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Quid de l'abandon d'une technologie informatique ?
Editeurs et constructeurs sont tous un jour amenés à abandonner une technologie ou un produit. Quels facteurs externes et internes poussent ces acteurs à en arriver là ? Quelques éléments de réponse.   (22/07/2005)
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Dossier Les géants de l'informatique
Le secteur informatique n'échappe pas aux principes marketing de gestion du cycle de vie d'une technologie ou d'un produit. A l'image d'autres secteurs comme la grande distribution, quatre étapes clés peuvent ainsi être identifiées.

La première phase est celle de l'introduction qui pousse le constructeur ou l'éditeur à communiquer sur la valeur ajoutée de son produit ou de sa technologie par rapport à ses concurrents... tandis que la deuxième est celle de la croissance. Elle se caractérise entre autre par des besoins d'investissements financiers forts afin de gagner des parts de marché.

La troisième phase, dite de maturité, peut amener l'entreprise à repenser le positionnement de son produit alors que la délicate - et ultime étape -, est celle du déclin. Une étape à laquelle est d'ailleurs confronté IBM avec OS/2 (lire l'article du 19/07/2005). Alain Le Corre, directeur marketing chez FileNet préfère, lui, nuancer : "plutôt que de parler de déclin, mieux vaut évoquer une phase de productivité maximale pour le client et une capacité de l'éditeur à capitaliser sur l'existant".

Mais au delà de la sémantique, on peut se demander quels facteurs externes ou internes incitent ou contraignent les acteurs informatiques à abandonner une technologie ou un produit.

"L'abandon d'un produit ou d'une application est lié à la fois à une obsolescence technologique et au fait qu'il ne réponde plus à une demande du marché", estime Jean-Michel Franco, responsable marketing solutions chez SAP. Et Alain Le Corre d'ajouter : "le marché détermine les fonctionnalités et les technologies sur lesquelles les produits s'appuient. Certaines contraintes externes comme l'abandon du support d'un système d'exploitation nous incitent à faire évoluer notre politique de support au cas par cas afin de répondre au mieux aux attentes".

"Les coûts internes participent à l'abandon d'une technologie" - Alain Le Corre (FileNet)
Concernant les facteurs internes, Alain Le Corre précise : "les coûts internes, aussi bien en termes de ressources humaines que financières, représentent des contraintes fortes pour les éditeurs qui peuvent les amener à abandonner une technologie ou un produit".

Par ailleurs, certains acteurs, comme le constructeur de processeurs Cyrix, ont de leur côté cumulé à la fois des contraintes de marché et des contraintes internes.

En n'ayant pas su adapter ses produits à la demande, Cyrix a mis sur le marché, en 1997, le processeur 6x86MX qui ne disposait pas de grandes capacités en matière de calcul en virgule flottante ou FPU (Floating Point Unit) à une époque où les applications devenaient de plus en plus gourmandes en calculs (apparition des jeux en 3D, modélisation et conception graphique...). Il s'est heurté à la performance d'AMD et surtout d'Intel sur ce segment de marché. Des contraintes qui ont pesé sur la structure économique même de l'entreprise qui l'ont amené à stopper toute production en 1999.

"Sur le segment des ERP, le cycle de vie des produits peut aller jusqu'à 20 ans. A la différence du secteur de la grande consommation, nous ne pouvons pas nous permettre de retirer un produit au bout d'un an s'il ne remporte pas le succès escompté. La relation de confiance nouée avec nos clients se construit dans le temps", signale Jean-Michel Franco. Ainsi, un éditeur pourra éventuellement choisir d'abandonner une technologie ou un produit seulement si cela ne détériore pas la relation commerciale entretenue avec ses clients.

"Le cycle de possession devient de plus en plus long alors que le cycle d'innovation se raccourcit" - Jean-Michel Franco (SAP)
Il apparaît alors nécessaire voire fondamental de ne pas forcer la main d'un client qui ne souhaite pas migrer vers une version plus récente d'une application, comme le fait remarquer Jean-Michel Franco : "quand on stoppe le développement d'un produit, le plus important est de bien communiquer avec son client. La migration vers MySAP ERP, successeur de SAP R3 ne se fait qu'au travers d'un chemin de transition clair et bien cadré au risque que l'image même de l'entreprise soit touchée". Et Alain Le Corre de préciser : "l'abandon d'un produit ne peut être que néfaste pour l'image de l'entreprise qui n'a pas à obliger ses clients à migrer vers une nouvelle version. Il est alors impératif de proposer des chemins de migration afin de ne pas laisser les clients dans l'impasse".

A contrario, le choix de privilégier la mise en avant d'un nouveau produit ne signifie pas pour autant l'arrêt du support technique du précédent, bien au contraire.

"Chez SAP, nous assurons le support de tous nos produits pour une durée de 8 ans, y compris ceux qui demandent un support spécifique et non de masse" constate Jean-Michel Franco. "Nous avons comme principal objectif d'avoir une évolution douce et sans douleur pour nous et nos clients. S'il faut augmenter la durée de support d'un ou deux ans par rapport à la période contractuelle, nous serons en mesure de le faire", note Alain Le Corre.

Un éditeur a en effet intérêt à placer le client au centre de ses préoccupations surtout dans le cadre d'un changement de produit imposé comme l'a été le portail Workplace de SAP, apparu en 2001 et depuis remplacé par l'Enterprise portal.

Les éditeurs informatiques sont par ailleurs confrontés à un particularisme de marché, mis en avant par Jean-Michel Franco : "en matière informatique, le cycle de possession est de plus en plus long alors que le cycle d'innovation se raccourcit".

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Les acteurs informatiques semblent donc plus que jamais tirer leur épingle du jeu dans la mesure où l'allongement du cycle de possession favorise le processus de fidélisation d'une part, et que l'accélération des cycles d'innovation est propice aux mises à jour et aux montées de versions menant, in fine, à des investissements financiers bénéfiques pour le chiffre d'affaires des éditeurs.


Dominique FILIPPONE, JDN Solutions Sommaire Acteurs
 
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