ANALYSE  
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Robotique : les sociétés IT briguent un marché qui s'annonce colossal
La robotique de service est promise à une croissance exponentielle d'ici 2025. Microsoft, IBM et Intel sont d'ores et déjà positionnés pour tirer profit de son formidable potentiel, malgré l'actuel manque de standards.   (29/08/2005)
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Dossier Innovation
Quand on parle de robotique, il faut distinguer la robotique industrielle classique (robots soudeurs sur une chaîne de montage par exemple) de la robotique de service.

Cette dernière englobe les toutes dernières générations de robots qui apportent aux humains - de façon mobile et autonome (ou semi-autonome) - une aide concrète dans une multitude de circonstances. Les robots humanoïdes, ainsi que les robots personnels, en font partie, se positionnant sur les activités d'aide à domicile, de divertissement et de formation pour les individus.

Plus globalement, la robotique de service réunit les robots agissant dans les secteurs de la santé (notamment les robots dits "interventionnels", c'est-à-dire pratiquant l'acte chirurgical), de la sécurité, de la maintenance ou encore de l'exploration spatiale (Spirit et Opportunity) et de la défense (drones et, dernièrement, "soldats" robots).

Les enjeux de ce marché de la robotique de service - qualifié pour le moment d'émergent - sont considérables. Peu d'études se hasardent vraiment à le quantifier mais quelques chiffres filtrent néanmoins. Selon la Japan Robotics Association, le marché global de la robotique, estimé à 11 milliards de dollars en 2005, pourrait passer à 24,9 milliards de dollars en 2010 avant de s'envoler vers des sommets en 2025 : 66,4 milliards de dollars (dont les trois quarts pour la seule robotique de service).

Les acteurs IT de tout premier plan (Microsoft, IBM, Intel...) s'intéressent de plus en plus fortement à ce secteur, cherchant à capter les profits annoncés d'un marché en croissance exponentielle. En effet, au sein d'un robot de dernière génération (que l'on qualifie parfois de "symbiotique") peuvent se croiser une multitude de technologies : Wi-Fi, RFID, reconnaissances vocale, spatiale (3D) et biométrique, capteurs, protocoles réseaux, intelligence artificielle, échanges inter-robots, etc.

"On est passé d'une robotique pour la production manufacturière - les "bras manipulateurs" - à une robotique beaucoup plus diffusive dans les marchés grands publics et plus destinée à des services à l'homme et à la société. Par exemple : faire du monitoring nomade de patients, télésurveiller des locaux, etc. L'objet de la robotique est aujourd'hui davantage de transmettre de l'information et de la traiter, le robot n'étant plus qu'un simple vecteur", déclare Philippe Bidaud, Professeur à Paris 6 et directeur du Laboratoire de robotique de Paris.

Côté plates-formes et langages de développement, les outils libres sont les plus diffusés
C'est la raison pour laquelle IBM a récemment déposé un brevet relatif à un robot prototype itinérant équipé d'un système de tracking Wi-Fi et d'un lecteur RFID. Sa fonction est d'aider les entrepôts et les usines à réaliser leurs inventaires de marchandises.

Côté plates-formes et langages de développement, les outils libres sont les plus diffusés (recherche académique oblige). Mais Microsoft compte bien convertir une partie de la communauté robotique à ses produits, ce qui passe notamment par les universités du monde entier.

Lors de la 12e édition de l'International Conference on Advanced Robotics, qui s'est tenue fin juillet à Seattle, Microsoft a ainsi exposé son objectif de créer une nouvelle communauté de développeurs, adeptes de .Net, des systèmes 32 bits et de Windows XP Embedded SP1 Framework (entre autres). Le site www.robotics4.net se consacre d'ailleurs aux logiciels permettant de contrôler les robots utilisant .Net.

En outre, Microsoft a annoncé en septembre 2004 avoir mis au point un kit de développement pour robots : Visual Robot Development Kit (VRDK). Langage de programmation graphique, il permet de créer - sous Windows tournant sur PC ou sur Tablet PC - un programme de pilotage d'un robot depuis un PC, un PDA ou un smartphone.

Microsoft a annoncé en septembre 2004 un kit de développement pour robots
Intel n'est pas en reste, loin s'en faut, ses efforts de recherche portant plus particulièrement sur la robotique mobile et le temps réel. La technologie Centrino joue à ce titre pleinement son rôle, notamment pour les robots de petite taille. Intel s'est ainsi fortement impliqué financièrement dans nombre de projets expérimentaux. On peut par exemple citer le projet lié à "Pearl", robot à tout faire au service des personnes âgées.

Mais le secteur de la robotique de service se trouve pour le moment confronté à une limite due à son jeune âge, empêchant la progression vertigineuse qui lui est prédite, d'avoir lieu : le manque de standards.

"Les systèmes robotiques sont faits de composants matériels et logiciels adaptés à chaque situation, à des projets précis. On est aujourd'hui très loin de parvenir à établir des standards, même si des groupes de travail - tel le réseau thématique CLAWAR (Climbing And Walking Robots) - se penchent sur la question. Ce souci de standardisation doit être relayé par les organismes en charge de la définition et de la mise en oeuvre des normes pour les systèmes mécatroniques. Mais c'est une préoccupation récente", ajoute Philippe Bidaud.

La spécification militaire JAUS irrigue les secteurs non militaires depuis peu
La solution viendra-t-elle du secteur de la défense ? Il semblerait bien que le haut degré de standardisation pratiqué par les militaires commence à influencer d'autres pans industriels.

La spécification JAUS (Joint Architecture for Unmanned Systems), qui provient du département de la défense américain, concerne par exemple tous les systèmes dits "non habités" par l'homme, tels les drones terrestres ou aériens utilisés dans certains conflits.

Cette architecture, basée sur des composants, définit les formats de données et les méthodes de communication entre les nœuds informatiques. Elle définit les messages et les comportements des composants, indépendamment des technologies et matériels impliqués. Elle n'a acquis le statut de standard qu'en janvier dernier (par la SAE : Society of Automotive Engineers), devenant dès lors disponible comme protocole de communication pour, et entre, tous les systèmes robotiques basés sur des standards, militaires ou non.

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"En France, la DGA - Direction Générale de l'Armement - joue un rôle particulièrement important à travers ses PEA - Plans d'Etude Amont. Cela permet l'intégration de travaux préalablement développés en laboratoire dans des plates-formes plus généralistes", conclut Philippe Bidaud.

Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions Sommaire Infrastructure
 
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