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Dassault Systèmes
: la stratégie payante de la diversification |
Avec un chiffre
d'affaires 2006 de plus d'un milliard d'euros, l'éditeur s'adjuge la première place en France. Ses opérations de croissance externe
ont consolidé sa position concurrentielle.
(16/03/2007)
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En cumulant la place de numéro un français du logiciel et
celle de leader sur le marché de la gestion du cycle de vie produit (ou
PLM pour Product LifeCycle Management), Dassault Systèmes brille
- depuis plus de 25 ans - sur la scène informatique
mondiale.
Mais pour parvenir à consolider et accroître sa
position concurrentielle sur ce marché porteur que représente le
PLM (estimé à près de 11,45 milliards de dollars en 2006
par le cabinet Daratech), l'éditeur hexagonal doit saisir de nouvelles
opportunités de croissance externe pour s'ouvrir à d'autres horizons.
C'est notamment le cas avec son entrée récente sur le marché
de la la simulation logicielle, de collaboration et de modélisation 3D
de produits.
"Dassault Systèmes
couvre la plupart des besoins avec des gammes de logiciels complètes dans
le domaine de la simulation 3D et de l'usine virtuelle et peut compter sur un
puissant réseau de distribution et ses fortes capacités d'intégration",
note Eric Ménard, consultant senior au sein du cabinet Pierre Audoin Consultants.
Pour
devenir incontournable, la filiale du groupe Dassault, née en 1981, a ainsi
procédé à plusieurs vagues d'acquisitions stratégiques
avec un double objectif : celui de renforcer son portefeuille de solutions actuelles
- jusqu'alors centré essentiellement sur son logiciel phare Catia - d'une
part, et trouver de nouveaux relais de croissance pour soutenir son activité
d'autre part.
Et c'est notamment pour accroître sa présence
dans le domaine des systèmes de gestion de données techniques (SGDT) que Dassault
Systèmes s'est porté acquéreur en mai 2005 (et pour 413 millions
de dollars) de l'éditeur Abaqus, spécialisé dans les logiciels
d'analyse non linéaire par éléments finis et parfaitement complémentaires
de ses autres gammes de solutions.
L'éditeur
est crédité d'une part de marché de 25% dans le PLM |
Autre levier d'action pour générer des revenus supplémentaires
: mettre la main sur un ou plusieurs de ses concurrents. Si tôt dit, si
tôt fait, avec le rachat en février 2006 de MatrixOne (lire l'article
du 03/03/2006 Dassault
Systèmes croque MatrixOne pour 408 millions de dollars) et finalisé
en novembre 2006, (lire également le 3
questions du 08/03/2006 avec Stéphane Declee, le vice-président
en charge de la stratégie et de la recherche au sein de l'éditeur.
Autre
acquisition révélatrice de la diversification d'activité
opérée par l'éditeur, celle du rachat du studio de logiciels
middleware Virtools (pour 12 millions d'euros, en 2005), spécialiste
de la création d'environnements et d'espaces virtuels 3D, pourtant également
positionné sur un marché grand public comme celui du jeu vidéo
(lire l'enquête du 18/09/2006 : le
jeu vidéo, cet inattendu relais de croissance).
Si d'aucuns
peuvent s'interroger sur la pertinence à long terme de cette audacieuse
stratégie de diversification dans le domaine de la gestion collaborative
du cycle de vie de produits virtuels en 3D, les résultats financiers, eux,
ne peuvent aujourd'hui que rassurer.
Dassault
Systèmes doit-il craindre le rachat d'UGS par Siemens ? |
Car l'exercice 2006 de Dassault Systèmes fait en effet ressortir
un chiffre d'affaires d'1,18 milliard d'euros, en croissance de 25% par rapport
à l'exercice précédent, de même qu'un résultat
d'exploitation s'élevant à 316,2 millions d'euros. Les fondamentaux
du groupe sont dans le vert, le groupe faisant état d'un bénéfice
net par action en hausse (16%).
En outre, les analystes créditent
Dassault Systèmes de la part de marché la plus importante face à
ses concurrents : selon le cabinet Daratech, l'éditeur s'accaparerait 25%
du marché du PLM, suivi par UGS (avalé par Siemens en février
2007 pour près de 3,5 milliards de dollars) - 19% de PdM - de PTC (10%)
et d'Autodesk (9%). Toujours selon ce cabinet, la part de marché de Dassault
Systèmes serait passée de 15% en 2001 à 25% aujourd'hui.
Mais
Dassault Systèmes aurait-il in fine à craindre du rapprochement
opéré entre UGS et Siemens ? Rien n'est moins sûr : "il
faut rester prudent en matière de rapprochement entre les sociétés
informatiques et les sociétés industrielles dans la mesure où
les synergies dégagées peuvent ne pas toujours être au rendez-vous",
prévient Eric Ménard.
Autre signe de la bonne santé du premier éditeur de
logiciels français, les nouvelles modalités de l'accord annoncé
en janvier dernier, liant IBM à Dassault Systèmes. Partenaire des
débuts, Big Blue réalisera désormais uniquement la vente
directe des produits du français auprès des grands comptes, laissant
l'opportunité à ce dernier de réorganiser son réseau
de partenaires et le fusionner.
Le but de la manuvre ? Réaliser
une percée décisive sur le marché des petites et moyennes
entreprises lui permettant - bien entendu - d'accroître sa position concurrentielle
et pénétrer de nouveaux marchés prometteurs tels que les
secteurs pharmaceutique ou encore du BTP.
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