La réflexion autour du déploiement d'une architecture orientée services (SOA) est devenue un point de passage obligé de tout projet d'urbanisation.
La SOA ? Elle consiste à tirer partie des nouvelles technologies et de leurs standards, notamment les Web Services, pour se doter d'une couche d'intégration permettant d'agencer et réagencer à la demande des composants d'applications hétérogènes au sein de processus métiers.
Pour les directions générales, ce concept demeure cependant encore assez flou, car lié à la partie infrastructure du système d'information.
Partant de là, leur sensibilisation se révèle un véritable défi pour les directeurs informatiques, conscients de la valeur ajoutée d'un tel environnement. Accenture a décidé de s'engager dans le débat, avec pour objectif d'accompagner la réflexion des grands groupes en ce sens. Le cabinet de conseil vient de mettre à cet effet une enveloppe de 450 millions de dollars sur la table.
Le groupe prévoit notamment de lancer un programme de recherche et développement au niveau mondial portant sur les applications de la SOA. La finalité de la démarche : proposer des méthodes et des offres prêtes à l'usage de manière à accélérer la mise au point d'environnements et de processus pour des secteurs particuliers.
"Notre objectif est d'impliquer nos principaux laboratoires à travers le monde, notamment Palo Alto et Chicago aux Etats-Unis, Sophia-Antipolis en France et Bengalor en Inde", commente Don Rippert, le directeur technologique d'Accenture.
Les premiers secteurs ciblés par les travaux seront ceux de la santé, suivis par la finance. L'une des premières réalisations portera sur la mise au point de modules réutilisables basés sur des développements pilotés par les modèles. Une approche qui consiste à partir d'un document de description de procédures, compréhensible par une direction métier, pour le convertir en code exécutable.
| Mettre en valeur l'intérêt de la SOA par le biais de maquettes |
"Nous commencerons par travailler sur les problématiques d'urbanisation du monde de la santé", poursuit Don Rippert. "L'idée est de modéliser des processus pour mettre en valeur ce qu'il est possible de faire avec la SOA et ce qui ne l'est pas."
Ainsi, les ingénieurs et experts métier d'Accenture élaboreront par exemple des dispositifs dématérialisés de prescription de bout en bout - incluant des fonctions de facturation.
"Nous avons décidé de nous focaliser dans un premier temps sur le segment de la santé dans la mesure où ce domaine est connu de tous", explique Don Rippert. "A la différence de champs d'activité plus confidentiels, il nous permettra de faire comprendre plus facilement, par le biais d'exemples et de maquettes, l'intérêt d'une architecture orientée services. Sans compter que les processus qu'il met en oeuvre, telle la prescription, impliquent un grand nombre d'acteurs et de ce fait représentent d'excellentes illustrations de l'apport de la SOA".
Il est vrai qu'il ne s'agit pas là des premiers pas d'Accenture dans ce domaine. Le cabinet de conseil affiche depuis longtemps une réflexion en matière de SOA.
Le groupe avait notamment élaboré une première méthode de projet, baptisée Accenture Service-Oriented Architecture Assessment Model. Mais son approche, combinant diagnostique, étude d'impact et aide à la conception d'architecture, restait jusque là généraliste, sans proposer de démarche spécifique à un secteur en particulier.
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