CloudBees : l'exécution des apps Java en mode PaaS

CloudBees : l'exécution des apps Java en mode PaaS Cofondée par un Français et un Suisse mais de droit américain, cette jeune pousse du PaaS veut en découdre avec les ténors du secteur. Un client l'utilise pour générer 25 000 transactions mobiles à la minute.

Que de chemin parcouru en si peu de temps. Créé en avril 2010 par deux anciens de JBoss, CloudBees a dès le départ orienté son activité sur une plate-forme de développement d'applications Java dans le Cloud. Mais pour éviter de cloner des services existants, l'éditeur a bâti son offre autour d'un créneau très particulier mais non moins prisé des développeurs : l'intégration continue du cycle de vie des développements. 

"Nous avons voulu nous adresser aux développeurs en complétant une offre de développement Java solide avec une solution d'intégration continue de test. Le but : faire remonter les problèmes, liés par exemple à de mauvais bouts de code, au moment même où ils apparaissent", explique François Dechery, vice-président développement international et co-fondateur de CloudBees.

Près de 15 millions de dollars levés en moins d'un an

Pour cela, CloudBees a opté dans un premier temps vers la solution Hudson avant de se tourner aujourd'hui vers Jenkins. "L'idée est d'adopter les principes industriels à la japonaise et la méthode de qualité en amont, en plus parfaitement adaptés aux développements agiles", poursuit François Dechery.

Si les co-fondateurs de CloudBees (François Dechery et Sacha Labourey) ont les pieds solidement ancrés en Europe, c'est aux Etats-Unis qu'ils ont décidé de s'implanter. Pourquoi ? Afin de se donner les moyens de se développer en bénéficiant d'un accès beaucoup plus aisé aux capitaux. Et cela a marché. Quelques mois après la création de la société, en novembre 2010, la société parvient à lever 4 millions de dollars, en particulier auprès de Marc Fleury et Michel Goossens, respectivement créateur et vice-président EMEA de JBoss. Une société que François Dechery et Sacha Labourey connaissent bien pour en avoir été respectivement responsable du support mondial et co-fondateur. A l'été 2011 une deuxième levée a lieu, d'un montant encore plus important : 10,5 millions de dollars.

Un renforcement du partenariat avec Amazon dans les tuyaux

C'est sûr, CloudBees respire Java et l'Open Source. Mais aussi le Cloud, et plus précisément le PaaS (Platform as a Service). Un terrain sur lequel plusieurs ténors se bousculent mais qui ne font pas peur à la jeune pousse.

"Salesforce propose une plate-forme fermée et propriétaire orientée sur leur langage Apex, et Windows Azure un service à mi-chemin entre le IaaS et le PaaS. Nous nous concentrons sur la seule brique PaaS qui est au service de la productivité des développeurs. Quant à Google, il propose une offre qui pose des contraintes en imposant aux développeurs de recourir à ces services et à des règles bien précises à suivre", analyse François Dechery.

Quid d'Amazon et d'AWS ? Avec ce fournisseur, CloudBees entretient plutôt une relation de partenariat qu'il compte d'ailleurs renforcer d'ici la fin de l'année. Concrètement, CloudBees fait reposer son infrastructure technique dans le IaaS du géant américain du Cloud. Mais, il a également rejoint son programme partenaires (APN) pour faire bénéficier à ses clients de services Amazon qui seront bientôt mis en avant par CloudBees.

Une version fremium proposant 300 minutes d'intégration continue par mois

Avec une base de 15 000 utilisateurs pour 250 clients, CloudBees compte déjà de belles références et projets clients. Tout d'abord en France, avec la SNCF qui recourt à la solution de la start-up pour faire tourner son application Web (aujourd'hui encore en bêta) Mytripset. Mais également avec Axa Banque et son projet de passerelle sécurisée pour accéder aux données clients au travers d'une frame sécurisée et dont l'application tourne grâce à CloudBees. Mais, c'est aux Etats-Unis que le projet le plus ambitieux a été mené, avec l'application Web du géant de la perte de poids Lose It qui est en mesure de générer, grâce à CloudBees, plus de 25 000 transactions par minute.

Côté tarif, la solution d'intégration continue et de test dans le Cloud débute à partir de 15 dollars par mois et grimpe jusqu'à 100 dollars. Pour ce qui est de la solution d'exécution d'applications, la tarification est basée soit à l'usage par consommation d'unité d'œuvre (dès 15 dollars pour une petite application), ou bien sur la base d'instances virtuelles dédiées. Dans ce cas, le prix de base est fixé pour un an à 1 650 dollars pour le plus petit serveur. Pour tester la solution, une version freemium est proposée par CloudBees, bridée à 300 minutes d'intégration continue par mois et ne proposant pas (entre autres) ni la gestion du dimensionnement de la version payante, ni d'une URL dédiée.

Si CloudBees ne communique pas sur son chiffre d'affaires, l'activité n'en demeure pas moins florissante. Des recrutements sont même prévus d'ici la fin de l'année. "Notre développement commercial permet de ne pas envisager une prochaine levée de fonds et nous comptons recruter dans les mois à venir, essentiellement des profils d'ingénieurs et de commerciaux", conclut Frédéric Dechery.