ANALYSE
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Le mainframe a changé, et vous ?
Windows, Linux, Java, .Net : autant de technologies utilisées sur mainframe pour répondre à la généralisation des services Web et à de nombreux nouveaux projets. Pourtant, une véritable pénurie de compétences se profile.   (05/10/2006)
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Dossier Exploitation informatique
Moins courus ces dernières années que les serveurs lames d'entrée de gamme sous Linux ou Windows, les mainframes restent pourtant un incontournable de l'infrastructure informatique chez les grands comptes français. Ces gros systèmes fonctionnant sur des environnements propriétaires ont pourtant connu une véritable transformation des usages et des technologies ces dix dernières années.

Première évolution majeure, la généralisation des services Web qui font communiquer des clients légers avec les mainframes. L'objectif étant de mieux faire remonter ses informations critiques, auparavant uniquement accessibles par des applications clients / serveurs. Cette nouvelle organisation change parfois complètement la donne pour les développements sous mainframe.

"L'avantage des Web Services vient du fait que l'on peut choisir justement entre garder sa technologie et la publier ou développer à nouveau certaines applications pour le Web. Après, le choix entre l'une ou l'autre des options va dépendre de la vision du chef d'entreprise et des envies des équipes de développement. En interne, les concepteurs mainframe auront en tout cas cette flexibilité", affirme David Milot, directeur des services technologiques pour l'Europe du Sud chez Unisys.

De plus en plus souvent, les équipes de développement sous mainframe doivent interagir avec du code programmé en langage objet et non sous forme de script. Dès lors, des formations sont nécessaires pour les équipes en place depuis plusieurs années, de manière à maîtriser au moins les concepts de base de la programmation objet. Mais sur les dernières versions des mainframes, les équipes dédiées peuvent également prendre la main sur les plates-formes Java J2EE ou .Net.

Des plates-formes ouvertes, stables et accessibles
"Sur les dernières générations de mainframe, nous sommes capable d'embarquer du Java, de l'ASP, des bases de données relationnelles et nombre d'applications tierces. La base matérielle est amenée à être la plus ouverte possible. Aussi, en dehors de notre propre système d'exploitation, OS 2200, il est possible d'exécuter du Windows ou du Linux, soit de faire cohabiter plusieurs systèmes par le biais de la virtualisation", clarifie David Milot.

Finie donc l'association mainframe = console et écran noir ou mainframe = Cobol ou Natural. Les mainframes modernes se veulent en tout point similaires aux technologies modernes, à l'exception près qu'ils mettent l'accent sur les performances et la rigueur de développement propre aux très grands systèmes. Ainsi, dans le cas des mainframes Windows et Linux, le code source a été adapté pour atteindre un niveau d'exigence pointu.

"Nous sommes capables de tenir des engagements de disponibilité de 99,9% sur l'année sur ces versions après adaptation. Ces taux se rapprochent d'une disponibilité d'un environnement typique mainframe. Il est possible de travailler sur les nouvelles technologies tout en étant sur mainframe, Java existe depuis 10 ans maintenant. De plus, c'est la démarche de l'équipe développement qui fait qu'on aura de la qualité au final, plus que la technologie", assure le responsable d'Unisys.

L'avantage est a priori double pour le client : il n'est plus dépendant d'une seule technologie propriétaire et fermée, et il économise une partie de son budget (licences partagées, maintenance mutualisée), tout en bénéficiant de hautes performances.

La virtualisation pourrait également redonner goût aux mainframes par leur capacité à fournir de la puissance de calcul à la demande. Il est plus facile de rentabiliser l'achat d'une machine coûteuse en s'assurant d'éviter la sous-consommation de ses ressources. Une location de mainframe est même possible, de manière à ne payer que ce que l'on consomme, même si cette option reste pour le moment peu utilisée en entreprise.

Tout comme les langages et les applications, le métier de concepteur / réalisateur d'applications mainframe évolue. Les profils jeunes sont ainsi de plus en plus recherchés, non seulement pour répondre à l'apparition des nouvelles technologies sur mainframe, mais aussi tout simplement pour remplacer des collaborateurs plus anciens sur le départ.

Le mainframe en quête de jeunes diplômés
"Le poste de concepteur / réalisateur mainframe est celui pour lequel nous assistons à la plus forte demande sur le marché de l'emploi, et où nous rencontrons actuellement une véritable pénurie. La demande concerne surtout des technologies comme DB2, MVS, CICS ou Cobol. Ce ne sont pas des vieux projets qu'on réactive ou que l'on maintient, il s'agit de nouveaux développements", indique Valérie Lion, directrice des ressources humaines de la SSII Acti.

Or, des écoles sortent relativement peu d'ingénieurs formés sous ses technologies. Ils ne disposent d'aucune expérience dans le domaine et se montrent généralement réticents à travailler sur des technologies à l'image poussiéreuse.

"La situation est d'autant plus difficile que le marché de l'emploi sur des nouvelles technologies comme Java a redécollé et offre de nombreuses opportunités. Du coup, nous sommes obligé de monter en compétence du personnel. L'autre alternative consiste à faire appel à des programmes de formation proposés par l'ANPE, visant à former des personnes au profil scientifique sur les technologies mainframe", évoque Valérie Lion.

Les clients sont encore légions pourtant, notamment chez les groupes bancaires, le secteur de la grande distribution, les spécialistes de la santé ou des télécoms, des secteurs très demandeurs en services transactionnels ou en applications métiers. Si le ticket d'entrée est élevé, une formation bac+4 étant un minimum et l'école d'ingénieur plutôt recommandée, les perspectives du métier sont attrayantes.

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"Pour un salaire de débutant, selon les compétences, la moyenne se situe entre 30 000 et 35 000 euros brut annuel. Mais le salaire n'est pas tout, la motivation du candidat est impérative pour s'investir dans les projets. Après concepteur / réalisateur, l'évolution logique du poste tend vers les fonctions de chef de projet, puis de consultant ou d'expert", ajoute la DRH de la SSII Acti.

Yves DROTHIER, JDN Solutions Sommaire Infrastructure
 
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