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ANALYSE
 
31/05/2007

z/OS : le dernier système mainframe

Trop vite enterré, le système d'exploitation mainframe d'IBM fait de la résistance et s'ouvre progressivement. Son coût de possession le rend toujours intéressant pour les applications de gestion.
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Relativement oublié par rapport à des serveurs d'entrée de gamme à architecture x86 (Windows ou Linux), z/OS refait parler de lui en affichant ce dernier trimestre une croissance de 11,7% en valeur, selon les chiffres du cabinet IDC. Le système d'exploitation propriétaire pour les mainframes System Z d'IBM, plus connu sous le nom de MVS, dépasse en rythme de croissance les systèmes Unix.

Lancé en 1974, l'un des plus vieux systèmes d'exploitation encore sur le marché se distingue des OS traditionnels en de nombreux points. Il s'appuie sur une gestion des fichiers par catalogue par exemple, et non pas de manière hiérarchique. Les applications les plus répandues sur z/OS et qui ont largement participé à son déploiement sont : les applications métiers écrites en COBOL, Java, Natural, PL/I et la base de données DB2.

Aujourd'hui encore, sa robustesse le rend indispensable dans les secteurs où l'informatique est devenue partie prenante de l'activité, comme dans la banque, l'assurance, l'automobile, les télécoms. "Au départ, z/OS se concevait surtout comme un grand système pour faire tourner des applications COBOL. Il a gardé cette orientation plutôt informatique de gestion, avec des opérations transactionnelles en journée et de gros calculs lancés le soir", explique Patrick Peyry, consultant pour GFI Informatique.

«L'informatique de gestion exige des traitements lourds sur une grosse volumétrie, et à l'époque il n'y avait pas de systèmes comparables en terme de performance. Encore aujourd'hui, l'avantage du grand système vient de son expérience qui garanti une fiabilité, une pérennité et une sécurité que d'autres ne proposent pas», complète Patrick Peyry.

Deux utilisations historiques pour z/OS : DB2 et COBOL

Pour se forger une réputation dans le milieu des systèmes d'exploitation, le produit d'IBM a pu s'appuyer sur la longévité insoupçonnée des applications de gestion en Cobol, mais aussi sur une modernisation progressive du système et une richesse applicative peu commune pour un environnement mainframe. IBM en a fait l'environnement de référence pour sa base de données DB2, mais également pour les serveurs d'applications (Websphere, WebLogic).

Sans s'enfermer dans un environnement purement propriétaire, IBM a ouvert depuis le milieu des années 1990 son système à l'univers Unix en mélangeant les genres. Une évolution qui permet aujourd'hui à z/OS de pouvoir dialoguer avec des applications tierces sous Linux ou Unix. En travaillant avec des partenaires intégrateurs, IBM a réussi à faire de sa plate-forme, une référence pour les développements Java.

«Il est possible de faire tourner un serveur Apache désormais, de faire des partitions Linux grâce à la virtualisation qui existe sur z/OS depuis des années. Cette ouverture enlève beaucoup d'arguments aux détracteurs de cet environnement. Il est par exemple possible de choisir l'ordonnanceur d'IBM, à savoir TWS, mais aussi des ordonnanceurs de CA ou de BMC», indique François Perrin, directeur général délégué pour la partie infrastructure de Groupe ITS.

Aujourd'hui l'une de ses forces consiste à proposer la stabilité du grand système et la compatibilité avec les nouvelles applications Web ou en environnement client. Il garde ainsi la faveur des directions informatiques lorsqu'il s'agit de fiabiliser une application incontournable pour l'entreprise.

«Les systèmes z/OS hébergent aujourd'hui principalement de grosses bases de données DB2 sur lesquelles ont été mises des référentiels - clients, fournisseurs ou autres – et qui représentent des volumes très importants. Les utilisateurs de z/OS, c'est à dire les grands comptes, constatent par comparaison avec leurs systèmes Unix, Linux et Windows que le coût de possession d'un mainframe pour ce type d'application n'est pas si élevé que cela, et qu'il faudrait un savoir-faire et un nombre de machines plus élevé pour arriver au même résultat sur d'autres systèmes», estime François Perrin.

Un serveur prêt à l'emploi et dont les applications sont certifiées par le contructeur

Il conserve également les faveurs des clients car il offre un système tout intégré impliquant peu de travail de maintenance et de correction par rapport aux systèmes ouverts. En effet, sous z/OS, IBM se charge de certifier toutes les applications prévues pour le système, au contraire d'Unix et de Linux. Sur les systèmes ouverts, les montées de version peuvent devenir de véritables casse-têtes pour les entreprises, entraînant des coûts supplémentaires.

Reste à trouver les bonnes personnes pour le faire, car si le système est relativement simple à administrer, peu de nouveaux collaborateurs sont tentés par les environnements mainframe. Ils souffrent d'une mauvaise image auprès des jeunes développeurs qui y voient des emplois peu évolutifs. Autre inconvénient, un client z/OS est forcément lié à IBM pour l'aspect matériel, le système et le contrat de support.

Pourtant, ces systèmes sont faits pour durer encore longtemps, du fait du coût et du temps de migration nécessaire mais aussi car z/OS évolue et reste économiquement intéressant. Il aurait même tendance à se renforcer dans les grands comptes grâce à l'évolution de son interface et à la tendance actuelle à la consolidation des serveurs.

 
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«Les acquisitions et les fusions entre grands comptes favorisent à mon avis le grand système. Les gens essaient dans un premier temps de prendre les choses qui fonctionnent bien, qui sont établies», affirme Patrick Peyry. Actuellement dans sa version 1.8, le système a été certifié récemment EAL 4+ (norme internationale de sécurité se basant sur l'évaluation de critères communs).

Selon IDC, les ventes de serveurs z/OS représentent au premier trimestre 2007 un marché de 993 millions de dollars, soit le meilleur trimestre en matière de vente depuis 3 ans pour IBM.


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