ANALYSE
Sommaire Acteurs 
L'informatique renoue avec le recours aux marchés financiers
Les leviers de financement sont multiples : introduction en bourse, augmentation de capital, émission d'obligations. Zoom sur quelques cas d'école.   (08/07/2005)
  En savoir plus
Dossier Dépense informatique : quelle reprise ?
L'émission d'obligations à option de conversion et/ou d'échange en actions nouvelles ou existantes, plus connues sous le nom d'Océanes, semble être la nouvelle marotte des acteurs du secteur informatique.

La dernière grande opération de ce type a été réalisée par Capgemini qui a ainsi procédé à une émission d'Océanes, à échéance de janvier 2012, pour un montant de 437 millions d'euros, le 16 juin dernier.

Ce mode de financement permet de subvenir rapidement à des besoins de trésorerie tout en procurant aux investisseurs un placement relativement sûr et, qui plus est, générateur de revenus fixes par l'intermédiaire d'un détachement de coupon annuel.

Dans le domaine, Capgemini n'en est pas à son premier coup d'essai : "c'est la deuxième fois que Capgemini fait ainsi appel aux marchés financiers. En juin 2003, des obligations ont été émises pour un montant de 460 millions d'euros. Cela fait partie d'une stratégie de développement de diversification des moyens de financement du groupe" signale Lucia Sinapi-Thomas, directeur des opérations financières et fiscales, en charge du risk management au sein de Capgemini.

D'autres SSII ont également décidé d'actionner ce levier de financement, comme le groupe Altran qui, en juillet 2004, a également émis des Océanes pour un montant de 200 millions d'euros.

Pourquoi autant de ferveur autour de ce type de financement ?

"L'émission d'Océanes permet de limiter la dilution du capital" - Grégoire Cayatte
Grégoire Cayatte, directeur du développement du groupe Devoteam, SSII rentrée en bourse juste avant l'explosion de la bulle Internet en octobre 1999, précise : "le principe des Océanes est d'émettre des fonds propres à terme quand l'entreprise juge que son cours de bourse est décoté en refinançant la dette existante, l'émission de nouvelles actions apparaissant comme trop dilutif. Les Océanes donnent de la flexibilité en termes financiers tout en limitant la dilution du capital : cet instrument est à la fois souple pour l'émetteur et attractif pour l'investisseur".

Mais pour autant, les sociétés de conseil ne sont pas les seules à recourir à ce type de financement. Ainsi, Redhat, fournisseur de solutions Open Source spécialisé dans les technologies Linux, a également fait appel aux marchés financiers en procédant à une émission d'Océanes en début d'année 2004 - pour un montant de 600 millions d'euros.

En matière de financement, d'autres moyens peuvent être envisagés par les entreprises, comme le recours à un prêt bancaire "traditionnel". Cependant, comme le fait remarquer Grégoire Cayatte, "l'emprunt bancaire ne donnera pas une notoriété et une monnaie d'échange suffisante. Dès lors que l'entreprise est prudente, elle n'a pas besoin de recourir à ce type de financement".

Même son de cloche chez Capgemini : "nous avions le choix de recourir à plusieurs leviers de financement, plus ou moins dilutifs. Le droit préférentiel de souscription, financement le plus dilutif, est envisagé dans le cas d'un projet industriel très précis. Or, quand il s'agit de financer l'activité courante, il est préférable de contracter une dette de marché", argumente Lucia Sinapi-Thomas.

"Nous avions un besoin de financer notre activité courante" - Lucia Sinapi-Thomas
L'opération financière, s'il elle n'est pas dénuée de risques, a cependant été ici réalisée avec succès, le montant de la levée d'obligations ayant été réévalué de 57 millions d'euros du fait d'une sur-souscription des titres à hauteur de 1,5 milliard d'ordres, et Lucia Sinapi-Thomas de conclure : "ceci s'explique par plusieurs facteurs clés de succès : l'appétit des fonds spécialisés sur ce type de placement, le bon pricing du produit couplé à une bonne attractivité du coupon et de la prime, ainsi que la rareté de ce type de coupon".

Plus classiquement, les introductions en bourse sont un moyen de lever rapidement des fonds. Ces phénomènes sont légions dans le secteur des nouvelles technologies. Un an après son introduction en bourse, le groupe Devoteam n'a par ailleurs pas hésité à procéder à une augmentation de capital à hauteur de 100 millions d'euros.

"Ces opérations ont permis au groupe d'acquérir une belle notoriété, et l'ont aidé à franchir une nouvelle étape dans son développement", note Grégoire Cayatte. "Faire appel aux marchés financiers, c'est côtoyer une école de rigueur, de transparence qui permet de tisser une véritable relation de confiance entre l'entreprise et tous les intervenants du marché comme les investisseurs et les analystes."
  En savoir plus
Dossier Dépense informatique : quelle reprise ?

Le spectre d'une nouvelle bulle Internet ne semble pas être a priori partagé par les investisseurs qui, pour l'heure, font preuve d'une appétence toujours plus grande concernant les valeurs technologiques et informatiques.

Dominique FILIPPONE, JDN Solutions Sommaire Acteurs
 
Accueil | Haut de page
 
 

  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Auralog - Tellmemore | Publicis Modem | L'Internaute / Journal du Net / Copainsdavant | Isobar | MEDIASTAY

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Toutes nos newsletters