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Actualité
 
16/01/2008

Abus de position dominante : Internet Explorer sur la sellette

Deux enquêtes sont ouvertes par la Commission Européenne suite à des plaintes à l'encontre d'Internet Explorer et de la stratégie de Microsoft en matière d'interopérabilité. Office, .Net et Outlook font aussi litige.
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La plainte déposée devant la Commission européenne par l'éditeur du navigateur Web Opera n'est pas restée morte. Deux enquêtes ont en effet été ouvertes contre Microsoft à qui le norvégien reprochait d'abuser de sa position dominante dans les systèmes d'exploitation pour distribuer son navigateur Web, mais aussi d'entraver l'interopérabilité en ne respectant pas les standards.

La Commission examinera donc l'existence avérée ou non d'un abus monopolistique de Microsoft. Celle-ci tient toutefois à rappeler que l'ouverture d'une enquête n'implique pas nécessairement que l'éditeur ait commis des infractions. Intégré à son système d'exploitation Windows, Internet Explorer est distribué avec la grande majorité des ordinateurs vendus.

L'autorité européenne avait déjà reproché à Microsoft de commercialiser son système d'exploitation avec le lecteur Media Player, le contraignant à proposer aux clients une version de Windows XP ne l'intégrant plus, mais à un prix identique. Microsoft avait fait savoir à la Commission européenne l'absence totale de succès commercial remporté par cette offre, soulignant le manque d'efficacité de la mesure.

Windows pourrait-il, et si l'enquête conclut à un abus de position dominante, être amputé de l'une de ses applications phares ? Le dossier présente des similitudes avec les plaintes précédentes déposée à l'encontre de Microsoft dont le navigateur Web est présent sur près de 4 ordinateurs sur 5 (Lire le Baromètre OS et navigateurs de décembre).

Déjà 778 millions d'euros de sanctions infligés à Microsoft

Mais, Internet Explorer n'est pas le seul logiciel du géant de Redmond à être sur la sellette. Une coalition d'entreprises, parmi lesquelles figurent notamment IBM, Oracle et Nokia, le Comité européen pour les systèmes interopérables (ECIS), pointe du doigt l'ensemble de sa stratégie en matière d'interopérabilité. L'ECIS attend de l'éditeur qu'il livre plus d'informations aux autres fournisseurs de solutions pour rendre compatibles leurs logiciels avec ceux de Microsoft.

Cette plainte englobe par conséquent une très grande partie de ses outils : Windows, la suite bureautique Office, Outlook, mais aussi .Net, Exchange, etc. La coalition souhaite notamment ainsi rendre interopérable l'application libre OpenOffice avec Microsoft Office. Les applications Web ne sont pas oubliées et l'ECIS souhaiterait voir la Commission Européenne agir en faveur de ces dernières afin qu'elles puissent fonctionner indépendamment du système d'exploitation.

La plainte n'est donc pas véritablement nouvelle pour l'Europe et pour Microsoft, qui a été condamné une première fois en 2004, puis de nouveau lors de son procès en appel. L'éditeur totalise 778 millions d'euros de sanctions. La Commission Européenne avait déjà poussé Microsoft à livrer une documentation technique détaillée et exploitable en faveur de l'interopérabilité, sous la menace toutefois d'une astreinte (Lire l'article du 13/07/2006 : L'Europe inflige une amende de 280,5 millions d'euros à Microsoft).

 
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Microsoft n'est cependant pas la seule entreprise dont les pratiques sont surveillées par l'Europe. D'autres dossiers sont en effet ouverts, concernant cette fois Qualcomm, Rambus et le fabricant de microprocesseurs Intel, engagé contre son concurrent AMD dans plusieurs procès à l'échelle mondiale, et notamment aux Etats-Unis.

 


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