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17/01/2008

Sun Microsystems rachète MySQL pour 1 milliard de dollars

Un début d'année en fanfare pour Sun Microsystems qui mise sur la croissance et le dynamisme de MySQL. Il entre sur le marché des bases de données, et recroise ses concurrents IBM, Microsoft et Oracle.
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A peine débutée, l'année 2008 relance la course à la croissance externe. Suite au rachat de BEA par Oracle, Sun Microsystems fait avancer ses pions et met la main sur MySQL pour près d'un milliard de dollars. Ce rachat, bien que peu attendu, n'en est pas moins logique du point de vue de Sun Microsystems.

L'acteur est bien connu dans le monde Internet en effet : avec Java notamment, mais aussi OpenSolaris qu'il a optimisé dans sa dernière version pour les serveurs Web, l'environnement de développement NetBeans, et son serveur d'application J2EE GlassFish. C'est aussi un acteur rompu au fonctionnement des communautés Open Source, par exemple à travers son implication dans le projet de suite bureautique OpenOffice.org.

De son coté, MySQL est sans conteste la base de données Open Source la plus répandue sur le Web. Plus de 100 millions de copies distribuées ou téléchargées à travers le monde, une société présente dans 25 pays et qui compte 400 employés. Cependant, malgré un modèle double de licence, gratuit et payant, MySQL n'a pas réussi à s'imposer au sein des entreprises et reste bien souvent un produit gratuit cantonné à une utilisation Web.

Dans ce domaine en revanche, MySQL est loin devant la concurrence, à savoir IIS. Il est intégré à la plate-forme LAMP (Linux, Apache, MySQL et PHP), dont il ouvre désormais les portes à Sun Microsystems. Cependant, par ce rachat, Sun met également les pieds sur le marché des bases de données, un domaine évalué par les cabinets d'études IDC et Gartner à près de 15 milliards de dollars, et largement dominé par Oracle, IBM et Microsoft. Dans ce domaine, MySQL fait encore figure de jeune pousse.

Un choc des cultures dont le résultat est incertain

Or, Sun Microsystems est déjà bousculé sur nombre de marchés par la concurrence. Et avec cette acquisition, Sun prend encore beaucoup de risques. D'abord, la rentabilité de MySQL n'est pas avérée sur le long terme et le modèle économique de la société se cherche encore. Ensuite, Sun Microsystems dispose de métiers très différents : constructeur (serveurs, stockage) et éditeurs de langage de programmation, d'outils de programmation et de serveurs d'applications.

Enfin, là où MySQL possède l'image jeune, dynamique et réactive d'une petite entreprise, Sun Microsystems est perçu comme un mastodonte au temps de réaction plutôt lent. Le choc des cultures pourrait être bénéfique à l'un comme à l'autre, mais il peut aussi mener à la catastrophe. D'autant plus que le groupe se bat déjà pour trouver une organisation efficace suite à ses derniers rachats, notamment celui de StorageTek (lire l'article du 15/10/2007).

 
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MySQL a toutefois indiqué qu'il continuerait de travailler avec ses partenaires OEM tels Intel, IBM et Dell, même après la signature définitive scellant le rachat. Par ailleurs, l'éditeur espère avec Sun réussir là où il a échoué jusqu'à présent, c'est à dire convaincre les directeurs informatiques d'adopter MySQL non seulement pour leurs serveurs Web, mais aussi pour leurs bases de données internes.

Le PDG de MySQL, Marten Mickos rejoindra l'équipe de direction de Sun Microsystems. Les modalités de l'accord prévoient le paiement de 800 millions de dollars en numéraire, complétés par 200 millions de dollars en option selon les résultats de l'entreprise. L'opération pourrait être close d'ici le troisième ou le quatrième trimestre fiscal 2008 de Sun. Il reste soumis à la validation des autorités de régulation des marchés, et devrait être générateur de bénéfices à l'horizon 2009-2010.

 



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