On constate un mouvement global du marché informatique en faveur d'une consolidation
des solutions de gestion de contenu et de portail. Cette tendance passe pour certains acteurs par une politique de fusions/acquisitions : on se rappelle du rachat d'Epicentric par Vignette en 2002 (voir l'article du 31/10/2002) et plus récemment du rapprochement entre Mediapps et Ever (voir l'article du 05/01/2005).
D'autres éditeurs, comme Plumtree, optent plutôt pour une politique de R&D pour étendre leur positionnement. La volonté de Microsoft d'associer prochainement ses outils dans ce domaine (CMS et Sharepoint) entre dans la même logique.
Mais cette politique produit est-elle pertinente au regard des projets ? Les solutions intégrées sont-elles suffisamment mures pour répondre aux besoins ?
"Cette démarche répond à une véritable demande", plaide
Jacques Mezhrahid, directeur technique région au sein de Sogeti-Transiciel. "Les clients recherchent de telles solutions, combinant notamment des fonctions de gestion de contenu au sein des offres de portail d'entreprise". Principal avantage d'une telle architecture : la possibilité de gérer des délégations de mise à jour, au sein d'une galaxie d'entités et d'implantations par exemple.
"Mais attention, la plupart des éditeurs proposant les deux briques ne disposent pas encore toujours d'environnement suffisamment intégré, notamment lorsque l'offre a été bâtie dans le cadre d'une stratégie de croissance externe", prévient Xavier Founier-Morel, Consultant Senior au sein du Pôle Conseil Technologique de SQLI. Principal risque évoqué : un certain appauvrissement de l'un ou l'autre des deux volets, notamment les possibilités de personnalisation du portail d'un côté et la performance du moteur de gestion de contenu de l'autre. La tentation étant grande de favoriser l'un des deux aspects.
Des traitements de données différents |
Sans compter la présence de référentiel de données différemment structurés dans les deux cas et des moteurs d'indexation à adapter également à chacune des deux approches. "La plupart des éditeurs vont devoir réécrire leurs applications pour assurer une véritable intégration des deux composants", conclut Xavier Founier-Morel.
"Plusieurs produits de portail, tels ceux que proposent IBM ou BEA, présentent des mécanismes de gestion de contenu suffisamment mûrs", indique Jacques Mezhrahid. "C'est également le cas chez Plumtree" assure Xavier Founier-Morel.
A l'inverse, des acteurs venant à la base de la gestion de contenu ont développé des portlets visant à permettre l'accès à leurs fonctions depuis des portails. Et force est de constater que certains d'entre eux, comme EMC (avec l'offre Documentum), n'ont cependant pas choisi d'inclure directement un tel applicatif à leur offre, préférant rester centré sur leur métier d'origine.
"Il est clair que les processus appliqués à la manipulation d'informations très techniques dans des cadres métier plus spécifiques devront s'adosser à des systèmes de gestion de contenu purs, telles que la plate-forme Documentum par exemple", conclut Jacques Mezhrahid. |