Migration de cloud à cloud : trois entreprises témoignent 9 mois de préparation pour une migration sans accroc

Arc en Ciel est le réseau de transports en commun interurbain du département du Nord. Celui-ci regroupe 47 sociétés, soit un total de 1 000 salariés pour 700 véhicules. En 2013, le groupement a souhaité transférer dans le Nord son système billettique jusqu'alors opéré par Xerox dans le sud de la France, à Valence. "Le système informatique dédié à la gestion de la billettique et du système d’information voyageur était dans un cloud hébergé, mais cette solution ne nous offrait pas une souplesse, une maîtrise des données et un coût d’hébergement appropriés", souligne Yvan Rensy, Responsable marketing et commercial d’Arc en Ciel. Mais transférer cette infrastructure de cloud privé d'un hébergeur à un autre était un projet à haut risque car il s'agit d'environnement hautement critique pour l'entreprise : 700 équipements mobiles se connectent de façon quotidienne à la plateforme, des terminaux dans les véhicules auxquels il faut ajouter les 35 agences et 3 points de vente Arc en Ciel.

Un retroplanning de migration établi sur plusieurs mois

Yvan Rensy est responsable marketing et commercial d’Arc en Ciel. © Yvan Rensy

Cette plateforme se compose de 7 machines Windows Server dans un environnement virtualisé, des machines que la direction d'Arc en Ciel souhaitait rapatrier dans la région Nord, mais souhaitait aussi trouver un prestataire qui puisse l'accompagner dans la monté en puissance de la plateforme Cloud, notamment afin de lancer des services de E-Commerce. En effet, la plateforme était opérée par Xerox (anciennement ACS), opérateur de billetterie pour le groupement, et non par un hébergeur Cloud proprement dit. "Xerox n'était pas hébergeur et cela nous bridait dans l'utilisation de notre plateforme billettique alors que vous souhaitions aller vers la vente en ligne des titres de transport", résume Yvan Rensy.

Arc en Ciel rédige alors un cahier des charges, avec la description détaillée de l'architecture existante. Yan Rensy demande aux prestataires un retroplanning de migration. Une réunion de présentation du projet est organisée en mars 2013 alors que la migration doit avoir lieu en décembre 2013, lors des congés de fin d'année pour que l'impact sur les clients soit minime.  "C'était une migration relativement compliquée, car il fallait notamment éteindre et redémarrer l'ensemble des équipements en agences", ajoute le responsable. C'est l'offre de Scalair (à l’époque Cloudsystem) qui est retenue suite à l'appel d'offres. "Scalair offrait un niveau de prestation très élevé pour un coût maitrisé, l'idée étant de trouver un partenaire sur le long terme. Nous avons signé avec eux jusqu'en 2018, date de la fin de notre délégation de service public", confie Yvan Rensy.

Un cloud privé qui a permis de déployer la vente en ligne

L'option du cloud public n'a pas été retenue du fait de la criticité du système billettique. "C'est lui qui gère absolument toutes les recettes du réseau. Il est actuellement intégralement au sein d'un VPN privé. Nous aurions certainement pu recréer cette configuration sur un cloud public, mais cela aurait été complexe et cela aurait posé des problèmes au niveau des liens bancaires, car notre plateforme est connectée à quatre banques. Nous voulions vraiment nous prémunir contre toute mauvaise surprise", poursuit Yvan Rensy.

Une répétition générale qui a permis d'écarter tout risque de mauvaise surprise

Si Xerox perdait alors le contrat d'hébergement de la plateforme, celui-ci conservait le volet portant sur l'équipement des véhicules et des agences. "Ils se sont donc montrés diplomate et nous ont aidé dans la migration des données", reconnait Yvan Rensy. "Nous avions réalisé un premier dump des données quelques jours avant la bascule des serveurs. Celles-ci ont été chargées sur les machines de Scalair et cela nous a permis de vérifier que la nouvelle infrastructure fonctionnait correctement." Une répétition générale qui a permis d'écarter tout risque de mauvaise surprise au moment où les données extraites des serveurs avant leur extinction étaient chargées sur les nouvelles machines.

Le jour J, les anciens serveurs ont été éteints, et seules les données plus récentes ont été copiées sur des disques durs externes rapatriés par coursier de Valence jusque dans le Nord afin d'être chargés sur les nouveaux serveurs. "Lors de cette bascule, nous avons été accompagnés par deux ingénieurs de Scalair, l'un était expert en réseau et le second en virtualisation. Nous n'avons subi aucun incident. Il n'y a pas eu d'écueil car nous avions pu faire cette répétition générale de la bascule, puis ne transférer que les données manquantes", insiste Yvan Rensy. Les ingénieurs se sont donnés deux mois entre le premier dump et le second afin de gommer toutes les anomalies qui ont pu apparaitre suite au premier chargement de données.

La nouvelle plateforme de billettique d'Arc en Ciel est en production depuis le mois de janvier. "Nous n'avons eu à déplorer aucun effet de bord depuis la mise en production de la nouvelle plateforme, bien au contraire. Les usagers bénéficient d'un service plus performant, notamment avec la mise en place de la vente en ligne. Les usagers qui achètent en ligne peuvent récupérer leur titre de transport via réseau mobile en 24 heures seulement contre 72 heures auparavant", constate pour finir Yvan Rensy.