Dossier Les microservices : est-ce réaliste ?

Les géants américains du Web ne jurent plus que par elle. L'architecture en microservices balaye la SOA. Mais est-elle applicable partout, à toutes les applications ? Quels sont ses atouts, ses inconvénients ? Des experts répondent.

Il est des architectures informatiques comme de l’habillement : une mode chasse la précédente. Sans remonter à l’époque de Cobol et des mainframes, le client serveur a cédé la place aux architectures web qui a donné naissance au SOA. Aujourd’hui, l’architecture informatique en vogue, c’est les microservices. Adrian Cockford, le concepteur de l’architecture de Netflix, l’une des architectures informatiques en microservices les plus avancées actuellement, a qualifié ce type d'architecture d’une SOA "à grain fin" car, dans un tel environnement, ce sont des centaines, des milliers de services qui sont instanciés chaque jour pour faire face aux requêtes des utilisateurs. Et chacune d’elles peut mobiliser des centaines de microservices pour délivrer la réponse demandée.

Une architecture puissante mais complexe

C’est, pour les fervents militants de cette nouvelle architecture, le seul moyen d’encaisser les montées en charge vertigineuses qu’un service Internet ou mobile peut connaitre lorsqu’il rencontre le succès à l'échelle mondiale. C’est un moyen de monter en charge de manière théoriquement infinie si on s'appuie sur le cloud, mais aussi un moyen d’assurer une haute disponibilité avec une répartition des données et des tâches sur plusieurs milliers de serveurs.

Puissante mais complexe, l’architecture en microservices demande de maitriser des solutions nouvelles sur lesquelles les compétences de haut niveau sont rares. Elle implique aussi de revoir la façon de concevoir, développer et déployer les applications. Pour beaucoup, qui dit microservices dit DevOps.

Le Journal du Net a demandé à quelques experts en microservices français de répondre à la question : Les entreprises françaises doivent-elles aujourd'hui songer aux microservices ?