La Bibliothèque Nationale de France rompt avec Cap Gemini
Le divorce est désormais
officiel entre la Bibliothèque Nationale de France
et Cap Gemini. La BNF a décidé, le 21 juillet
dernier, de résilier le marché de réalisation
qu'elle avait confié à Cap Gemini France le
3 janvier 1995. Sur le budget global informatique de la BNF,
800 millions de francs, ce marché représentait
depuis 1995, 231 millions de francs.
La situation s'était envenimée dès le
mois de mai 1999. Les deux parties s'échangent alors
quasi simultanément des ultimatums sous la forme de
mémoire de réclamation pour Cap Gemini et de
mise en demeure pour la BNF. Le Comité Consultatif
National de Règlement Amiable (CCNRA) est saisi par
le prestataire informatique début juillet. Cette dernière
tentative de conciliation ,par le biais d'un observateur externe,
n'aura pas eu le temps d'arriver à terme.
Il était initialement prévu que Cap Gemini réalise
trois versions des logiciels d'applications qu'elle devait
intégrer à l'infrastructure. La mise en place
de la première version a été l'objet
de nombreuses polémiques entre les deux parties. Du
côté de la BNF, on se contente d'incriminer les
deux années de retard dans un communiqué de
presse laconique et on se refuse à toute communication
(contactée par nos soins, la BNF ne souhaite pas s'exprimer).
Cap Gemini France se montre plus loquace. Sans vouloir polémiquer,
la SSII justifie le retard par l'accroissement du nombre de
fonctionnalités réclamées régulièrement
par la BNF. Cet élargissement des fonctionnalités
serait de l'ordre de 20% en plus engendrant un surcoût
supporté par Cap Gemini France. Les 45 jours légaux
de négociations qui s'ouvrent, suite à la résiliation
du contrat, laissent présager d'âpres discussions.
La Biblithèque Nationale de France n'en a décidément toujours pas fini avec ses problèmes logistiques. Elle a annoncé un prochain nouvel appel d'offres, retardant de plusieurs mois l'avancement des réalisations. Jusqu'à présent, le chiffre d'affaires de Cap Gemini réalisé dans le service public était faible, cette expérience avortée qui écorne son image ne devrait pas l'encourager à changer de politique.
[Christophe Dupont, JI]
Responsable de rubrique : Alain Steinmann
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