Si une expression issue de l'univers des nouvelles technologies
fait actuellement florès, il s'agit de toute évidence
du Web 2.0, reposant notamment sur la technique de conception
d'interface Web Ajax (Asynchronous JavaScript And XML).
"Le Web 2.0 peut se définir comme la combinaison
entre l'interface technologique qu'est Ajax, d'une part, et
une vocation à placer l'utilisateur au centre du service
Web, d'autre part", déclare Alain Lefebvre, co-fondateur
de la SSII SQLI et à l'origine de la création
du service de réseaux sociaux 6nergies.
Situé à la croisée
des chemins entre les technologies de développement d'interfaces
Web dynamiques d'une part, et les évolutions en termes
d'usage des services et d'applications en ligne d'autre part,
le Web 2.0 souhaite renforcer l'interactivité et l'ergonomie
des services Internet et s'appuie pleinement pour y parvenir
sur la technologie AJAX.
Pourtant, les fondements technologiques sur lequel il repose
sont loin d'être particulièrement novateurs. "Les
technologies qui sont à la base du Web 2.0 ne sont pas récentes.
C'est leur convergence qui est nouvelle, répondant au
besoin accru d'interactivité des internautes, un besoin venu
petit à petit, à mesure qu'ils passent sensiblement plus de
temps sur Internet qu'avant", souligne de son côté
Patrick Chassany, fondateur d'Amen et co-fondateur de plusieurs
sociétés et services en ligne Web 2.0, dont Fotolia et EveryFeed.
AJAX
présente des avantages en termes d'interactivité
et de souplesse de publication de contenus |
Ajax combine en effet deux standards de publication Web apparus
dès la fin des années 1990 mais désormais
universellement reconnus : le JavaScript et XML (eXtensible
Markup Language).
En outre, sa mise en uvre présente plusieurs avantages
en termes d'interactivité, de souplesse de publication
de contenus- ce qui ne sera pas pour déplaire ni aux
internautes, ni aux concepteurs de services Web.
"La technologie Ajax évite un aller-retour de requêtes entre
le poste client de l'utilisateur et le serveur du site Web qui
soutient l'application ou le service. Elle n'implique plus l'installation
de plug-in ou de programme spécifiques tels que des ActiveX
ou du Flash", ajoute Olivier Dellenbach, président d'eFront,
fournisseur d'applications hébergées. Avant de poursuivre :
"d'un point de vue pratique, le sentiment de frustration
lié à l'attente du chargement des pages disparaît,
alors que le sentiment d'interactivité s'accroît".
La marche en avant vers de nouveaux services semble désormais
inéluctable, tant du point de vue des échanges
entre internautes et de la mise en relation (Amazon, eBay...),
que des réseaux sociaux à vocation professionnelle
ou personnelle. "Même si certains services Web 2.0 peuvent
être copiés ici et là, on ne se dirige pas pour autant vers
une nouvelle bulle Internet, et il semble plus que jamais attrayant
et opportun de se lancer en ce moment dans l'aventure Web 2.0",
signale Patrick Chassany.
De même, les services en ligne innovants basés
sur Ajax tendent à se démultiplier. Par exemple,
GoogleMaps, service de géolocalisation par satellite
est construit autour de la technologie AJAX qui permet un rafraîchissement
en continue de la page Web, toujours sans temps de chargement.
Le service en ligne Netvibes constitue également un exemple
d'application en ligne innovante bâtie notamment autour
d'AJAX, mais aussi d'outils Open-Source, dont le célèbre
environnement de développement LAMP (Linux, Apache, MySQL
et PHP).
"Netvibes
réunit au sein d'une interface dynamique la vie
numérique de l'internaute "
(Tarik Krim - Netvibes) |
Tarik Krim, fondateur du service en ligne Netvibes apporte d'ailleurs
des précisions sur son service : "Netvibes permet de
réunir au sein d'une seule et unique interface la vie numérique
de l'internaute, en agrégeant à la demande et en temps réel
l'ensemble des services et applications qu'il utilise comme
ses comptes eBay, Gmail, fils d'actualités RSS, blogs et bientôt
les traitements de texte et tableurs".
Et le fondateur de poursuivre : "aujourd'hui, près de 750 000
internautes recourent à notre service qui vise à créer un écosystème
applicatif dont l'internaute, au centre du dispositif, choisit
les contenus et services qu'il souhaite utiliser et partager"
Au-delà des aspects techniques, le Web 2.0 est porteur
d'attentes fortes de la part d'internautes avides de faire évoluer
leurs relations virtuelles par l'intermédiation de leur
PC et des réseaux. "Jamais les individus n'auront
eu autant besoin de communiquer, voter, critiquer, partager
et échanger des avis ou des informations entre eux . Ils souhaitent
désormais être acteurs et non plus spectateurs des services
fournis au travers du réseau, en intéragissant le plus
possible selon un mode en temps réel", s'enthousisame
ainsi Patrick Chassany.
Un autre aspect notable du Web 2.0 est aussi celui du coût
modéré de déploiement d'applications ou
de services basés sur Ajax : "mettre en place des
applications et services basés sur des technologies Web 2.0
est aisé, demande peu de moyens tant humains que financiers
et bénéficie d'un ticket d'entrée faible, au regard du coût
d'acquisition des matériels, de la bande passante et de l'hébergement
requis", note Patrick Chassany.
Pour autant, la question du retour sur investissement se pose.
Patrick Chassany y apporte une réponse en précisant
que "la monétisation des applications Web 2.0 est en cours mais
elle nécessitera que le responsable de ce nouveau service
Web puisse compter sur l'adhésion du plus grand nombre
et d'une grande communauté d'utilisateurs ou bien répondre à
des besoins émanant d'une clientèle entreprise".
|