OpenStack : place aux premiers grands retours d’expérience en France OpenStack : place aux premiers grands retours d'expérience en France

Au-delà de l'effet de buzz, des organisations ont concrètement mis en œuvre des projets reposant sur OpenStack. Pour des usages variés comme le montrent les retours d'expérience de Morpho, Amadeus et du Cern.

Que de chemin parcouru depuis 2010. Cette année-là, l'hébergeur Rackspace et la Nasa plaçaient en open source une nouvelle solution d'Infrastructure as a Service (IaaS). Avec l'engouement que l'on sait. Aujourd'hui, OpenStack en est à sa douzième version, et sa communauté compte plus de 30 000 membres à travers le monde.

OpenStack n'est pas un produit d'un seul tenant mais un ensemble de services dédiés au calcul, au stockage, au réseau, à la gestion des données ou au traitement des données. Une boîte de legos dans laquelle les utilisateurs viennent prendre les brisques dont ils ont besoin. De fait, il y a autant de configurations d'OpenStack que de projets. On le voit d'ailleurs dans les réalisations de Morpho (Safran), Amadeus et du Cern réunies dans ce dossier.

Les acteurs télécoms français, pionniers d'OpenStack

En France, ce sont les opérateurs télécoms qui, il y a 3 à 4 ans, ont initié les premiers projets. "Cela correspondait à une évolution de leur métier. Leur modèle étant moins lié au matériel qu'à la valorisation des services, ils devaient passer d'une infrastructure physique à une infrastructure virtualisée", se souvient Hervé Lemaitre, responsable de la stratégie commerciale de Red Hat en France.  Une tendance qui renvoie au concept de NFV - pour Network Functions Virtualization - qui consiste à virtualiser les fonctions réseaux.

OVH ou Orange ont fait le choix d'OpenStack pour leur cloud

OpenStack présente, en effet, l'avantage de s'affranchir des logiciels propriétaires embarqués sur les routeurs, les switchs et autres baies de stockage. Alcatel Lucent a ainsi bâti une solution de NFV, CloudBand, sur une distribution de Red Hat, à destination des opérateurs.

Le monde des télécoms n'utilise pas OpenStack uniquement pour cet aspect réseau. Un grand opérateur français est par exemple en phase de production pour l'hébergement de messageries grand public.

Les fournisseurs de cloud ont suivi le mouvement. L'hébergeur OVH s'appuie largement sur OpenStack pour son offre cloud. Orange s'est aussi doté d'une belle infrastructure OpenStack en rachetant l'ex cloud souverain Cloudwatt - qui a rejoint sa division Cloud for Business.

OpenStack, l'outil qui concrétise une démarche DevOps

Une infrastructure OpenStack peut accueillir une application ou un site web dont on ne peut prévoir la montée en charge (grâce à ses mécanismes d'autoscaling). "Des machines virtuelles sont provisionnées et déprovisionnées automatiquement", note Antoine Deleporte, expert en cloud privé chez Econocom. Une plateforme d'e-commerce peut ainsi absorber les pics de charge de Noël ou de la St-Valentin.

Une technologie qui reste complexe à déployer

Autre cas d'usage cette fois pour les équipes IT : la possibilité offerte par OpenStack de créer à la volée des environnements éphémères de développement, de test ou de préproduction que l'on détruit ensuite. Ce que fait Morpho (groupe Safran) dans le cadre de sa démarche DevOps.

"L'engouement pour OpenStack est réel mais la technologie reste complexe à déployer", tempère Antoine Deleporte. "Elle peut encore faire peur, même si différentes distributions facilitent sa diffusion." Comme celles de Mirantis, Red Hat, Rackspace ou Canonical. Il faudra aussi faire évoluer l'infrastructure, sachant qu'une nouvelle version d'OpenStack sort tous les six mois.

"La mise en place d'OpenStack peut aussi bousculer l'organisation d'une DSI, généralement très verticalisée avec les départements développement, études, production…  OpenStack casse ces silos", note, pour sa part, Hervé Lemaitre. Selon lui, il manque aussi en DSI des compétences à même de porter une vision globale de l'architecture cloud.