A l'image des entreprises, les universités et les écoles décident de se doter de technologies d'intranet pour favoriser les échanges et le partage d'informations entre deux types de population que sont les enseignants d'une part, et les étudiants d'autre part.
Pour autant, la présence d'un intranet n'est pas systématique, et le périmètre demeure souvent limité : "quand ils existent, les intranets sont toujours au service de l'élève et peu centrés sur le fonctionnement interne de l'établissement", indique ainsi Jacques Audran,
Maître de Conférences à l'Université de Haute-Alsace.
Les contenus et les applications présentes dans les intranets d'universités sont de plusieurs ordres : "ils se composent principalement de bibliothèques électroniques pour contenir les cours et autres documents utiles au bon fonctionnement d'un module, d'agendas pouvant contenir l'emploi du temps et autres planning, ainsi que d'outils de suivi de projet ou de stage", fait savoir Mélissa Saadoun, présidente de l'Inedit (Institut de l'éducation et de l'impact des technologies)
La présence et l'accès aux bases documentaires, caractéristiques d'un environnement de type pull, où l'utilisateur est amené à rechercher l'information, contribuent aux similitudes des intranets en milieu universitaire par rapport aux intranets d'entreprise.
"L'équipe projet peut être comparée à une promotion d'étudiants dans une université. Elle devra accomplir un certain nombre d'actions et de tâches lui permettant d'atteindre l'objectif du projet -résultat-, tandis qu'une promotion d'étudiants devra réaliser un certain nombre d'actions -études de cas, exercices pratiques, projets-, lui permettant d'atteindre son objectif premier qui est l'obtention du diplôme", remarque mélissa Saadoun.
Il n'en demeure pas moins que ces intranets présentent des particularités et des spécificités dont les entreprises pourraient sans doute s'inspirer.
| "Les universités disposent plus facilement que les entreprises de réseaux d'experts" - Jean-François David (Afnet) |
Parmi elles figurent le partage de connaissances à distance et les processus d'e-learning, ces derniers bénéficiant de développements plus approfondis "en raison d'un contexte et de variables exogènes plus favorables" comme le précise Jean-François David, membre de l'Afnet (Association Francophone des Utilisateurs du net).
"Les écoles et les universités ne sont pas confrontées
de la même manière aux contraintes
économiques que les entreprises.
Leurs jeux de priorité leur font souvent mettre plus d'emphase
sur le développement des technologies intranet,
notamment celles qui
ont trait
au partage du savoir et à l'e-learning. Les universités et plus spécifiquement
certains
laboratoires spécialisés dans le domaine de la recherche fondamentale ont plus
facilement
que les entreprises des réseaux d'experts à disposition".
"On pourrait imaginer que les entreprises recourent plus souvent à la mise en place d'espaces d'échange et de mutualisation qui leur font défaut lorsque la structure est très hiérarchisée : un obstacle souvent rencontré en entreprise reste que son organisation nécessite beaucoup de moyens humains et pas seulement des systèmes informatiques", constate Jacques Audran.
De son côté, Mélissa Saadoun avertit que : "dans les entreprises, l'intranet n'est pas considéré comme le prolongement naturel d'une opération de management, et une fois sortis de leur lieu de travail, les collaborateurs coupent toute relation avec leur management, tandis que l'étudiant, lui, reste en contact avec son professeur".
Mais les établissements d'enseignement ne peuvent pas non plus se prévaloir d'un système d'échange et de partage d'informations imperfectible.
"Dans les universités, l'intranet est un outil informatique qui se présente comme une prothèse à l'acte d'enseigner, privilégiant l'intelligence pyramidale, alors qu'il devrait être un outil dédié à l'acte d'apprendre, favorisant les échanges entre professeur et élève", tempère Guy Casteignau, Professeur des Universités enseignant à l'Université de Limoges et responsable du campus virtuel Tic& Developement.
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