L'e-learning n'a pas créé l'enseignement à distance. L'utilisation progressive des nouvelles technologies de l'information et de la communication en a cependant profondément modifié les habitudes, notamment en termes de réactivité.
Exit les échanges de documents par voie postale. Place aux CD-Rom, plates-formes de formation en ligne (ou LMS : Learning Management System) et autres CMS (Content Management System).
Deux catégories de formation en ligne se disputent le haut du pavé : la formation synchrone est la forme la plus proche du mode présentiel : "un sachant et des formés se retrouvent dans une classe virtuelle", explique Philippe Gil, directeur de la Demos e-learning Agency.
La classe virtuelle peut prendre la forme d'un chat, d'une Web conference ou d'un "bureau virtuel" commun contrôlé par l'enseignant et visionné simultanément par les apprenants.
Si ce système offre l'avantage de ne pas bouleverser les habitudes de formation, il souffre de deux inconvénients majeurs. Non seulement il ne résoud pas le problème d'emploi du temps : le sachant et les formés doivent avoir un créneau commun pour se retrouver, mais il est est aussi très gourmand en ressources réseau.
Plus radicale dans sa philosophie, la formation asynchrone consiste pour le concepteur de la formation à mettre les outils nécessaires (cours, exercices) à la disposition de l'apprenant, qu'il pourra consulter quand il le souhaite.
"L'interconnexion à l'origine du décollage du
e-learning"
(Philippe Gil - Demos e-learning Agency) |
"Dans la plupart des cas, l'apprenant se connecte à une plate-forme en ligne pour récupérer ses contenus", commente Pascal El Grably, directeur-associé de Crossknowledge.
"Le CD est également un bon support, notamment pour supporter des médias lourds mais, pour être
efficace, il doit être communicant afin d'assurer un suivi de l'apprenant par le tuteur", poursuit Philippe Gil.
Car là est le secret de l'e-learning : quelle que soit la forme qu'il prend, il ne sera réellement efficace qu'avec un interlocuteur (le formateur) à l'autre bout du réseau. "L'interconnexion est à l'origine du décollage des outils de formation en ligne" s'enthousiasme le directeur de Crossknowledge.
Que les professionnels de la formation se rassurent, leur métier n'est donc pas en voie de disparition. Il est néanmoins en train de prendre un nouveau visage. L'e-learning ouvre de nouveaux horizons au traditionnel animateur, généralement concepteur de sa propre formation.
"Le formateur virtuel doit encore faire ses preuves"
(Pascal El Grably - Crossknowledge) |
"La profession devient protéiforme. Bien sûr, le formateur peut conserver le lien avec les apprenants sous forme de classes virtuelles ou de tutorat asynchrone", commente Philippe Gil.
Il peut aussi se diriger vers l'ingénierie pédagogique - création de supports spécifiques à l'e-learning -, l'administration du dispositif de formation en ligne voire vers des postes de chef de projet de développement d'une plate-forme électronique de formation à distance", ajoute commente Philippe Gil.
Malgré tout, cette nouvelle forme fait encore grincer des dents dans la profession. "Comme le cinéma était considéré comme le parent pauvre de la profession de comédien, le formateur virtuel doit encore faire ses preuves, ironise Pascal El Grably. Cela ne change rien à sa valeur ajoutée".
Aujourd'hui, la tendance de l'auto-formation asynchrone sur mesure et tutorée se dessine chez les grands comptes. "Cette forme répond au plus grand nombre, tout en offrant flexibilité et simplicité d'organisation, à la fois en termes humains et techniques", analyse Philippe Gil.
Quoi qu'il en soit, l'e-learning continuera très certainement d'évoluer avec les nouvelles technologies. Dernière à avoir fait son entrée dans le monde de la formation : le blog. En attendant l'intelligence artificielle ?
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Analyse