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L'information fait parler d'elle dans la presse israélienne:
la police annonçait ce dimanche 29 mai avoir découvert une des
plus grandes affaires d'espionnage industriel du pays, l'ensemble
orchestré par l'outil informatique. A ce jour, la sécurité israélienne
a procédé à vingt-deux interpellations de grands dirigeants d'entreprises
dans le pays. L'affaire qui possède des ramifications internationales,
a bénéficié de l'aide d'Interpol.
L'affaire remonte en novembre 2004, date à laquelle un écrivain
israélien, Amnon Jacont, découvre sur Internet des extraits
de son dernier roman encore en cours d'écriture. L'auteur
porte alors plainte à la police de Tel Aviv qui découvre un
cheval de Troie inconnu sur le poste de la victime. La police
remonte peu à peu la piste jusqu'au suspect numéro un, Michael
Haephrati, gendre de l'écrivain résidant en Grande-Bretagne
et en Allemagne.
A
distance, M. Haephrati pouvait ainsi prendre le contrôle de
la machine infectée pour en altérer le fonctionnement ou y
dérober des informations confidentielles. Mais le pirate n'en
était pas à son premier coup d'essai. L'homme avait déjà vendu
ses propres créations à des sociétés de détectives privés
installées en Israël. Elles-mêmes proposaient par la suite
le logiciel à des entreprises afin d'espionner leur concurrent.
Résultats financiers, clients démarchés, montant des enchères,
argumentaire commercial : potentiellement toutes communications
archivées ou tout fichier stocké pouvaient être récupéré
par la concurrence. Les informations volées étaient ensuite
renvoyées vers des serveurs distants basés aux Etats-Unis,
en Allemagne, en Angleterre ou en Israël. Parmi les victimes,
des sociétés comme le fabricant de cigarettes Dubek ou la
chaîne de librairies Steimatzky.
De
très grosses sociétés se sont livrées
à cet espionnage informatique. |
L'enquête policière a déterré un vaste réseau d'espionnage
mené en toute connaissance de cause par de très grosses sociétés
du pays. Ainsi le cablo-opérateur Yes est accusé d'avoir espionné
son concurrent Hot, les opérateurs de télécommunications Cellcom
et Pelephone auraient fait de même sur leur adversaire Partner
et Meir Moteurs, importateur de Volvo en Israël aurait espionné
Champion motors, le distributeur de la marque Volkswagen.
De son côté, la société Amdocs (10 000 employés, chiffre d'affaires
2004 de 1,74 milliard de dollars) spécialisée dans les logiciels
de la relation client, a avoué avoir engagé des enquêteurs
privés pour espionner les ordinateurs de journalistes. Neuf
compagnies de détectives privés dont Modi'in Ezrahi, Hamafil,
Krochmail Zvika et Pelosof-Balili, seraient mises en cause.
Au total, près de 80 entreprises israéliennes ont été touchées
par ce troyen et la police israélienne estime qu'une soixantaine
de suspects pourraient être interpellés.
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Dossier
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Le gouverneur de la Banque d'Israël, Stanley Fisher, a déclaré
lundi à la télévision que ce scandale "risque d'influer négativement
sur les investissements étrangers". L'affaire montre également
la puissance des attaques ciblées qui passent outre les protections
habituelles comme l'antivirus à signature ou le firewall personnel.
Elle fait suite au constat du Clusif début 2005 qui pointait
l'augmentation générale de la cybercriminalité à but lucratif
(lire l'article
du 19/01/2005).
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