Les chiffres du piratage logiciel impressionnent. Selon la dernière
étude menée par le cabinet IDC et l'association BSA (Business
Software Alliance), 35% des logiciels installés dans le monde
se révèlent être des versions pirates ou
illégales, représentant pour les concepteurs de logiciels une
perte nette d'approximativement 33 milliards de dollars.
Face à un tel manque à gagner, les systèmes de protection du
logiciel représentent un levier de croissance intéressant,
surtout auprès des éditeurs produisant à grande
échelle.
"Au
démarrage de notre activité, nous souhaitions simplement éviter
que des utilisateurs puissent installer nos logiciels sur plus
d'une machine, soit une simple démarche de gestion des
licences. Aux alentours de 96-97, quand nous avons commencé
à investir l'Europe, nous nous sommes aperçus qu'il fallait
aussi protéger notre logiciel contre les copies illégales. Et
depuis que nous disposons d'une taille mondiale, le phénomène
de piratage n'a fait que s'amplifier", confie Patrick Pécontal,
responsable sécurité et qualité de l'éditeur Vision numéric
et utilisateur de la solution Hasp HL d'Aladdin.
La généralisation d'Internet auprès du grand public et des entreprises
a fortement contribué au déploiement des copies pirates
et à la diminution du temps nécessaire à
la casse d'une solution de protection. Les éditeurs se sont
donc fait une raison.
"Ce qui nous importe, c'est de pouvoir protéger nos logiciels
le plus longtemps possible. Nous savons qu'un jour ou l'autre,
la protection sera cassée. Alors sur Internet, il faut gagner
le plus de temps possible entre le fait que la protection soit
cassée et la sortie d'une nouvelle version. C'est une course
perpétuelle, bien que stérile", note Patrick Pécontal.
La
gestion des licences et l'anti-copie divisent l'offre |
Coté éditeur, l'offre de système de protection s'est rapidement
organisée en deux catégories : la protection matérielle d'une
part et la protection logicielle d'autre part. Celles-ci se
subdivisent encore entre deux fonctions : la gestion des licences
et les systèmes anti-copies. Dans le premier cas, l'objectif
consiste à s'assurer de la bonne utilisation du logiciel par
les clients en fonction des critères définis par la licence
de l'éditeur (durée d'utilisation limitée, licence par utilisateur,
par site
).
En gestion des licences, l'offre logicielle regroupe des solutions
comme Flexlm de Macrovision, Licence Use Management d'IBM, Sentinel
RMS de Safenet, Hasp SL d'Aladdin ou Licence Protector de Mirage.
"La solution Hasp SL est basée sur un code d'activation. Ce
code se distingue du numéro de série. Il va servir de preuve
d'achat du logiciel en vérifiant le poste et l'utilisateur.
Si les données concordent, le client reçoit une clé de déverrouillage
associée au logiciel", explique Samuel Ametepe, responsable
commercial d'Aladdin Knowledge Systems.
Coté matériel en revanche, la plupart des constructeurs s'appuient
sur une clé d'authentification USB, aussi appelée dongle.
S'appuyant sur des algorithmes de cryptage de type AES 128 bits,
ces clés génèrent des codes uniques à chaque connexion pour
décrypter les fichiers clés et exécuter
le logiciel. Selon la licence de l'éditeur, les clés proposées
peuvent être mono-poste ou des clés réseaux, authentifiant
alors un ensemble d'adresses IP.
Reste pour le concepteur souhaitant protéger son logiciel
à adapter le produit aux systèmes de protection. "Chez Aladdin,
il existe deux méthodes : soit l'intégration en amont par le
biais d'une interface de programmation ou API, soit par l'encapsulation
a posteriori. Dans ce dernier cas, il s'agit d'un programme
qui vient se greffer sur le .exe du logiciel et crypte les fichiers
dll ou ocx", souligne Samuel Ametepe.
La
souplesse des API : facteur clé de décision
des éditeurs |
Aussi, la souplesse des API de l'éditeur s'avère importante
dans le choix d'une solution. "Nos logiciels disposent de
couches de verrous virtuels prévus à cet effet. Elles nous
permettent de coupler indifféremment tout type de technologie
de sécurité sans trop avoir à modifier notre logiciel", confie
le responsable sécurité et qualité de Vision Numéric.
Hormis l'intégration, la principale difficulté pour le client
consiste à évaluer des solutions de sécurité touchant à des
notions complexes et souvent éloignées de son cur de métier.
"Pour faire notre choix, nous avons essayé divers logiciels
puis nous sommes allés voir sur Internet les logiciels les
moins piratés et leur protection. Nous discutions aussi avec
des développeurs utilisant ce type de technologie pour avoir
leur retour. Mais même ainsi, la qualité d'une protection
reste difficilement mesurable", déclare Patrick Pécontal.
Autre particularité de ce marché, la sécurité est vue par
les éditeurs comme un curseur qu'il faut sans cesse
adapter en fonction des menaces et de la réaction des
clients. En effet, plus le système de protection sera efficace,
plus il risque d'alourdir l'usage du logiciel pour l'utilisateur
final. La protection dessert alors l'éditeur qu'elle était
censée protéger. C'est donc un savant mélange de transparence
et d'efficacité dont doivent faire preuve les systèmes de
protection du logiciel pour espérer s'imposer sur ce marché.
10 solutions
de protection du logiciel
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> gamme Sentinel de Safenet
> gamme Hasp d'Aladdin
> LUM d'IBM
> Flexlm de Macrovision
> Licence Protector de Mirage
> Rockey4 de Feitian Technologies
> ACProtect d'UltraProtect
> Armadillo de Silicon Realms
> DES Key de Data Encryption Systems
> CopyMinder, CopyControl et DinkeyDongle de Microcosm
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