A quoi ressemblera le poste de travail de demain ? Les offres de bureau applicatif dans le cloud à l'heure de la maturité

Depuis une dizaine d'années, on ne compte plus les solutions dites de bureau virtuel, également appelés WebOS, présentes sur le marché. Leur principe ? Donner accès en mode cloud à un semblant de bureau Windows classique. Problème : Windows 8 ayant balayé le concept même de Bureau (bien qu'il soit toujours possible de basculer avec Windows 8 dans ce mode), l'intérêt de recourir à de telles solutions se réduit à peau de chagrin. Sans compter les limitations techniques inhérentes à ce type de solutions, surtout en termes de lenteur et de bugs d'affichage. 

"J'émets de grandes réserves sur les solutions de WebOS qui se bornent à proposer dans un navigateur un bureau local tel qu'il existait il y a plus de 15 ans et un explorateur de fichiers qui n'apportent pas grand chose en termes d'expérience utilisateur", annonce Guillaume Plouin, responsable prospective chez Octo Technology.

'le temps n'est pas encore venu de voir office entièrement écrit en javascript'
"Le temps n'est pas encore venu de voir Office entièrement écrit en Javascript" (Guillaume Plouin - Octo Technology) © Guillaume Plouin

Heureusement, d'autres alternatives liées au bureau dans le cloud ont émergé ces derniers temps. C'est notamment le cas des offres de bureaux virtuels poussés par certains opérateurs comme Orange avec Cloud Pro ou encore Global SP. Le principe est simple : proposer en mode SaaS un large éventail d'applications qui vont de la messagerie, à la gestion des factures et de la comptabilité en passant par la bureautique.

D'autres acteurs comme Wimi ont également positionné leurs offres de bureau dans le cloud sur la création d'espace de travail, le partage des documents, la gestion de projets et des activités tout comme la synchronisation des agendas, des tâches et des contacts.

Lorsque l'on évoque la productivité bureautique dans le cloud, impossible par ailleurs de ne pas évoquer le cas de Google et de ses Google Apps. Précurseur en la matière, Mountain View a bien sûr participé à la montée en puissance de ce segment de marché autant par la complétude de son offre (Docs, Drive, Sites...) que de la possibilité de développer des applications via son Google App Marketplace.

La puissance machine en local encore mise à contribution

"Le Google Apps Marketplace est un écosystème de développement applicatif qui permet un peu à la manière de Saleforce App Exchange, de concevoir des applications métiers qui vont compléter les Google Apps dans des domaines variés tel que la facturation, les notes de frais ou encore les congés", explique Guillaume Plouin. 

En revanche, difficile toutefois, pour le moment en tout cas, de reposer uniquement sur des bureaux applicatifs dans le cloud pour couvrir l'ensemble de ses besoins en matière de productivité bureautique. Au-delà des lacunes en termes de connexion et de latence réseau, les capacités même de ce type de solutions ne peuvent être décemment comparées à celles obtenues sur une configuration PC traditionnelle.

"Le temps n'est pas encore venu de voir Office entièrement écrit en Javascript, du Photoshop ou encore du développement Eclipse exécutable dans un simple navigateur. La puissance machine en local est donc encore mise à contribution mais elle ne passe plus nécessairement par un PC fixe mais désormais aussi par des terminaux mobiles et les tablettes", indique Guillaume Plouin.