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| Joël Courtois (Epita) : "Les sociétés recherchent en priorité des décideurs et des chefs de projet" |
| Joël Courtois dirige l'Epita, école supérieure formant les ingénieurs informaticiens. Stages, job dating ou encore junior entreprise sont autant d'actions professionnelles rythmant la formation. But final : avoir un jeune diplômé totalement prêt à intégrer le monde du travail.
(06/10/2006) |
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JDN Solutions. Que demandent les entreprises : plus de formation ou de l'expérience terrain ?
Joël Courtois. En informatique, la demande se fait clairement sur la formation longue. Cette tendance est confirmée par la problématique de l'outsourcing. Les bacs + 2 s'exportent beaucoup.
Même si le besoin d'avoir des développeurs en France est présent, les sociétés recherchent en priorité des décideurs et des chefs de projet.
Le but de la formation proposée par l'Epita est d'amener à nos étudiants beaucoup de projets afin qu'ils aient à l'issu de cette formation une employabilité immédiate. Ce qui permet notamment de résoudre la quadrature de la DRH : proposer un jeune diplômé disposant d'expérience.
Comment amener le professionnalisme dans la formation ?
Nous devons travailler au diapason avec les entreprises et ce au quotidien. Nous développons pour cela de nombreux partenariats. L'Epita fait intervenir trois types d'enseignants : les enseignants "métiers", comme les mathématiques ou encore les langues. Ils interviennent majoritairement lors des deux premières années de prépa. Les enseignants chercheurs quant à eux s'occupent du suivi de projets internes. Lors des deux dernières années, c'est l'industriel qui prend le relais.
Nous sommes une école complètement spécialisée sur l'informatique et cependant, nous n'arrivons pas à tout faire. Nous proposons donc des options la dernière année qui permettent à l'étudiant d'être à la pointe d'un domaine particulier. Ces options sont complètement liées avec les industriels.
Lors de la formation, l'étudiant effectue 12 mois de stages, dont 6 la dernière année; auxquels s'ajoutent les projets à caractère professionnel étalés tout au long du parcours.
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"Nous souffrons de la désaffection des jeunes pour la formation scientifique"
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Enfin, la "junior entreprise" vient parfaire le tout. Cette structure étudiante fait le lien entre les élèves et les entreprises pour diverses missions, journalières ou de longue durée, comme effectuer de l'administration système. Ces missions ont permis à cette entreprise de réaliser en 2005 1,2 millions d'euros de chiffres.
Les étudiants ont-ils pris en compte cette demande ? Avez-vous plus de demandes ?
Nous n'avons pas plus d'élèves. Comme toutes les structures scientifiques, nous souffrons de la désaffection des jeunes pour la formation scientifique. Dès la Terminal S, les jeunes cherchent un autre chemin et très peu acceptent de faire cinq années d'étude.
Malgré les récentes campagnes faites par le gouvernement pour attirer les jeunes vers la voie scientifique, ces derniers sont attirés par le discours plus flambant des écoles de commerces.
Et cette désaffection ce fait encore plus ressentir chez les jeunes étudiantes. Elles représentent moins de 10 % de la promotion alors que la demande des sociétés est de plus en plus importante.
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