ANALYSE
 
30/04/2007

Les applications RFID sur une courbe d'apprentissage

La radio-identification élargit son champ d'application. L'innovation de la puce tissée dans le textile en est un levier. Mais tirer profit de la RFID passe par une phase d'appropriation et de découverte.
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La radio-identification, ou RFID (radio frequency identification) utilisée pour stocker et récupérer des données à distance grâce à des marqueurs ou tags n'est désormais plus une technologie naissante. Elle n'en continue pas moins de se perfectionner. Toutefois, en dépit des prédictions, la RFID est loin encore d'être aussi répandue que ses promoteurs les plus enthousiastes le clament. Si son potentiel est incontestable, plusieurs éléments en complexifient le parcours d'adoption.

"Industrie, automobile, mécanique, aéronautique et pneumatique ont des applications RFID depuis déjà plusieurs années. Ce sont toutefois presque essentiellement des solutions circonscrites à l'intérieur de sites industriels, pour des chaînes de montage. La véritable nouveauté dans le domaine de la RFID est son débordement depuis 3-4 ans vers la Supply Chain, l'agroalimentaire, et un peu la pharmacie", déclare Alain Borel, P-DG de Valorfi, société de conseil spécialisée dans la logistique et la traçabilité.

Les technologies se sont en effet perfectionnées, élargissant ainsi leur champ d'application. Dans le circuit logistique, la RFID est notamment utilisée dans des systèmes en boucle fermée - les plus répandus -, pour la consignation. La radiofréquence sert alors aux industriels à effectuer le suivi de leurs containers ou palettes, optimiser la gestion des stocks et maîtriser leurs pertes. Des solutions sont déjà en production au sein de la Société de Transport de Presse (STP), et d'Air Liquide pour le marquage de ces bouteilles réutilisables.

"Le circuit ouvert avec puce consommée apparaît très porteur dans un secteur comme le textile, en raison de la valeur ajoutée générée. La puce, sous une forme tissée, comme celle conçue par Deister, permet ainsi de faire l'inventaire et de suivre les mouvements de stock en temps réel. Et compte tenu du nombre de références dans l'industrie textile - couleurs, tailles, etc -, c'est un gage de productivité. Qui plus est, le matériau s'y prête tout à fait et aucun risque n'existe, contrairement à des environnements comportant du métal ou de l'eau, que les ondes ne soient perturbées", juge Alain Borel.

"Un projet RFID est toute une démarche de reengineering"
(A.Borel - Valorfi)

A l'heure actuelle, les applications RFID, hormis dans les métiers où l'expérience acquise permet son exploitation, restent des pilotes et les déploiements rarissimes. Les entreprises se trouvent en effet encore dans une phase d'apprentissage. Une étape dont la finalité est tout naturellement de s'assurer que ces technologies tiennent bien leurs promesses de rentabilité. A cette approche pragmatique, il faut également ajouter une relative complexité de mise en œuvre.

"Avant d'étendre l'usage de la RFID, il est important durant une première étape de bien maîtriser son mode de fonctionnement, de s'approprier la technologie pour identifier clairement ses possibilités. Et puis, ce type de projet oblige à revoir ses modes opératoires. C'est toute une démarche de reengineering car la façon de travailler est appelée à changer", prévient Alain Borel.

"La RFID, on ne l'adopte pas pour le plaisir mais parce qu'elle répond à un besoin. Et il ne faut pas oublier non plus que cette technologie n'a rien d'exclusif. On peut tout à fait l'associer aux codes-barres traditionnels. Dans un circuit logistique, les palettes peuvent être munies de tags RFID et les cartons stockés sur les palettes de codes-barres. Le coût par palette est ainsi plus accessible", poursuit-il.

"Le premier avantage de la RFID est la fiabilité : bien capter les bonnes informations au bon moment"
(A.Borel - Valorfi)

Sur un plan technique, la solution RFID se compose de briques logicielles, avec la base de données de traçabilité et les middlewares de gestion de l'information permettant de remonter les flux de données vers la base. L'infrastructure (antenne, lecteur, puces…) permettra quant à elle de capter, filtrer, ordonner les informations. Informations dont l'utilité peut d'ailleurs dépasser le cadre du besoin tel qu'initialement défini.

"Le premier avantage du RFID est la fiabilité, c'est-à-dire la possibilité de bien capter les bonnes informations au bon moment. Mais il y a un produit subséquent à cela, à savoir la richesse de l'information captée. C'est en effet une source de données qu'une entreprise peut tout à fait exploiter par la suite, pour d'autres besoins que ceux identifiés. Lorsque vous avez une infrastructure RFID, vous avez connaissance de tous les événements horodatés. Cette source statistique peut servir à bâtir des indicateurs qui autrement auraient été trop coûteux à établir du fait de la complexité à collecter les données", fait valoir le P-DG de Valorfi.

 
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Le CERP de Rouen a ainsi muni ses bacs, utilisés pour la préparation des commandes et la livraison aux pharmaciens, de tags RFID. Une lecture-écriture est effectuée en fin de préparation par les portiques, de nouvelles lectures lors du chargement et la livraison via des PDA sophistiqués (lecteur de codes-barres et RFID, Wi-Fi, Bluetooth, GPRS).

Les PDA servent également à lire les puces des bacs repris, afin d'avoir une gestion en temps réel des stocks. L'ensemble de ces données est acquis sans perte de productivité. En outre la Coopérative peut collecter des informations fines sur des processus connexes, telle que la tournée des livreurs, en vue d'une éventuelle optimisation.

 


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