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Les difficultés du secteur

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Sommaire
Une culture non syndicale
Les difficultés du secteur
Un syndicalisme de services
Un patronat inexpérimenté
Des réformes nécessaires
Les reproches des syndicats
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"Avant 93, les salariés pensaient que rien ne pouvaient leur arriver. C'est à cette date qu'il y a eu la première crise importante du secteur, suivi en 2000 par une deuxième crise et une deuxième vague de licenciements. Autant auparavant les informaticiens pouvaient être considérés comme des salariés un peu privilégiés, autant aujourd'hui ce n'est plus le cas. L'évolution de carrière en changeant d'entreprise est plus difficile aujourd'hui", affirme Noël Lechat, secrétaire général CGT de la fédération des sociétés d'études.

"Le contexte actuel ne donne plus suffisamment d'espace à l'esprit de créativité et de liberté des débuts de l'informatique. On assiste à une industrialisation des services informatiques, avec derrière des niveaux de salaires et des qualifications revues à la baisse tandis que les conditions de travail deviennent de plus en plus difficiles. Cette industrialisation correspond bien souvent aux exigences des donneurs d'ordres que les directions n'ont pas toujours prises en compte comme il le fallait", ajoute Noël Lechat.

Ce constat s'accompagne d'une difficulté à retrouver un emploi après être passé par une période, plus ou moins longue, de chômage. Un informaticien est formé pour répondre aux besoins de sa mission, mais rarement pour préparer l'avenir et le changement des technologies. Il se retrouve alors en décalage avec la demande des donneurs d'ordres, en s'enfermant trop longtemps dans un projet.

"Le passage aux 35 heures a été particulièrement difficile. Nous faisons toujours la même quantité de travail et les jours de RTT ont été bien négociés par les syndicats, mais les salaires sont bloqués depuis lors. Il y a des jeunes qui ne peuvent plus se payer un appartement pour s'installer. Nos évolutions de salaires n'ont même pas suivi l'évolution du coût de la vie", souligne par exemple Hamid Chouchane, délégué syndical SUD à GFS, filiale d'EDS.

La gestion des ressources humaines dans les SSII ne satisfait pas non plus les syndicats, qui dénoncent une vision à court terme guidée par les coûts et non dans le souci de conserver les salariés en place.

"La gestion des ressources humaines se fait surtout par licenciement et par recrutement. Derrière la pénurie d'informaticiens, on parle en fait de pénurie de compétences. Les SSII s'arrachent les compétences rares au prix minimum du marché et avec le minimum de formation. Or, l'emploi en SSII dans ces conditions n'attire plus les profils d'ingénieurs scientifiques comme les biologistes ou les mathématiciens", complète Noël Lechat.

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