L'AVIS DES MANAGERS 
 

Le sommet mondial de la société de l'information (SMSI) a relancé le débat sur la gouvernance de l'Internet, contrôlée par les Américains.

La gouvernance de l'Internet laissée aux mains des Américains
Laurent Lefouet
Directeur général,
ALG Software
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Sébastien Bachollet
Président,
ISOC France
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Frederic Joseph
President Europe,
Zenith
Optimedia Interactive
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"L'Europe n'est pas dans la course"
"Il faut favoriser la mise en place d'un vrai lobbying européen"
"L'option Onusienne aurait pourtant été la meilleure"
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Laurent Lefouet, Directeur général ALG Software
"L'Europe n'est pas dans la course"
Quoi qu'on en pense, il y a une certaine forme de sagesse dans cette décision car les Etats-Unis sont encore à l'heure actuelle les plus capables d'assurer la sécurité d'un tel système. Quelle société développée pourrait se passer d'Internet aujourd'hui ? De même, diviser le système pour des raisons politiques n'est pas souhaitable pour ces mêmes raisons de sécurité.

Bien sur, on ne peut que regretter cette situation. Mais il ne faut pas s'étonner, car celle-ci est le fruit de la politique pro-active menée par les Etats-Unis depuis la fin des années 80 pour acquérir le leadership dans le domaine des sociétés du savoir. L'Europe n'est pas dans la course et ne semble prendre conscience que très progressivement de cela.

Dans un registre similaire, pour aller de chez nous à la station essence la plus proche, nous consommons le GPS (100% américain) et pourtant nous voyons à quel point l'Europe peine à se mettre d'accord sur Galileo. Le partage ne se décrétera pas mais sera le fruit d'une politique volontariste de l'Europe, pour voir enfin émerger des sociétés du savoir d'envergure mondiale, à l'instar des Google, Oracle, Microsoft, IBM.



Sébastien Bachollet, Président ISOC France
"Il faut favoriser la mise en place d'un vrai lobbying européen"
L'objectif du forum SMSI n'était pas de régler la question du contrôle des serveurs de noms de domaine. Si le Department of Commerce des Etats-Unis devait abandonner la tutelle qu'il exerce actuellement sur l'ICANN, ce serait dans le cadre du fonctionnement actuel de l'ICANN et donc avec la participation de toutes les organisations et personnes concernées. Ce ne doit pas être une décision prise uniquement par les gouvernements dans le cadre d'un sommet intergouvernemental.

L'ICANN, qui coordonne la gestion du fichier racine accessible au travers des 13 serveurs racines par l'ensemble des internautes, réunit ses instances à Vancouver la semaine prochaine. La place des gouvernements - et en particulier celle du gouvernement américain - sera au centre des discussions avec, en ligne de mire, la fin du contrat en septembre 2006 qui lie actuellement le Department of Commerce et l'ICANN.

Pour que cette gouvernance de l'Internet soit mieux partagée, il faut un vrai soutien des gouvernements nationaux européens et de la Commission Européenne envers les entreprises, associations et personnes qui sont concernées par la gouvernance, pour favoriser la mise en place d'un vrai lobbying européen, le développement d'une industrie des logiciels et de l'Internet européenne et le déploiement de forums nationaux et européens de gouvernance de l'Internet.

Une coordination forte des organisations et entreprises françaises et européennes engagées dans ces questions est nécessaire pour assurer une meilleure représentativité de la France dans les organisations internationales. L'ISOC France (Internet Society) y est favorable et y est prête.



Frederic Joseph, President Europe ZenithOptimedia Interactive
"L'option Onusienne aurait pourtant été la meilleure"
Nous ne pouvons évidemment pas nous satisfaire d'un contrôle exclusif par les Etats-Unis de la gouvernance de l'Internet mondial. Certains ont pu dire qu'une approche au travers de l'ONU ne pouvait pas non plus être satisfaisante au risque de donner un pouvoir de contrôle a des pays ne respectant pas la liberté d'expression.

De mon point de vue, l'option Onusienne aurait pourtant été la meilleure, car il est important de restaurer plus généralement le pouvoir de l'ONU, qui a défaut d'autre chose reste malgré tout le garant d'une certaine forme de démocratie d'expression.



 
Propos recueillis par Emmeline Ratier

 
 
 
 

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