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L'informaticien n'a pas une culture de la revendication. D'abord parce que son image a longtemps été rattachée à celle d'un secteur privilégié. La plupart des salariés des technologies de l'information sont recrutés à haut niveau d'études (souvent bac+5) et obtiennent rapidement des postes de cadres. Les salaires de la profession ont par ailleurs longtemps été au-dessus de la moyenne nationale.
Pourtant, le syndicalisme progresse suite aux différentes crises qu'a connu le secteur informatique entre les années 1990 et 2000, et à la perte de confiance des salariés. Les conditions de travail se sont détériorées (délocalisations, baisse ou stagnation des salaires, effectifs tendus au maximum, et parfois manque de formation). A l'image de son secteur, jeune, le syndicalisme s'avère donc tardif dans la profession.
La population est jeune, notamment chez les développeurs, et souvent incorporée au sein des sociétés de services informatiques Un développeur change en moyenne d'entreprise tous les 3 ans et demi, selon l'étude de branche menée par la CFDT, une caractéristique qui limite l'engagement du salarié vis-à-vis de son entreprise.
Le profil des informaticiens
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Critère
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Valeur
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Moyenne d'âge
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33 ans
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Niveau d'études
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50% de bac+5, 49% de bac+2 ou supérieur
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Sexe
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87% d'hommes, 13% de femmes
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Employeur
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54% en SSII, 34% en entreprises
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Fonctions
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75% d'ingénieurs cadres
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Ancienneté dans l'entreprise
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8 ans
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Salaire brut moyen
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37 780 € / an
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Source : CFDT, 2006
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La pénibilité du travail, a priori réduite en matière d'efforts physiques, fait remonter pourtant plusieurs enjeux tels que les astreintes, les déplacements d'un client à l'autre, la responsabilité d'un pan du système d'information et la pression mise pour respecter les délais et les coûts.
Si l'informatique se montre relativement bonne élève en matière de formation, de diversité culturelle ou en matière d'emplois occupés par des personnes handicapées, la profession n'est pas exempte de tout reproche. La discimination par l'âge est présente dès 40 ans pour des postes à faible niveau de formation (technicien, administrateur système & réseau, support, développement) et s'accentue à partir de 50 ans.
Le marché des logiciels et des services en France
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Critère
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Valeur
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Nombre total de salariés
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300 000
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Création d'emploi en 2006
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10 000
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Budget consacré à la formation
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4%
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Taux de chômage
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2,7%
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Source : Syntec, 2006
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Reste que le taux de chômage est moins important dans ce secteur (entre 3 et 9% selon les estimations de l'ANPE, des syndicats ou du Munci) que la moyenne du pays (entre 9 et 10% selon les périodes). L'inconnu concerne le recours aux contrats de travail temporaires (stages, CDD, intérims) qui s'appliquent bien aux missions par exemple dans le domaine des services.
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