Les processeurs à cur multiples, apparus en 2005, se sont réellement introduit en masse dans le paysage informatique en 2006. En 2007, ils prendront même l'ascendant définitif sur les processeurs à cur unique selon les fabricants. Une mini-révolution pour un marché très disputé chaque année entre Intel et AMD.
En effet, depuis 4 ans, la bataille économique entre les deux sociétés fait rage. En 2003, Intel domine encore largement son concurrent mais voit apparaître ses premières menaces : l'Opteron et l'Athlon 64.
En 2004, Intel repousse les limites de son Pentium 4 et l'amène à 3,8 Ghz. En 2005, AMD reprend l'avantage en termes de performances grâce à ses Athlon 64 x2, plus efficaces que les Pentium D d'Intel. En 2006, nouveau renversement en tête des performances grâce l'architecture Core d'Intel. Une place de numéro un peut être temporaire, puisque le fabricant devra faire face au plan musclé d'AMD en 2007.
Le premier changement attendu cette année concerne l'introduction des premiers processeurs équipés de quatre curs indépendants. Pourquoi indépendants ? Parce qu'Intel s'est lancé en tout fin d'année 2006 sur ce marché avec son produit baptisé Kentsfield. Sauf qu'il s'agit d'une puce assemblant deux processeurs double-cur, et non pas quatre curs autonomes, d'où des performances moindres.
AMD comme Intel prévoient la sortie des premiers produits à quatre curs à partir du second semestre de l'année. Chez Intel, cette nouvelle version des processeurs Core 2 Quad s'accompagnera du passage à la gravure en 45 nanomètres dans ses usines de production. Techniquement, en diminuant la taille des transistors, Intel peut jouer sur deux facteurs : la baisse du coût de fabrication et / ou l'augmentation des performances.
| Une même orientation, mais avec des technologies différentes |
Il s'attend d'ailleurs à proposer des versions 3 Ghz de ses processeurs à double cur, contre 2,66 Ghz actuellement. Parallèlement à cette montée en fréquence, le bus interne des processeurs franchira le cap de 1333 Mhz, contre 1066 Mhz actuellement, de manière à tirer partie de la bande passante offerte par la mémoire DDR2 à 800 Mhz (2 barrettes de 800 Mhz donnent une bande passante totale encore supérieure, de 1600 Mhz).
Même stratégie chez AMD. Le fabricant a donc indiqué qu'il profiterait du quad core pour passer son canal de communication Hypertransport en version 3, ce qui multipliera la bande passante de 22,4 Go/s à 41,6 Go/s. Là encore, l'objectif consiste à préparer les processeurs aux nouvelles fréquences de la mémoire DDR2 et dès 2008, de la DDR3.
Tout comme Intel, ces nouveaux processeurs devraient évoluer à une fréquence constante par rapport au dual core, soit entre 2 et 3 Ghz. Mais pour combler son retard, AMD révise le jeu d'instruction de son architecture et introduira de nouvelles optimisations concernant les calculs en virgule flottante (unité très utilisée dans le domaine du graphisme, des bases de données et des supercalculateurs).
AMD imitera même pour l'occasion Intel en ajoutant à ses puces une mémoire cache interne de 3e niveau, à l'instar de l'Itanium 2 par exemple. Cette mémoire partagée entre les différents curs du processeur suit l'augmentation de la bande passante permise grâce à l'Hypertransport 3.
En 2008, Intel comme AMD préparent leurs puces à 8 curs et une meilleure ouverture aux équipements de fournisseurs tiers à travers une nouvelle plate-forme : chez AMD, le nom de code du projet s'appelle Direct Connect 2.0, chez Intel il s'agit de CSI (Common System Interface).
Mais le plus grand espoir des fabricants de puces porte désormais sur la spécialisation des curs. Plusieurs concepts sont étudiés, notamment : la virtualisation, la sécurisation des zones mémoires, les opérations à virgule flottantes, l'encodage audio ou vidéo, la gestion des index, des moteurs physiques
Dans ce domaine, le rapprochement entre ATI et AMD prend tout son sens (lire l'article du 31/07/2006), de même que les récents investissements d'Intel dans le domaine des processeurs graphiques à travers la start-up israélienne Lucid Information Technology 3.
Une manière aussi d'élargir le marché des micro-processeurs où les investissements en R&D atteignent des montants de plusieurs milliards de dollars, et se trouvent parfois difficiles à étaler dans le temps.
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