Contrairement aux éditeurs de logiciels américains, qui ont vu émerger des ingénieurs au rang de patrons tels Bill Gates, Steve Wozniak ou Gordon Moore, les dirigeants français de sociétés informatiques ont pour la plupart des profils de commerciaux. Une démarche finalement logique étant donné que la plupart des dirigeants de filiale de groupes étrangers ont d'abord comme fonction de développer l'activité, et non de piloter la recherche et le développement.
L'expérience internationale, si elle entre en ligne de compte au moment du choix du candidat, n'est pas un impératif avant le recrutement. En revanche, elle facilite la poursuite d'une carrière vers des fonctions de directeur Europe ou tout simplement pour rejoindre l'équipe de direction du siège social.
A noter qu'en France, le marché des sociétés de services est beaucoup moins sujet que les autres secteurs informatiques (logiciels et matériels) à la valse des têtes des dirigeants. Souvent, ce sont les entrepreneurs français à l'origine de la SSII qui la dirigent toujours aujourd'hui, ce qui est moins le cas chez les éditeurs français en raison de la concentration du secteur.
Cette instabilité du secteur, qui s'explique par sa jeunesse et la faible durée de vie de ses technologies, rejaillit donc sur la carrière des dirigeants. Il est rare de rencontrer des profils ayant réalisé plus de 20 ans de carrière dans une même entreprise. En revanche, la France étant plutôt bien placée dans l'industrie informatique, ses dirigeants profitent d'une bonne image à l'étranger.
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