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Les ERP font partie des projets les plus consommateurs de temps dans une PME. Même en confiant le projet à une société de services afin de monter le cahier des charges, les utilisateurs finaux et la direction générale devront consacrer du temps à préparer le projet en amont. Un temps à ne pas négliger car il conditionne la juste adéquation de l'outil avec ses besoins métiers et les spécifications en termes de développement. Or, prises dans le travail quotidien, les PME n'ont pas toujours le temps nécessaire pour pousser le projet à l'inverse d'une DSI ou d'une direction métier de grand compte.

 

"Les PME ont autant de besoins en matière de paramétrage que les grands comptes. Mais elles n'ont pas les moyens humains pour le faire. Sur un projet SAP de grand compte, il n'est pas rare de voir une équipe de 20 personnes à temps plein dédiée au projet. Dans les PME, nous mobilisons plutôt entre une à deux personnes à mi-temps sur un projet d'ERP. Ce qui explique par exemple que SAP adresse ce marché avec l'offre Business One : il n'est tout simplement pas possible de fournir le même type de solutions aux grands comptes qu'aux PME", analyse Coralie Girardet, consultante pour la société Audaxis (intégrateur Compiere).

 

Un budget moyen de 20 à 50 K €, quand les offres se situent plutôt à 100 K €

De même, le budget consacré aux ERP n'est souvent pas à la hauteur des espérances des éditeurs. Ces derniers préfèrent alors rogner sur les services d'intégration pour mieux se positionner face à la concurrence. En général, un budget moyen d'ERP en PME se situe entre 20 et 50 K €, et va durer de 4 à 6 mois (cahier des charges, appel d'offres, mise en production, tests, formation et premiers dépannages compris). Pour ce tarif cependant, les PME essaient de s'orienter vers des solutions suffisamment complètes et robustes pour leur permettre de soutenir leur croissance au cours des 5 prochaines années. L'outil doit donc être pérenne et souple.

 

"A ces tarifs là, toutes les solutions du marché sont soit trop légères en contenu, soit trop lourdes et trop chères. Les clients demandent en général des périmètres fonctionnels qui couvrent au moins la gestion commerciale, les stocks, les achats, la comptabilité et la production. Or, les Divalto, Jeeves, Sage, Navision et SAP Business One ont bien du mal à y répondre. Il n'y a pas de solutions qui s'imposent aujourd'hui sur le marché des PME-PMI. Cela vient, selon moi, de la complexité de la demande mais aussi du fait qu'une solution générique et paramétrable est très difficile à fournir", estime Coralie Girardet (Audaxis).

 

"Beaucoup de PME ont aussi à gérer une problématique internationale, soit parce qu'elles rachètent ou ont été rachetées par un groupe étranger, soit parce qu'elles ont des clients ou des fournisseurs à l'étranger, ou encore parce qu'elles font appel régulièrement à des consultants étrangers. Dans ce cas là, elles ont à traiter une problématique multi-sites et envisagent des solutions d'hébergement avec une équipe dédiée pour gérer à distance le centre de données. Ce n'est pas tout à fait de l'ASP, puisqu'on ne loue pas un logiciel mais une machine", explique Bertrand Marze, directeur des opérations chez Opti-One.

 

La richesse de l'offre a d'ailleurs complexifié le choix des PME lors de l'appel d'offres. Certaines grandes caractéristiques ressortent tout de même. "Si la PME veut de la logistique, Compiere sera en tête de l'appel d'offres. Sur des structures simples ou des processus simples, TinyERP est bien positionnée. Pour les parties industrielles, Néogia s'avère pertinent. Les offres, en tout cas pour l'Open Source, se complètent assez bien. Mais il est préférable de ne pas passer trop de temps à évaluer les ERP entre eux, car ce qui fait la puissance de l'outil c'est bien sa mise en oeuvre. Je conseillerais en revanche d'être attentif sur le moteur du progiciel, en s'assurant qu'il ne soit pas dépassé techniquement", déclare Olivier Heintz, directeur de projet chez l'intégrateur Nereide.


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