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Lenovo / IBM : un an après, un bilan plutôt positif |
Un an après l'annonce du rachat de la division PC d'IBM par le constructeur chinois, témoignages, avis d'expert et chiffres clés pour faire le point.
(08/12/2005) |
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Conclu le 9 décembre dernier, le rachat de la division PC d'IBM
par le chinois Lenovo faisait office d'événement dans le milieu
fortement concurrentiel de l'industrie du PC (lire l'article
du 09/12/2004). Deux ans à peine après une autre opération
d'envergure - le rachat de Compaq par HP -, l'opération IBM / Lenovo
a donné naissance au troisième acteur mondial positionné
sur les trois principaux continents du marché : Asie, Amérique
du Nord et Europe.
Un an après l'annonce, qu'en est-il de ce nouveau géant de la
distribution de matériel informatique ? Premiers éléments
de réponse à travers les résultats financiers du groupe : le chiffre d'affaires, en forte hausse grâce à l'intégration
de l'activité d'IBM, pointe à 3,675 milliards de dollars
au dernier trimestre fiscal du groupe, soit une hausse de 404%
sur un an.
Mais
derrière cette hausse considérable du chiffre d'affaires, les
autres indicateurs montrent une déperdition de la valeur créée,
donc des gains de productivité possibles à l'avenir. En effet,
parallèlement à cette hausse, l'excédent brut d'exploitation
ne progresse "que" de 270%, un chiffre qui tombe à 70% pour
le résultat avant impôt pour finalement atterrir à +22% au niveau
du bénéfice net par action.
Bonne nouvelle en revanche, l'opération donne au nouveau Lenovo
un niveau de liquidités conséquent : plus d'un milliard de
dollars. "En France, Lenovo représente aujourd'hui 6% de
parts de marché en volume, soit 70 000 machines coté postes
fixes et 40 000 coté portables. Sur le marché BtoB uniquement,
il occupe la quatrième place avec 11% de parts de marché", indique
Thomas Parrot, consultant pour le cabinet d'études IDC.
"Il
a fallu rassurer les marchés" - Lenovo
France |
Une place plus ou moins similaire donc avec celle qu'occupait
la marque IBM l'année dernière, l'acteur représentant 6,5% du
marché en 2004, en prenant en compte les ventes de serveurs
d'entrée de gamme, où IBM est bien représenté. Mieux,
au niveau monde, les ventes de Lenovo ont augmenté de 17,1% en
volume au troisième trimestre 2005, selon le cabinet d'études
Gartner qui compare les résultats combinés des deux acteurs
en 2004 avec le nouveau Lenovo en 2005.
"La société et l'acquisition ont été validées au 1er mai 2005.
Depuis cette date, nous nous intégrons dans Lenovo à travers
une feuille de route découpée en plusieurs parties.
D'abord, nous sommes passés par la phase où il fallait prouver
à nos clients que nous allions tenir nos engagements, c'est-à-dire continuer à développer les produits qui ont fait la notoriété
d'IBM. Il a ensuite fallu rassurer les marchés", note Jean-Michel Donner,
P-DG France de Lenovo.
Un plan qui a consisté principalement à mettre en avant et à
développer la marque "Think" et Zseries d'IBM, mais aussi à
maintenir en place l'organisation et les hommes. Un objectif
que le constructeur estime aujourd'hui rempli. "J'ai les mêmes
personnes sous ma responsabilité aujourd'hui qu'avant la fusion",
confirme Jean-Michel Donner, anciennement responsable de l'activité
PC d'IBM France (lire son interview
du 10/12/2004 sur le rachat par Lenovo).
"Cette étape franchie, nous allons désormais nous attacher à
travailler sur les synergies, tout en maintenant le cap actuel.
Un exemple concret, la division PC d'IBM était connue pour la
qualité de ses ThinkPad tandis que Lenovo possède une bonne
réputation coté postes fixes. Nous voulons mettre en commun
ces savoir-faire", ajoute le P-DG France du nouveau Lenovo.
Des
synergies postes clients / portables et PME / grands comptes |
Une démarche qui s'est traduite fin septembre par la création
d'une nouvelle organisation chargée de la gestion du catalogue
produits, et dirigée par Frances K. O'Sullivan, ancien d'IBM.
Autre axe de progression sur lequel la marque travaille : le
secteur des PME / PMI, voire de la très petite entreprise en
France.
Les PME : un cur de cible pour l'ancien Lenovo qui rentrait pour
près de 80% dans son chiffre d'affaires, seulement 40% chez
IBM, plutôt axé grands comptes. Aussi la conquête de ce marché
a-t-elle déjà débuté par l'intermédiaire d'une nouvelle gamme baptisée
ThinkCenter E50, des postes de travail proposés à partir de
379 dollars l'unité.
"A terme, il est clair que nous irons en France sur le marché
du grand public, au moins auprès des revendeurs spécialisés,
avant la grande distribution. Mais en terme de timing, notre
priorité est d'abord d'asseoir notre pénétration sur le marché
du BtoB", souligne Jean-Michel Donner. A cet effet, Lenovo va
débuter prochainement une campagne de communication autour de
la nouvelle marque et profitera pour cela de son partenariat
avec les Jeux Olympiques de Turin.
Malgré cette volonté d'imposer le nom Lenovo, les logos IBM
et les termes "Think" resteront présents sur les équipements,
en raison d'accords à long terme signés entre les deux acteurs.
"Lenovo bénéficie d'une bonne image auprès des professionnels,
mais il sera sans doute contraint à terme de se positionner
sur les machines d'entrées de gamme, comme l'ont fait HP ou
Dell pour suivre Acer, surtout si leurs ventes ne décollent pas",
analyse le consultant d'IDC.
Une difficulté supplémentaire pour Lenovo car, si le prix des
équipements baisse régulièrement, celui des composants stagne.
Aussi, selon les derniers chiffres des cabinets d'études IDC, si
les ventes de PC en France progressent en moyenne de 17% en
volume, elles n'augmentent que de 3 à 5% en valeur. |
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