L'AVIS DES MANAGERS 
 

Les membres de notre Carnet des managers de l'Internet français réagissent à l'actualité.

Les pôles de compétitivité
Jacques-André Dupuy
Gérant,
Operantis
 Sa fiche Carnet
Louis Gay
Président et fondateur,
Datops
 Sa fiche Carnet
Benoît Habert
Président,
Dassault Développement
 Sa fiche Carnet
"Les premiers à tirer profit de ces pôles sont les grands groupes" "Il se passe quelque chose de positif en France !" "67 pôles à développer en même temps, c'est beaucoup trop"
Plus de 2 000 personnalités présentées.



Jacques-André Dupuy, Gérant d'Operantis
"Les premiers à tirer profit de ces pôles sont bien sûr les grands groupes"
Les pôles de compétitivité, et tout particulièrement celui de l'aéronautique et de l'espace, sont une très bonne chose. Pour Toulouse, le pôle va permettre de regrouper toutes les compétences qui jusque là étaient éparpillées, et cette fédération est très intéressante.

Cette actualité a une influence indirecte sur la société. En effet, les premiers à tirer profit de ces pôles sont bien sûr les grands groupes, qui ont participé à l'élaboration de ces projets. Mais les bénéfices vont s'étendre à la région entière : toutes les sociétés qui sont directement concernées par ces pôles mais également les PME qui gravitent autour vont jouir de retombées.

Toulouse était déjà réputé pour l'aéronautique, mais désormais, le marché international s'ouvre à nous. Ces pôles de compétitivité vont drainer beaucoup d'activités dans la région. Operantis en voit déjà les résultats : les compagnies aériennes, qui étaient déjà tentées par la région et par nos services, sont rassurées et n'ont plus de doute quant à nos capacités.


Louis Gay, Président et fondateur du groupe Datops
"Il se passe quelque chose de positif en France!"
"La France est une région du monde où tout le monde voudrait vivre, malheureusement les français sont atteints de sinistrose chronique." C'est là l'opinion qu'un consultant hollandais me donnait la semaine dernière, en quittant avec regret la France après y avoir passé plusieurs années. Cet avis est partagé par de nombreux étrangers, qu'ils soient francophiles ou francophobes. Est-ce une vérité ou une perception ? Dans ce contexte l'annonce de la création des pôles de compétitivité est une bonne initiative. Il se passe quelque chose de positif en France !

Datops est une société dont l'activité principale est d'éditer des logiciels en environnement Internet. Nous appartenons donc au secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC). Nous constatons que sur 67 pôles qui vont être créés, 9 concerneront les TIC dont 3 seront de portée mondiale. Les TIC sont donc clairement affichées comme une priorité nationale. C'est objectivement une bonne nouvelle... mais qui n'est pas nouvelle. Depuis la fin des années 90 les TIC ont été déclarées comme axe de développement prioritaire. Le succès est-il au rendez-vous ? Comment se mesure-t-il ?

La France est fertile et même quelque fois "à l'avant-garde" en termes d'innovations dans les TIC, mais le succès commercial, qui est le seul véritable succès crédible, est rarement là. Notre faiblesse n'est pas technologique, elle est commerciale, due à la taille et à la réactivité de notre marché, et elle est marketing : nous avons du mal à intégrer les différences culturelles. Une petite entreprise française de TIC, aussi innovante soit-elle, a peu de chances de réussir seule. Il lui faut un parrain qui soit aussi son réseau commercial, c'est-à-dire une grande société comme Alcatel, Thales, EADS... L'annonce des pôles de compétitivité dans le domaine des TIC influencera positivement les PME comme Datops si elle s'accompagne d'une volonté de pallier nos faiblesses structurelles en donnant à ces pôles des leaders qui soient des entreprises de taille mondiale.

L'état nous a souvent démontré sa capacité à créer des effets d'annonce, énième réutilisation des mêmes crédits par ailleurs déjà alloués. Il arrive également qu'un flux financier soit réellement alloué, dirigé vers le développement économique, c'est-à-dire en principe le monde du privé, et qu'il se perde dans les méandres de l'administration. Souhaitons que ce ne soit pas le cas et que le dynamisme économique du secteur des TIC trouve dans cette initiative gouvernementale un réel support.


Benoît Habert, Président Dassault Développement et membre de l'association CroissancePlus
"67 pôles à développer en même temps, c'est beaucoup trop"
Les pôles de compétitivité ne sont pas à confondre avec les pôles d'excellence : les pôles d'excellence ont une démarche citoyenne et dynamisent principalement la région. Les pôles de compétitivité permettent eux une reconnaissance mondiale.

Il est nécessaire pour développer un pôle de concentrer les moyens qui permettront de le développer rapidement : le dispositif doit être le plus attirant possible avec une mise en place de moyens importants. Il faut la présence de composants simples mais essentiels comme des universités autonomes, des infrastructures, un foncier disponible pour s'étendre et des avantages fiscaux. Avec ces composants, les chercheurs et investisseurs viendront dans la région, ce qui permettra la création d'un cercle vertueux qui pourra s'entretenir de lui-même.

Il a fallu environ 40 ans pour développer le pôle Minatec de Grenoble (Innovation en micro et nanotechnologies). 67 pôles à développer en même temps, c'est beaucoup trop. D'autant plus que le budget alloué (1,5 milliard d'euros) est insuffisant. Pour comparaison, Hong Kong accorde à son pôle d'excellence scientifique 1,5 milliard de dollars d'investissement. Il faudrait donc se concentrer principalement sur les 6 pôles de niveau mondial avec un investissement conséquent.



Propos recueillis par Emmeline Ratier

 
 
 
 

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