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Quel coût des attaques informatiques ?
Mesurer le retour sur investissement des solutions de sécurité passe par une étude du coût des menaces. Un processus difficile que peu d'entreprises ont mis en place.   (28/07/2005)
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Une société perd en moyenne 204 000 dollars par an consécutivement aux incidents de sécurité informatique survenus lors de son exercice fiscal, c'est le constat que dresse l'étude de l'institut en sécurité informatique CSI en partenariat avec le FBI sur l'année 2004. Ce bilan se montre plus clément qu'en 2003, où le coût moyen annuel des incidents de sécurité en entreprise était évalué à 526 000 dollars par entreprise.

Une baisse très significative qui s'explique pour une faible partie par une baisse du nombre d'incidents constatés. En effet, entre 2003 et 2004, la part des entreprises ayant subi plus de 6 incidents en sécurité informatique sur l'année est passée de 32% à 28%. Des chiffres à l'opposé des créations de virus par exemple où 2004 a vu l'explosion du nombre de variantes virales.

Pour le CSI, la raison de cette baisse du coût des attaques pourrait s'expliquer par une meilleure considération des entreprises face aux problèmes du hacking et des virus. Autre explication possible du phénomène, la dangerosité des attaques serait en baisse. Mais les chiffres du centre d'études en sécurité informatique CERT contredisent cette baisse du coût des attaques informatiques et évaluent à 506 670 dollars par an les conséquences financières des incidents de sécurité en entreprise.

"La limite de ces chiffres vient du fait que les responsables d'études n'ont aucun moyen de vérifier qu'ils s'adressent aux bons interlocuteurs d'une part, et que ces intervenants remontent les bons chiffres d'autre part. Pourtant, le retour sur investissement en sécurité informatique intéresse de plus en plus les RSSI qui doivent justifier leurs investissements auprès de leurs directions", affirme Hervé Schauer, PDG du cabinet de consultants HSC.

62% des entreprises ne connaissent pas le coût des incidents de sécurité
La mesure de la rentabilité des solutions de sécurité s'avère compliquée car ces solutions n'offrent pas de gain mais protègent contre une perte éventuelle difficilement chiffrable, le comportement des futures menaces étant imprévisible. Même concrétisés, les incidents et leurs conséquences demeurent difficiles à évaluer. Ainsi lors de l'étude sécurité 2005 du CERT, 62% des personnes interrogées n'ont pu chiffrer précisément la perte annuelle engendrée par les incidents de sécurité informatique.

Selon l'étude de la sécurité informatique du Clusif, réalisée en 2004, seules 20% des entreprises françaises mesurent le retour sur investissement des solutions de sécurité. Si certaines difficultés existent dans le calcul, beaucoup d'entreprises ne se posent toutefois pas le problème. Ainsi, 28% des participants à l'enquête CSI/FBI ne connaissent pas le nombre d'attaques réussies survenues en 2004 dans leurs entreprises.

"Les PME/PMI n'ont parfois pas le personnel pour cela. Pourtant, les grosses PME/PMI atteignent parfois des enjeux où elles doivent réfléchir à ces aspects. Le coût d'une attaque informatique dépend fortement du métier de l'entreprise, ainsi un boursier en ligne ou un cyber-commercant sera particulièrement affecté par une attaque en déni de service tandis que pour une autre, le déni de service n'aura que peu de conséquences", souligne Hervé Schauer.

Les frais réalisés en sécurité sont eux très bien connus. En 2004, les frais en sécurité informatique s'élevaient en moyenne à 643 dollars par employé pour les entreprises de moins de 10 millions de dollars de chiffre d'affaires. Ce chiffre diminue à 244 dollars par employé et par an dans les grandes entreprises de plus de 1 milliard de dollars de chiffre d'affaires.

"Le coût d'une attaque informatique dépend fortement du métier de l'entreprise"
Hervé Schauer
Malgré l'inconnu du coût et de la rentabilité des solutions, plus de 95% des entreprises utilisent un antivirus et un pare-feu dans le monde, 72% des solutions de détection d'intrusion réseau et 70% des contrôles d'accès aux données ou des outils de cryptage. Une parfaite adéquation avec les principales sources de coûts identifiées par l'étude CSI/FBI. En effet, virus, accès non autorisés et vols d'informations confidentielles totalisent 80,6% des pertes relatives à la sécurité informatique constatées en 2004.

Mais un raisonnement sur le thème de la sécurité uniquement basé sur la question de la rentabilité occulterait de fait d'autres menaces, parfois plus critiques. "Pour l'instant, les attaques restent très ciblées sur tout ce qui peut rapporter de l'argent comme le vol d'informations et le déni de service. Mais la fragilité des systèmes d'information au travers de failles logicielles pourraient permettre d'arrêter complètement un réseau d'entreprise avec de sacrés difficultés pour le remettre en route", note Hervé Schauer (HSC Consultants).

L'ouverture du système d'information (portables, smartphones, WAN) et l'apparition de nouvelles technologies (voix sur IP, réseaux 3G, réseaux sans fil) ont étendu les périmètres de défense des entreprises. Elles expliquent en partie le constat de l'étude CSI/FBI : d'une année sur l'autre, le coût moyen des attaques par vol d'informations ou écoute du réseau ont respectivement bondi de 168 000 à 355 000 dollars et de 51 000 à 303 000 dollars.

Le vol ou l'écoute coûte de plus en plus cher
"Ceux qui volent dans le TGV ont bien compris que les données de l'ordinateur sont monnayables, parfois mieux encore que le matériel lui-même. Aussi surprenant que ça puisse paraître, la plupart des entreprises ne chiffrent pas les données sur leurs portables, pourtant les voleurs ne sont pas généralement des génies en informatique et une simple protection suffirait", ajoute Hervé Schauer.

L'enjeu pour l'entreprise consiste à ajuster au mieux ses investissements en sécurité de manière à protéger efficacement les parties critiques de son système d'informations face à des menaces très nombreuses. Selon l'étude sécurité 2005 du CERT, 58% des entreprises ont rencontré un incident de sécurité non critique en 2004 et seulement 12% au moins un incident critique.

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"Il n'y a que très peu de gens malveillants sur Internet en comparaison avec la vraie vie, où le vol est bien plus courant. Des gens qui pratiquent le chantage au déni de service sont rares. Parallèlement, énormément de sociétés mettent en place des solutions où elles ne sont parfois pas nécessaires. Continuer à faire un plan de reprise d'activité en cas de crue de la Seine lorsqu'il n'y a plus d'eau potable ni d'électricité équivaut pour moi à un non-sens", conclut Hervé Schauer.

Yves DROTHIER, JDN Solutions Sommaire Sécurité
 
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