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xBSD, concurrents de Linux encore méconnus
Réputé en environnement serveur pour sa robustesse, sa sécurité, sa disponibilité et ses fonctionnalités réseaux, le noyau BSD adresse aujourd'hui de multiples besoins au travers de ses versions FreeBSD, NetBSD et OpenBSD.   (10/11/2005)
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 IdealX
 Proformatique
 3 questions à Emmanuel Dreyfus (NetBSD)
Dossier Logiciels libres / Open Source
La BSD ou Berkeley System Distribution, est une branche du système d'exploitation Unix qui malgré plus de 25 ans d'age, reste encore marginale à l'heure actuelle. Son histoire chaotique, commence à l'Université de Berkeley aux Etats-Unis. L'école, propriétaire des licences Unix d'AT&T, apporte peu à peu au système des modifications substantielles qu'elle regroupe en 1977 sous l'appellation BSD. Le système d'exploitation de Berkeley recherche alors à mettre au point un environnement portable répondant aux objectifs de l'enseignement et de la recherche.

L'une des particularités de l'Unix de Berkeley vient en partie de sa licence : il choisit d'ouvrir son code source à tous. Contrairement à Linux, qui impose de part sa licence GPL une redistribution du logiciel et de l'ensemble des modifications apportées, la licence BSD laisse à l'utilisateur la possibilité de revendre la distribution en bloquant l'accès au code. La seule obligation consistant à citer le logiciel BSD emprunté.

A l'image du procès SCO / Linux (lire l'article du 10/08/2004), l'ouverture du code source de BSD par l'Université de Berkeley provoque la colère d'Unix System Laboratories (USL), spinoff d'AT&T qui intente un procès à l'école américaine. Certaines versions de la BSD disparaîtront mais d'autres parviennent à survivre, notamment 386BSD, portage du système d'exploitation sur les processeurs 386 réalisé en 1991. C'est cette dernière version dont sont issus les systèmes BSD actuels.

En effet, en 1993 se créé le projet NetBSD, le plus ancien des BSD encore exploité. Il reprend l'objectif initial de l'Université de Berkeley, à savoir la portabilité. Ainsi, à l'heure actuelle, plus de 50 plates-formes différentes sont supportés par cette distribution que ce soit des serveurs (Alpha, HP700, Sparc…), des solutions embarquées, des PC, des plates-formes de jeux ou de vieilles architectures (Amiga, Atari…).

Depuis NetBSD, les versions dérivées se spécialisent et se multiplient

Deux versions dérivées (ou forks) sont venues depuis agrandir la famille BSD : FreeBSD fin 1993, puis OpenBSD en 1996. "NetBSD, FreeBSD et OpenBSD adressent trois cibles différentes. OpenBSD est bien connu pour tout ce qui touche à la sécurité, particulièrement dans le milieu des firewalls ou des VPN. FreeBSD mise sur la stabilité et les performances coté serveur ainsi que sur un large choix en logiciels Open Source. Enfin, NetBSD vise davantage la portabilité du système d'exploitation", explique Pierre-Olivier Fur, ingénieur-développeur chez la société de services Idealx.

Coté logiciels et fonctionnalités disponibles, d'après Emmanuel Dreyfus (lire son interview), FreeBSD dispose de près de 10 000 composants, contre 5 000 pour NetBSD et 2 000 sur OpenBSD. Les deux dernières distributions accusent un retard dans ce domaine en raison de l'aspect sécurité (Open BSD) ou de la portabilité du composants (NetBSD).

Si ces trois versions s'avèrent les plus connues de l'univers BSD, plusieurs versions dérivées ont vu le jour ces dernières années, à l'image de Linux. La plupart des forks récents proviennent de FreeBSD, la plus connue des trois BSD, notamment Darwin qui a servi de base au développement de Mac OS X, bien que le système d'Apple s'appuie également sur des composants NetBSD et OpenBSD. D'autres solutions s'orientent vers des systèmes d'interfaces graphiques interactives comme DragonFlyBSD, PC-BSD ou Desktop BSD.


Le diablotin, symbole des BSD à l'image du pingouin Linux

"Les distributions BSD restent actuellement moins conviviales que la plupart des distributions Linux. Il s'agit principalement de systèmes d'exploitation dédiés au monde de l'entreprise ou aux informaticiens curieux", déclare Sylvain Boily, directeur technique de la société de services Proformatique.

L'installation d'un système BSD passe par la compilation de sources en binaires
"Cependant, les environnements BSD de part leur conception proche d'Unix, se montrent très stables et presque sans failles de sécurité. Ils intègrent des fonctions puissantes coté réseaux, où de simples lignes de commandes permettent d'activer un réseau sans fil, alors que sur du Linux il faut souvent ajouter au noyau des composants supplémentaires", ajoute le directeur technique.

Au registre des atouts, les systèmes BSD sont réputés pour la propreté et la clarté du code source, pour leur disponibilité réseau ainsi que l'homogénéité de trois plus gros systèmes BSD, entre eux et vis-à-vis d'Unix et de Linux, facilitant ainsi les tâches d'un administrateur système. En revanche, l'installation d'un composant personnalisé nécessite de compiler les fichiers sources souhaités, une étape parfois longue et complexe. Un inconvénient a priori, mais qui peut aussi présenter des atouts.

"Un des principes des BSD tient au système de portage. Les logiciels se présentent sous la forme d'images qui seront ensuite compilés sur chaque système. L'administrateur de la machine dispose d'une arborescence des différents logiciels après les avoir compilés sous forme de paquets binaires. Un système standard est généralement installé avec peu de composants, donc l'utilisateur se place davantage dans un esprit serveur. Il construit lui-même son système en ajoutant uniquement les composants dont il a besoin", affirme Pierre-Olivier Fur.

Ce principe simplifie également le support des logiciels puisqu'il suffit à l'administrateur de récupérer les sources d'une nouvelle application libre pour l'adapter rapidement sous BSD. Enfin, les distributions BSD se montrent relativement légères, près de 100 Mo pour FreeBSD par exemple, pourtant l'une des distributions BSD les plus lourdes car celle proposant le plus de logiciels Open Source intégrés. Selon chaque distribution, l'utilisateur va retrouver plus ou moins de logiciels Open Source.

Des systèmes taillés pour les environnements serveurs
Du fait de leurs spécificités, les environnements BSD se retrouvent principalement dans le monde de l'embarqué ou des vieux systèmes (NetBSD), des serveurs de fichiers ou serveurs Web (NetBSD, FreeBSD), des serveurs critiques ou sur des boîtiers de sécurité (OpenBSD, FreeBSD ou NetBSD).

Reste que malgré leurs communautés actives, des mises à jours régulières (tous les ans ou tous les 6 mois) et une réputation d'excellence, les diverses versions de BSD n'ont pas connu à ce jour le succès de Linux. Une écart qui s'explique notamment par une communauté plus réduite, un relais moins important dans les médias et un moindre support des grandes entreprises comme IBM, Oracle ou Novell. Il souffre aussi des inconvénients des logiciels libres, à savoir l'absence de feuille de route dans le développement.

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Dossier Logiciels libres / Open Source
Pourtant, les deux mondes, Linux et BSD, s'empruntent régulièrement des concepts ou des morceaux de codes. Et l'ensemble contribue à une certaine émulation autour des logiciels libres ou Open Source. L'apparition de sociétés de services spécialisées dans les logiciels libres en France pourrait d'ailleurs servir la cause des systèmes BSD auprès des utilisateurs à la recherche de garanties.
Yves DROTHIER, JDN Solutions Sommaire Infrastructure
 
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