme les "conf' call" (conférences téléphoniques), notamment avec les Etats-Unis, Expedia ayant de très fréquents échanges avec ce continent. "Des efforts sont faits des deux côtés pour éviter de perdre une journée à chaque fois, à cause du décalage horaire. Mais pour le débuggage, l'idéal est vraiment la messagerie instantanée. On se bloque une session Net Messenger et on avance beaucoup plus vite qu'au téléphone", précise Olivier Maréchal.
Et pour continuer dans l'environnement Microsoft, il est à noter qu'Outlook est l'outil collaboratif privilégié chez Expedia, car il permet d'organiser rapidement des réunions, de voir qui est rattaché à qui, etc. En plus de l'ordinateur portable, Olivier Maréchal dispose d'un Blackberry : "on est toujours connecté, c'est presque une drogue, on ne peut plus s'en passer...", commente-t-il.
D'autant qu'un système de surveillance des machines - IP Monitor - veille au grain. En fonction des astreintes, certains membres de la DSI peuvent être contactés par SMS 24h / 24, selon la gravité des alertes. "Ce week-end, on a eu un problème de température sur un serveur SQL, chez Colt. Le lendemain, c'est la climatisation qui a lâché, quai de Jemmapes, une bonne illustration du quotidien et des lois statistiques", note le DSI.
| Côté recrutements, deux postes sont à pourvoir en ce moment |
Le mode de management d'Olivier Maréchal ? Des réunions mensuelles
avec tout le monde, même le personnel en régie.
Et des réunions bi-mensuelles avec les DP (directeurs
de projet), les CP (chefs de projet) et une partie des équipes
de développement, l'objectif étant d'avoir une vision partagée
la plus juste possible des projets en cours.
Le directeur des SI passe sinon entre 30 et 60 minutes par semaine avec chaque membre de son équipe (parfois, cela dérape un peu, comme dans le contexte chargé de la fin du 1er trimestre 2005), pour faire le point sur les chantiers en cours. 'Il n'y a pas de CRA [NDLR : compte-rendu d'activité] chez nous mais on regarde si ce que l'on avait prévu a été fait. Si tel n'est pas le cas, on cherche quelles en sont les raisons. Les incidents d'exploitation empêchent parfois les équipes de finir les tâches qu'elles s'étaient fixées", remarque-t-il.
Côté recrutements, deux postes sont actuellement à pourvoir (un directeur de projet est notamment recherché). "Pour ce genre de postes pointus, nous prenons notre temps et passons par un cabinet de chasseurs de têtes. En tout, il y aura 4 entretiens pour les candidats : avec la DRH, le DSI et deux autres membres du management général et/ou d'autres membres de la DSI. C'est important de prendre plusieurs avis, afin de minimiser les chances de se tromper", conclut Olivier Maréchal.
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