Dans l'optique d'aboutir à un marché homogène sur le segment des services postaux, l'Union européenne a lancé une réforme communautaire en 1997 avec la ratification de la directive dite "postale" (97/67/CE). Un texte qui définit les caractéristiques minimums du service postal universel que doit garantir chaque état membre.
En 2002, cette directive a été amendée par la directive 2002/39/CE qui spécifie les étapes intermédiaires du processus d'ouverture par une limitation progressive des services pouvant rester en situation de monopole. Elle fixe à 2009 "l'achèvement du marché intérieur des services postaux et donc l'ouverture complète du marché". Une perspective qui constitue une nouvelle opportunité pour les fournisseurs de services d'externalisation du courrier, qui vont pouvoir proposer plusieurs opérateurs.
En France, le retrait du monopole sur la lettre a commencé. Au 1er janvier 2006, le seuil limite a été fixé à 50 grammes. Parmi les nouveaux acteurs souhaitant tirer profit de cette ouverture dans l'Hexagone pourraient figurer les groupes postaux des pays limitrophes de la France. Mais également les principales sociétés spécialisées dans les imprimés sans adresse, qui présentent déjà des réseaux de distribution couvrant une partie du territoire, les grandes villes notamment.
Les fournisseurs de solutions de bureau de poste électronique, parmi lesquels on compte Esker (avec Flydoc) ou encore Posteasy (avec Netcorrespondance), proposent pour l'heure comme seul service d'envoi du courrier celui du groupe La Poste - également positionné sur ce terrain, par le biais de ses filiales Maileva et Aspheria. Schématiquement, le bureau de poste électronique donne accès, par le biais d'une application en mode hébergé, à une usine automatisée de gestion des documents, opéré par le fournisseur, prenant en charge la création de courriers ou de mailings, avant leur remise au groupe postal pour expédition.
"Notre solution Flydoc permet de lancer un envoi de courriers par le biais d'un poste de travail connecté à Internet, directement depuis un logiciel bureautique comme Word ou un progiciel de gestion", détaille Eric Thomas, Directeur de l'offre FlyDoc au sein d'Esker.
Ensuite, l'ensemble du processus de préparation manuelle est géré par la société dans son usine : L'impression du courrier, avec éventuellement une pièce attachée, et sa mise sous pli sont assurées en fonction des paramètres transmis via l'application (format de papier, impression, type d'affranchissement, etc.).
| Vers un hub de messagerie multi-opérateur |
Suite à l'ouverture du marché en 2009, ces solutions de bureau de poste, tarifant le traitement à la page (généralement quelques centimes ou dizaine de centimes), pourront ainsi proposer l'acheminement des courriers par le biais de plusieurs sociétés postales.
"Nous attendons de voir quels seront les nouveaux entrants, comment le nouveau système va fonctionner en termes de timbres, et quelle sera la ou les méthodes de distribution retenues", détaille t-on chez Esker. Mais l'objectif est bien d'intégrer ces nouveaux acteurs pour proposer aux clients de passer de l'un à l'autre en fonction de ses exigences et de ses besoins, et ce via l'interface de paramétrage de l'envoi en un seul click.
"Nous comptons signer des accords avec l'ensemble des opérateurs du marché qui se positionneront", note Eric Thomas. Il ajoute : "La prise en compte de ces nouveaux entrants ne sera pas compliquée techniquement pour nous. Pour intégrer les informations supplémentaires de ces acteurs, nous envisageons de passer aux codes à barres de type datamatrix, qui permettent de supporter un volume de données supérieur aux codes traditionnels."
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