Echanges, réflexions, retours d'expériences, débats et stratégie : tel a été le programme de l'édition 2006 de la conférence utilisateurs SAP, qui s'est déroulée du 10 au 12 octobre à Poitiers.
L'occasion pour l'écosystème du progiciel de gestion intégré (clients, partenaires et éditeur) de faire part de ses inquiétudes, de ses critiques mais aussi de mesurer les progrès accomplis et d'anticiper les évolutions à venir.
Au registre des messages forts transmis à l'éditeur par ses clients français, des critiques sur le comportement du groupe : arrogance, manque de communication proactive, tarification floue... Des remarques que SAP dit avoir entendues et prises en compte.
"Toutes les grandes entreprises ont eu une tendance au nombrilisme, à un moment donné de leur histoire, SAP y compris. Nous avons connu le péché de l'arrogance mais c'est un mal qui a été soigné de manière assez radicale. La société est désormais tournée vers l'écoute de ses clients. La compétition sur notre marché et la pression que nous mettent nos clients nous ont définitivement vaccinés", répond Pascal Rialland, directeur général de SAP France.
Concernant la tarification, l'éditeur a également voulu préciser son modèle de facturation de la maintenance, mal compris par ses clients. Son offre traditionnelle place le montant de celle-ci à 17% du prix de la licence, mais elle peut monter à 22% dans le cadre du programme Premium Support. Ce contrat prévoit notamment une intervention dans les 4 heures, un interlocuteur unique dédié et une discussion plus proactive avec le client. Au-delà de 5 ans d'ancienneté de la solution déployée, le tarif de la maintenance grimpe de 2% par an.
Pascal Rialland, lors de son discours d'introduction à la convention USF 2006
Les aspects "RH" ont également été une source d'inquiétude côté clients, notamment la gestion des compétences. "Nous sommes confrontés à un marché de l'emploi tendu où les niveaux de salaires sont assez hauts. C'est un enjeu stratégique car, si nous sommes capables de payer des millions d'euros pour un système SAP, nous ne sommes pas toujours regardants quant à la protection de nos actifs", souligne Patrick Juge, DSI de LVMH et membre de l'USF (Club des Utilisateurs SAP Francophones).
Autre point de tension entre l'éditeur et ses utilisateurs, la gestion des montées de version dispose désormais d'une offre de services dédiée à MySAP ERP 2005. Concrètement, SAP ou ses partenaires pourront procéder de manière simple à l'évaluation du potentiel de migration à travers un outil d'analyse des modules installés. Cette première analyse estimera un plan de migration et les gains économiques possible.
Le coût d'un accompagnement technique doit cependant être planifié. Il est estimé aujourd'hui à 50 000 euros pour un grand compte. Inversement, l'une des nouveautés de MySAP ERP 2005 provient de l'intégration en standard de fonctions sectorielles autrefois payantes comme le retail ou la connectivité.
| mySAP ERP 2005 sera la plate-forme de référence jusqu'en 2010 |
Le point crucial de cette convention a d'ailleurs été l'annonce, deux semaines plus tôt, de l'abandon de la version MySAP ERP 2007. Concrètement, la version 2005 sera donc la version stable de SAP jusqu'en 2010. Les fonctionnalités prévues sur la version 2007 seront intégrées sous forme de services optionnels dans la version 2005. Un choix qui a plu aux utilisateurs francophones, car synonyme de système pérenne, flexible et d'une montée de version repoussée.
Le déploiement des nouveaux produits SAP se poursuit par ailleurs. "Sur MySAP All in One et Business One, nos produits destinés aux PME, nous enregistrons aujourd'hui 300 références parmi lesquelles de grands comptes qui s'équipent de Business One pour une de leurs filiales. En Europe, notre plate-forme d'intégration NetWeaver compte 700 projets en cours ou opérationnels", précise Pascal Rialland.
Coté évolution, les clients ne seront pas en reste : consolidation de l'existant à travers les architectures orientées services et les services Web, pour ramener dans les clous les développements spécifiques clients, ouverture du système d'information à l'extérieur de l'entreprise (formulaires PDF, synchronisation avec les terminaux mobiles, gestion de la chaîne logistique via les puces RFID), amélioration de l'interface utilisateur à travers la technologie Flash et le Web 2.0 du projet Muse.
SAP veut également mettre l'accent sur deux domaines valorisant son système : le décisionnel et la gestion de la relation client. Pour son modèle de CRM à la demande, solution hébergée concurrente de Salesforce, SAP mise sur la complémentarité de sa solution avec l'intégrée. "Entre la solution OnDemand et la solution intégrée, on retrouve la même interface, les mêmes modèles et la même base. Cela afin de faciliter la migration du système client de l'un vers l'autre système", poursuit Pascal Rialland.
L'écosystème SAP fait partie de prochains axes de travail de l'éditeur, un axe essentiel pour conquérir le marché des PME-PMI et pour renforcer sa différence face à ses concurrents. SAP s'est fixé l'objectif ambitieux de porter à 60 ou 70 ses partenaires All-in-One en France, contre une trentaine actuellement.
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