Souvent contraintes par le temps et les projets, les SSII n'ont pas toujours beaucoup de temps à consacrer à leurs nouveaux collaborateurs. A peine arrivés, ils partent en mission et rompent ainsi le contact avec leur employeur. D'où l'importance de l'équipe en place chez le client qui va se charger de remplir les missions d'intégration. Celle-ci peut éventuellement être appuyée par des sessions de formations techniques ou à la culture d'entreprise pour assurer un minimum au nouveau collaborateur.

	Bernard Razhagi - DG (Net2S)

"Si le candidat est considéré comme embauchable, son CV va circuler auprès des principaux décideurs qui donneront un avis d'équipe sur le recrutement de la personne. Les consultants peuvent être mobiles d'une business unit à une autre, nous mesurons donc avant embauche sa mobilité potentielle", indique Bernard Razhagi, directeur général de Net2S.

Comme les dirigeants se retrouvent vite assez éloigné de leurs collaborateurs, les SSII s'appuient fortement sur des outils de mesure de la performance, des reportings réguliers, des mailings lists et l'intranet pour communiquer avec leurs salariés. Une intégration qui se passe mal doit faire l'objet d'alertes au plus tôt, c'est à dire sous 30 jours maximum.

"Nos équipes commerciales sont régulièrement auprès de nos clients. Elles donneront le ressenti du client. Nous organisons aussi des évènements au cours de l'année : des soirées, des anniversaires, des fêtes de promotion et des animations sportives", ajoute le dirigeant de Net2S.

"Nos équipes de recrutement vont toujours faire une réunion préalable avec les personnes qui vont nous rejoindre, mais pas immédiatement. Cette réunion est là pour s'assurer qu'entre ce qui s'est dit hier et ce qui se passe aujourd'hui, les attentes n'ont pas changé. En effet, il y a des gens qui signent avec nous et, en entendant d'autres propositions, leur position peut évoluer. Une fois arrivés en poste, nous faisons des points tous les mois pour s'assurer que tout se passe bien", complète Bernard Razhagi.

La situation dans les SSII de tailles moyenne et petite

Dans les petites SSII à taille humaine, de moins de 100 collaborateurs, l'intégration implique de manière plus franche la direction générale, en raison de l'importance cruciale que cet évènement revêt pour la société. C'est à la direction générale qu'incombe la mission de transmettre les valeurs de la société et de s'assurer que le futur salarié sera en adéquation avec celles-ci. C'est aussi elle qui gère les problèmes, en échangeant directement avec le collaborateur.

	Amadou Ngom - DG (Des systèmes et des hommes)

"Pour qu'un nouveau collaborateur se sente bien, je pense qu'il faut qu'il sente que l'on respecte la promesse faite au moment de l'embauche. C'est à la direction générale d'être vigilante sur cette question car le manager est rapidement pris dans sa préoccupation du moment et perd de vue la personne. Cette implication de la part de la direction va permettre une meilleure cohérence du discours dans l'entreprise car même s'il y a des relais, il faut un certaine vigilence dans la transmission de l'information", souligne Amadou Ngom.

L'autre enjeu critique des SSII consiste à intégrer les ingénieurs sortis d'école qui constituent des nouveaux collaborateurs pas comme les autres. Etant donné que le métier d'informaticiens passe de plus en plus par une première étape en SSII, elles constituent un carrefour de jeunes diplômés aux attentes un peu différentes. Pour ces ingénieurs sortis d'école, il est nécessaire d'adapter la phase d'intégration

"Dans ces cas précis, nous prévoyons de deux semaines à un mois de formation sur des outils techniques, suivi par une demi-journée de formation dans l'entreprise. Le tutorat du collaborateur est confié au manager, mais avec une plus grande proximité. Il faut aussi prévoir une période de démarrage difficile où nous leur demandons une quantité de travail relativement importante. C'est vrai qu'au début, il est difficile pour eux d'ajuster leurs préoccupations personnelles avec le temps de travail", affirme Amadou Ngom.