Il y a 5 ans : les virus Sasser et Netsky décapités par l'arrestation de leur auteur

Toutes les semaines, retour sur un événement marquant de l'actualité de l'industrie informatique & télécoms d'il y a 5 ans.

Le coupable présumé de l'invention et de la propagation du virus Sasser avait été arrêté vendredi 7 mai 2004. Il s'agissait d'un allemand de 18 ans. Passé aux aveux, il avait même déclaré être l'auteur du ver Netsky.

Il aura fallu seulement sept jours à la justice pour découvrir l'auteur du virus Sasser et procéder à son arrestation. Apparu le 30 avril 2004, ce virus se distinguait des variantes de Netsky ou Mydoom par le fait qu'une simple connexion à Internet rendait la contamination possible sans qu'il y ait besoin d'ouvrir un fichier joint.

C'était donc en Allemagne, à Waffensen, près de Rottenburg, dans la région de la Basse-Saxe, que la police avait découvert l'auteur du virus, sur dénonciation d'un groupe issu de la même région que le suspect. Une dénonciation qui avait été facilitée par une récompense de 250 000 dollars proposée en cas de condamnation du suspect. L'entreprise avait transmis ces informations au FBI et à la police allemande.

Agé d'à peine 18 ans, l'adolescent dont l'identité n'avait pas été dévoilée, était lycéen dans un établissement professionnel spécialisé en informatique. La police judiciaire avait découvert chez le jeune homme, la source du code du virus, et avait saisi son ordinateur et quelques CD-ROM. Interrogé, "il a déclaré avoir sous-estimé l'étendue des dégâts", expliquait le procureur chargé de l'affaire. Il soulignait par ailleurs que l'identification du jeune homme comme l'auteur du virus était "sans ambiguïté". Le suspect avait également déclaré avoir créé le virus Netsky avant de passer à Sasser.

Depuis deux jours, le correctif stoppant le virus Sasser disponible sur le site de Microsoft, avait déjà fait l'objet de 1,5 million de téléchargements, et la virulence du ver Netsky n'était plus à prouver. Mais les éditeurs d'antivirus annonçaient déjà une nouvelle version : Sasser.E. Si pour F-secure, cette version avait été lancée avant l'arrestation du pirate informatique, Panda Software émettait l'hypothèse d'une reprise du code source du virus par d'autres "hackers".

Cette arrestation intervenait au même moment que celle d'un autre pirate informatique, lui à l'origine du virus Agobot, devenu Phatbot. Placé en détention provisoire, l'auteur du ver était cette fois-ci âgé de 21 ans et vivait au sud-ouest de l'Allemagne. Le suspect avait reconnu les faits et déclare avoir participé à la création du virus avec d'autres pirates informatiques de plusieurs régions d'Allemagne. Cependant, les enquêteurs excluaient un lien possible entre l'auteur du virus Sasser et celui de Phatbot.

Et aussi, du 12 au 19 mai 2004

OPA sur PeopleSoft : Oracle abaissait son offre de près de 2 milliards

Le groupe avait décidé de revoir à la baisse son offre publique d'achat (OPA) sur PeopleSoft. L'éditeur comptait racheter les actions de son concurrent pour 21 dollars, soit 5 dollars de moins que sa précédente proposition. Mise aux crédits d'un changement de l'environnement économique, cette mesure contribuait à réduire la valeur totale de l'opération de près de 2 milliards de dollars - à 7,7 milliards de dollars.

Xiring levait 3 millions d'euros

Fournisseur de systèmes de sécurité basés sur la carte à puce, Xiring concluait un quatrième tour de table. A hauteur de 3 millions d'euros, il avait été réalisé auprès de SPEF Venture, de Natexis Banques Populaires et des FCPI (Fonds communs de placement à l'innovation) du groupe Crédit Mutuel/CIC. Ces investisseurs venaient rejoindre les actionnaires historiques de la société, parmi lesquels figurent notamment Chequers et Natexis, qui avaient participé aux trois premières levées de fonds (1998, 2000 et 2003).

MCI obligé de supprimer 7 500 emplois supplémentaires

MCI n'était pas au bout de ses peines. Quelques semaines après sa sortie du Chapitre 11 - procédure légale de protection contre les faillites - l'opérateur américain publiait ses premiers résultats. Au premier trimestre 2004, le groupe enregistrait une perte de 388 millions de dollars, contre 52 millions en 2003. A cela s'ajoutait une baisse de son chiffre d'affaires de 17,7%, à 5,4 milliards de dollars. Dans la foulée de cette annonce, les responsables avaient dévoilé un nouveau plan de restructuration visant à supprimer 7 500 emplois supplémentaires.