Si les technologies d'identification par radiofréquences sont loin d'être récentes -leur utilisation remonte à la seconde guerre mondiale-, l'usage qu'en font les entreprises tarde à véritablement décoller.
Il faudra attendre le milieu des années
1980 avant que la technologie ne s'internationalise et que les premiers standards comme ISO 18000-6 et
EPC Class 1 Generation 1 fassent leur apparition. Mais ce n'est qu'en fin d'année dernière (lire l'article du 15/12/2004) qu'une ébauche de standard commun a vu le jour.
Les entreprises qui recourent aux technologies RFID n'appartiennent pas uniquement au secteur de la distribution, dont certains early adopters comme Wal-Mart, Tesco et Metro font partie(lire l'article du 15/01/2005). Désormais, les domaines du transport et de la logistique, de l'automobile, de l'aérospatial, et de la santé sont concernés.
Une étude menée par le cabinet AMR Research, montre que les besoins mis en avant par les entreprises sont la réduction des erreurs d'inventaires, la limitation des contrefaçons, ainsi que l'optimisation de la sécurité des biens et des produits. Les pertes financières liées à des inventaires mal organisés et aux vols sont estimées à plus de 40 milliards de dollars par an.
Si les dépenses mondiales en matière de technologies RFID -tous domaines confondus (supply chain, sécurité, gestion client...)-, frôleraient avec les 10 milliards de dollars d'ici à 2009 selon nombre de cabinets d'analystes, celui de la supply chain et de la logistique ne constituerait pas encore un terrain d'investissement privilégié pour les entreprises : seulement 300 millions de dollars investis en 2004, selon In-Stat.
| "Le déploiement de projets RFID dans le domaine de la supply chain avance lentement" - Alain Borel (Valorfi) |
Et les entreprises françaises semblent être frileuses en matière d'investissements RFID, même si le domaine de la supply chain et de la logistique demeure un centre d'intérêt pour plus de 90% d'entre elles, selon le cabinet PAC. Le marché français du RFID est en effet estimé à 40 millions d'euros en 2004, et près de 77% des entreprises interrogées n'étudieraient aucun projet RFID.
"Le déploiement de projets dans le domaine de la supply-chain avance lentement, les entreprises ne réalisant des investissements qu'à titre d'expérimentations, au contraire des investissements RFID dans le domaine du contrôle des accès des personnes et de la monétique qui concentrent l'essentiel des investissements en la matière", reconnaît Alain Borel, président directeur général de Valorfi, cabinet de conseil spécialisé dans la gestion des flux logistiques.
"Il existe des freins au déploiement de ces technologies comme les limites imposées par les instances de régulations européenne et nationales du point de vue des fréquences (2 Mhz en France, contre 26 Mhz aux Etats-Unis), et les coûts des étiquettes. Les technologies RFID n'arriveront sans doute à maturité qu'à partir de 2007", précise Alain Borel.
De même, "la technologie RFID n'est pas encore optimisée, et certaines masses métalliques ainsi que les emballages en verre posent des problèmes à la reconnaissance et à la lecture des étiquettes", poursuit Alain Borel.
Pourtant, plusieurs facteurs permettent d'espérer des jours meilleurs en matière de développement du marché de la RFID, tant dans le domaine de la supply chain, qu'ailleurs.
Tout d'abord, les efforts communs de normalisation : "le développement de normes communes tel que le standard UHF va faciliter le déploiement de solutions RFID car l'un des principaux freins au déploiement massif des technologies RFID au sein des entreprises était caractérisé par l'existence de normes distinctes telles qu'ISO 18 000 et EPC Class 1 Generation 1, conclut Stéphane Buonanno, responsable du département mobilité au sein du cabinet LogicaCMG.
Et en matière de coûts,
les prix des étiquettes RFID ultra haute fréquence (UHF) devrait connaître une baisse de l'ordre de 70% d'ici 3 à 5 ans, selon une récente étude publiée par le cabinet LogicaCMG
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