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| L'Allemagne entre progiciels et prestations de services |
| SAP est loin d'être l'unique exemple de réussite informatique outre-Rhin. Software AG, T-Systems International et Siemens Business Services lui emboîtent notamment le pas.
(02/12/2005) |
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Actuellement en proie à une croissance économique atone (1,7% en 2004), l'Allemagne fait montre d'indiscutables signes de vigueur dans le domaine de l'informatique et tout particulièrement dans celui des applications métier.
Le marché mondial des progiciels de gestion intégrés est en effet dominé par SAP, fondé en 1972 par d'anciens dirigeants d'IBM et qui a dégagé 7,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2004. Le leader des ERP se positionne
loin devant Oracle et Sage, en détenant près de 40% de parts de marché sur ce segment, selon le cabinet d'études AMR research.
Mais le géant de Walldorf est loin d'être le seul acteur allemand leader sur son segment de marché puisque Software AG (411 millions d'euros de revenus en 2004), demeure pour sa part un spécialiste des solutions d'infrastructures pour l'élaboration d'architectures orientées services (SOA).
Le domaine des prestations de services se distingue également par un fort volume d'activité. T-Systems International (filiale de Deutsche Telekom) a ainsi réalisé une belle performance sur 2004, avec plus de 10,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires, là ou Capgemini ne réalise "que" 5,7 milliards d'euros.
En outre, d'après le cabinet d'études Lünendonk, les 25 premières sociétés de conseil et de services en matière de technologies de l'information ont généré un chiffre d'affaires de 20,3 milliards d'euros en Allemagne, alors que ce chiffre s'établit à 11,3 milliards pour la France.
| Les sociétés de service allemande sont l'objet de toutes les convoitises |
Le secteur informatique allemand semble en outre présenter des opportunités de développement et de croissance privilégiées pour nombre d'acteurs internationaux.
Ainsi, Steria a procédé en décembre 2004 au rachat de Mummert pour 82 millions d'euros, précédé par Unilog, en juillet 2004, qui a absorbé la SSII Avinci pour 25 millions d'euros.
En revanche, Atos Origin, qui n'a jamais caché ses intentions par rapport à l'acquisition de SBS (Siemens Business Services), a dû revoir ses ambitions : le président du directoire de Siemens, maison mère de la SSII, a déclaré en date du 21 novembre dernier, ne pas vouloir le lui céder.
L'appétit pour les sociétés germaniques est loin d'être une spécialité hexagonale comme l'a montré également le rachat, en décembre 2003 (lire l'article du 28/11/2005), de SuSe, spécialisé dans les distributions Linux.
L'Allemagne se trouve également être souvent à l'initiative de projets novateurs comme celui de l'agence fédérale pour la sécurité informatique (BSI) mise en place dès 1989 et qui va héberger en son sein un centre d'urgence de veille et de réaction aux attaques en provenance d'Internet, un centre qui sera opérationnel au mois de janvier 2006.
Autre projet à signaler, celui de l'environnement graphique KDE pour système d'exploitation Unix (GNU / Linux, FreeBSD...), lancé en 1996 par Matthias Ettrich. KDE donne accès à tout un panel d'applications du carnet d'adresses à l'agenda, en passant par un navigateur Internet ou encore un navigateur de flux RSS. Alors que la version 3.5 est sortie le 29 novembre dernier, la version 4 devrait voir le jour en septembre 2006.
| Allemagne : terre de production de virus également |
Par ailleurs, le nombre de brevets déposés par l'Allemagne (14 898) se situe loin devant la France, qui en comptabilise seulement 5 281. Situation qui n'a manifestement pas empêché - fin 2004 - le vote à l'unanimité du parlement allemand visant à contraindre le gouvernement à revenir sur sa position favorable à la directive européenne sur les brevets logiciels.
A noter également, un nombre d'implantations de centres de R&D et lieux de production de semi-conducteurs plus important qu'en France, avec 15 centres contre 8 (lire l'article du 02/12/2005).
Dans un tout autre registre, le taux d'utilisation du navigateur FireFox de la fondation Mozilla semble être plus élevé en Allemagne qu'en France si l'on se réfère aux statistiques de navigation publiées en mai 2005 par Heise.de (l'un des plus grands sites informatique du pays). Ainsi, près de la moitié des visites (49,2%) se feraient par l'intermédiaire du navigateur Open Source.
L'Allemagne se distingue enfin dans un domaine où elle se garderait bien de briller, celui de la production de virus dévastateurs comme Sasser et Netsky. Sven Jaschan, qui en est à l'origine, a été rattrapé par la justice allemande qui l'a condamné (le 8 juillet dernier), à une peine de prison avec sursis. Il a depuis mis son "talent" à la disposition de Securepoint, éditeur de sécurité...allemand. La boucle est bouclée.
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